Nous sommes dans les années 80.
Un grand rassemblement mondial politique est organisé au Sénégal près de Dakar, sur l’Ile de Gorée, contre l’apartheid qui règne en maître en Afrique du Sud où Nelson Mandela n’est encore qu’un “rebelle”…
Pierre Mauroy préside ce rassemblement aux cotés du Président du Sénégal, Abdou Diouf, et tout se passe bien, malgré quelques tensions presque palpables durant la nuit festive de “l’île aux esclaves”.
Un problème se pose : le Président de la Côte d’Ivoire HOUPHOUËT–BOIGNY aurait voulu être “puissance invitante” et il est très vexé !
Histoire d’atténuer sa peine, il nous envoie “son 747” pour une visite de 48 heures dans sa nouvelle capitale de Yamoussoukro.
L’avion, bondé et chargé de tous nos bagages personnels nous mène donc en 3 heures au cœur de la Côte d’Ivoire et la route qui joint l’aéroport à la capitale est bordée d’une foule “bigarrée et enthousiaste”.
On se serait cru revenu “au bon temps de la coloniale”.
Dans un hôtel qui nous accueille (et où l’on nous prend nos passeports qui nous seront rendus – en vrac – le lendemain), une séance solennelle est prévue et, surprise ! , le Président HOUPHOUËT–BOIGNY est excusé pour cause de santé. Il fait donc lire son discours par son attaché militaire.
Après cette séance, une réception était prévue à la Résidence Présidentielle… et nous y retrouvons le Président en pleine forme qui saluera les centaines d’invités un par un à leur arrivée.
Le retour nous verra à nouveau “acclamés” par les mêmes ivoiriens qui nous avaient “acclamés” à l’arrivée.
L’avion décolle encore plus chargé du fait des cadeaux présidentiels (une valise pour chacun avec une couverture, du café et quelques bibelots divers…) avant de redescendre à peine une heure plus tard pour un passage en rase-mottes au dessus de la ville d’Abidjan entre les immeubles et les monuments.
Le pilote du 747 ira même jusqu’à nous offrir un passage sur la piste de l’aéroport, roues posées, et reprise des gaz.
Je vous laisse imaginer la tête des connaisseurs, scotchés à leur siège…
C’était une « histoire africaine » qui se termine finalement bien.