MAIRE

J’ai été Maire durant 24 ans. Je le suis devenu presque par hasard et j’ai cessé de l’être volontairement.

 

Je peux donc d’autant plus naturellement dire la grandeur de cette fonction… la plus belle sans doute de toutes les fonctions électives.

 

Un bon Maire, quelque soit la couleur politique, vit sa ville, ses pulsions, ses bonheurs et ses chagrins. Il doit aimer les gens qui seulement ensuite le lui rendent bien.

 

Le Maire est comme irrigué par tout ce qui se passe dans sa Ville.

 

C’est à la fois merveilleux et épuisant, enthousiasmant et déprimant…

 

La fonction de Maire est quasiment incompatible avec une vie privée et familiale normale. C’est “le revers de la médaille” !

 

Enfin, il peut arriver un moment où une ville s’identifie tellement à son Maire, qui s’identifie tellement à sa ville, qu’on est plus loin de la sclérose.

 

Et c’est pourquoi, au bout de 24 ans, alors que j’avais sans doute de bonnes chances d’être élu une fois au moins encore, j’ai décidé d’arrêter.

 

Pour moi, c’était un signe de force car je m’appliquais à moi-même des principes que j’exigeais des autres.

 

Pour beaucoup de ceux qui m’entouraient alors, ce fut considéré comme une faiblesse et le signal de départ d’une mise en pièces, les plus redevables et les plus obséquieux d’avant étant, après, les plus déchaînés, comme pour montrer aux successeurs à quel point ils leur seraient fidèlement dévoués.

 

Malgré cela, non seulement si c’était à refaire, au nom de l’intérêt de ma Ville, je le referai mais surtout je garde de cette fusion passionnelle avec Villeneuve d’Ascq un sentiment profond que rien ni personne ne pourra jamais m’arracher.

 

Je garde aussi la mémoire, au cas où…

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