Carnet n°681 du 11 octobre 2021

« La peste ne meurt ni ne disparaît jamais »

On peut s’en douter et peut-être me comprendre, j’ai, en cette fin de semaine d’octobre, beaucoup hésité quant au choix du titre et de l’esprit de mon 681 -ème carnet.

Commencée pour moi le 4 octobre à 8 heures par une opération de la hanche au CHRU apparemment réussie mais avec des « suites » très douloureuses durant 72 heures et plus, 

elle a vu se multiplier de nombreux  » évènements  » de natures et d’importances diverses autour bien sûr des hommages rendus à Bernard Tapie par ses amis sincères (et quelques autres), des débats à n’en plus finir sur des sondages qui confirment, à 6 mois du 10 avril 2022, date du premier tour des Elections Présidentielles, que les partis de gauche sont en lambeaux, que les droites, par ailleurs divisées, sont globalement majoritaires et que les extrêmes droites cumulées  » percent tous les plafonds « , des déclarations d’un des  » prétendants  » qu’on avait cru  » à jamais enfouies « , des violences urbaines qui se banalisent un peu partout, une épidémie du COVID dont on peine à prévoir l’évolution durant les prochains mois, un  » Pouvoir d’Etat  » qui  » patauge  » dangereusement, un système sanitaire épuisé sinon  » à bout de souffle  » mais toujours efficace grâce à ses professionel(le)s, « la mort prochaine » confirmée des partis politiques dits traditionnels, quelques  » affaires  » ici et là qui n’amélioreront pas l’image d’un monde politique qui contribue à  » miner  » ainsi la démocratie française, des ambitions politiciennes qui s’affichent avec, je le dis,  » un rien d’indécence  » pour préparer déjà 2027  etc…

Dans ce marécage malodorant, la citation d’Albert Camus extraite de son roman La Peste : « La peste ne meurt ni ne disparaît jamais » s’est imposée à moi 

à condition de prendre ce terme de « peste » « dans tous les sens et importances possibles, ce que nous rappelle le fait que la peste n’était au départ qu’une « bactérie anodine » avant de devenir « une tueuse de masse » (30% à 50% de la population européenne entre 1347 et 1352) via le microbe de la peste bubonique peut-être d’ailleurs, nous dit-on, du fait d’un virus…, 

à condition aussi d’y associer une autre citation d’Albert Camus extraite du « Mythe de Sisyphe » : « L’important n’est pas de guérir mais de vivre avec ses maux », sachant, nous dit Albert Camus, que « chacun la porte en soi, parce que personne au monde n’en est indemne ».

   Alors certes, oui certes, j’aurais pu faire plus simple sinon plus souriant avec, par exemples, 2 autres citations d’Albert Camus :

« C’est cela l’amour, tout sacrifier sans espoir de retour », ce qui vaut dans tous les domaines y compris pour un élu de longue date comme moi dont  » l’amour  » pour sa ville n’a jamais cessé…

ou, moins simple, une autre citation lue dans « le Mythe de Sisyphe » :

« Le monde n’est ni aussi rationnel ni à ce point irrationnel. Il est déraisonnable et il n’est que cela » (un beau sujet de dissertation pour un  » bac de mon temps « …).

    Finalement j’ai donc choisi « La Peste » qui, dans tous les domaines et toutes ses dimensions, peut conduire de l’anodin au pire en fonction aussi, sinon surtout, mais pas que, de la volonté humaine, une volonté qui ne doit jamais s’arrêter nous dit encore Albert Camus…

Il est vrai que « La Peste » n’est pas loin quand on entend des discours aux odeurs de révisionnisme à propos de Pétain, de la Shoa et du Vel’ d’hiv pour ne citer que quelques exemples et ce, sans provoquer beaucoup de réactions indignées ni beaucoup de changements dans « les opinions » mesurées par les instituts de sondage.

Il est vrai que 40 ans après l’abolition de la peine de mort, des « silences bruyants » masquent mal la réalité des pensées de leurs penseurs.

Il est vrai que certaines opinions proférées sur les femmes semblent présager des volontés de certains de  » grands retours  » sans avoir besoin d’aller jusqu’à Kaboul.

Il est vrai, somme toute, que ce qui horrifiait du temps de Jean Marie Le Pen semble aujourd’hui beaucoup trop largement assumé.

Il est vrai qu’entre temps est passé Donald Trump aux Etats-Unis…

Mais quand même… qui, il y a quelques mois encore, encore aurait pu imaginer cela ?

   Alors, et j’en suis sûr, il ne manquera pas  » d’observateurs  » qui ricaneront à propos de « mon pessimisme coutumier « , en disant que j’exagère toujours et que, puisqu’on est en démocratie, chacun est libre de ses expressions….

Je le sais mais je ne me tairai pas car : « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde » (A Camus)…. et je ne m’y prêterai pas….

Je ne serai d’ailleurs pas plus « tendre » avec ceux qui nient certaines réalités en matière de délinquances de quartier, de toxicomanie, de violences contre les forces de l’ordre, de formes de terreurs imposées aux habitants, de pulsions d’islamismes conquérants (qui n’ont heureusement rien à voir avec le droit légitime de chacun de pratiquer une religion sans l’imposer aux autres d’une manière ou d’une autre…).

Là encore, « la peste » n’est pas loin et si certaines de ses formes se sont transformées, elle n’a pas disparu.

    J’oserai enfin en dire de même concernant  » les négationnistes  » des périls qui rendront invivable notre terre pour nos enfants si nous continuons « à fermer les yeux » dans la décennie actuelle.

Alors certes, ne soyons pas inconscients ! 

Quoi que l’on fasse aujourd’hui, à cause de décennies d’imprudences et de fautes de tous ordres, tout comme pour la pandémie actuelle du COVID  » à défaut de guérir il nous faudra vivre avec ces maux « .

   Mais pour « vivre avec ces maux », il faut d’abord « vivre » et il faut donc que dans nos sociétés  » les bactéries aux apparences anodines  » ne se transforment pas en  » tueuses de masse « …

C’est vrai, je le répète, dans tous les domaines y compris dans celui des libertés individuelles qui ne semblent plus prioritaires pour un grand nombre de nos concitoyens… souvent au nom de la sécurité et de l’identité, des droits et des valeurs que je ne conteste pas mais dont je sais qu’ils et elles seront aussi parmi les premières victimes de lois et de règlements qui réduisent, réduiraient ou réduiront nos libertés individuelles.

Que celles et ceux qui en doutent se penchent sur les causes des malheurs de notre 20ème siècle où  le pire à toujours suivi les raisons de départ, même pour certaines « compréhensibles ».

Non vraiment et quoique certain(e)s en penseront, je ne regrette pas mon titre hérité d’Albert Camus qui a lui-même, malgré sa courte vie, vécu entre 1913 et 1960 la plupart des drames du 20èmesiècle, directement ou indirectement.

    Alors, et avant d’en finir sur des notes moins angoissantes et à l’intention de certains acteurs qui vont se déchainer sur la et les scènes nationales, 

je rappellerai que Lionel Jospin a, en 2002, été chassé du 2ème tour au profit de JM Le Pen malgré  » à son compteur  » un million de chômeurs de moins et les 35 heures en plus 

et, en même temps, à celles et ceux  » rebaptisés HORIZONS  » que non seulement « l’horizon est une ligne imaginaire qui recule quand on avance et que donc on n’atteint jamais », mais que Gaston Defferre qui avait, avec « L’Express » de l’époque, lancé « Horizon 80 » en 1964 allait faire 5,01% aux Présidentielles de 1969 (malgré la présence à ses cotés de Pierre Mendes France) ,… c’est-à-dire 5 ans plus tard…

« En attendant », à Villeneuve d’Ascq, grâce aux Villeneuvois(es), à leurs associations, à nos entreprises, grâce aussi à la belle et large équipe d’élu(e)s de toutes sensibilités qui m’entoure dans la majorité municipale, grâce à nos fonctionnaires communaux, grâce donc à une multitude de citoyennes et de citoyens connus ou anonymes,

la vie de la Ville a repris, toujours plus animée, les associations ont relancé leurs activités, les sportifs « exultent », les aînés ont retrouvé leurs « ateliers » et leurs  » balades « , les écoles, collèges et lycées ont redécouvert certains plaisirs d’avant, etc…

L’attractivité de la ville est plus que jamais  au plus haut  en termes de projets de logements portés par des promoteurs privés vu le nombre de citoyen(ne)s, venus d’un peu partout y compris de Paris, qui voudraient nous rejoindre en raison de la qualité du cadre et des services que nous offrons.

Il en est bien sûr de même en termes de foncier et d’immobilier économique.

Ce n’est pas simple à gérer car il nous faut maintenir le cadre vert, nature et nourricier qui conditionne cette attractivité sans en avoir pour cela toujours les leviers légaux pour trouver de bons équilibres.

Somme toute, j’essaie d’imposer de toutes mes forces, dans toutes nos actions, la rigueur, l’esthétisme et la vigilance qui sont plus que jamais nécessaires pour garantir l’avenir de notre Ville(et bien au-delà) dans un monde et des  » milieux  » où les  » bactéries, virus et microbes  » ne manquent pas…

    Si, on le sait, pour le philosophe Alain, « Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté », la vie, (ma vie) n’est pas, tout comme l’a dit Sénèque,  » d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre à danser sous la pluie « .

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