C’est peu de dire que le chômage est un cancer.
Il gagne tout le corps social. Il détruit des générations.
Il crée de la misère, de l’injustice et donc de la révolte et des violences… Les ghettos et l’intégrisme en sont les ramifications.
Le marché a fait de l’emploi et du chômage un élément de sa régulation et l’entreprise sa première “variable d’ajustement”, sans oublier la Bourse pour qui c’est trop souvent une aubaine.
Et pendant ce temps là, ce sont des millions d’hommes et de femmes qui se retrouvent sans argent, sans avenir et sans espoir.
On nous dit que la durée de vie s’allonge et qu’il faudra donc retarder l’âge de départ à la retraite ; en même temps, on n’est plus capable de donner du travail à celles et ceux qui sont en âge et qui veulent travailler ! Alors ?
Le chômage, oui, ce sont peut être d’abord des chiffres qui, au gré des manipulations de tous les gouvernements, montent ou descendent.
Ce sont aussi des pourcentages que les économistes comparent avec précision et délice.
Mais ce sont surtout des femmes, des hommes et des enfants désespérés qui ne comprennent pas, pourquoi certains ont TOUT alors que, eux, n’ont plus rien !
Même au niveau du langage, si on parlait, il n’y a pas si longtemps, de “droit au travail”, on parle aujourd’hui “d’employabilité”.
Autrement dit, si quelqu’un n’a pas de travail, c’est qu’il n’est pas “employable”, c’est donc un peu, sinon beaucoup… de sa faute !
Ce changement de langage n’est pas neutre.