Déclaration de Gérard Caudron à l’occasion de « La journée nationale du Souvenir des victimes de la Déportation »

   Si en avril de l’année dernière 2020, pour cause de confinement consécutif à la terrible épidémie de COVID 19 qui nous frappait déjà, les manifestations de toutes natures et donc nos manifestations patriotiques avaient toutes été interdites, personne parmi « nos augures « n’imaginait, qu’un an plus tard aujourd’hui dimanche 25 avril 2021, nous subirions une situation comparable avec une jauge de participants très limitée par les autorités de l’Etat,

je veux donc néanmoins en ce jour, après avoir rappelé que c’est le 14 avril 1954, il y a donc 67 ans, que par une loi votée à l’unanimité, il avait été décidé de faire du dernier dimanche d’avril la Journée d’Hommage aux Déportés,

dire et répéter une fois encore , en ce 25 avril 202176 ans après l’ouverture des camps de la mort, que : la Journée d’Hommage aux Déportés n’est pas et ne sera jamais une « Journée » comme les autres.

Et ce n’est pas, on le sait, par hasard que depuis de très nombreuses années nous avons choisi la Place Jean Moulin, pour une cérémonie car, devant l’Histoire, chacun le sait, Jean Moulin personnifie et incarne la Résistance aux côtés, bien sûr, de bien d’autres mouvements de Résistance et de résistant(e)s connu(e)s ou anonymes.

Et c’est pourquoi, sur la place qui porte son nom, nous rappelons tous les ans que les femmes, les hommes et les enfants à qui nous rendons hommage et qui n’ont pas, pour beaucoup trop d’entre-deux, leurs noms gravés dans la pierre d’un monument, ont toutes et tous leurs noms gravés dans nos cœurs, dans notre Histoire et dans notre Mémoire.

Qu’ils et elles aient été déporté(e)s parce que combattant(e)s, agents d’un réseau, militant(e)s d’une cause ou d’un parti politique, porteurs de messages,

déclarés coupables parce que désigné(e)s comme différent(e)spar des pouvoirs indignes, déporté(e)s pour le seul fait d’être né(e)s juifs, (et j’ai, en cet instant, une pensée pour Madame Sarah Halimi dont l’assassinat « risque » de rester sans sanction judiciaire, ce qui va provoquer des manifestations d’indignation un peu partout aujourd’hui en France et donc à Lille),

 ils ont tous été les victimes du nazisme, des fascismes et de tous leurs complices.

C’est pourquoi en ce 25 avril 2021 ici sur la Place Jean Moulin ou de plus loin, chacun au fond de son cœur, nous voulons rendre un hommage solennel à ces femmes, à ces hommes et à ses enfants qui ont donné la seule définition qui vaille à une Nation : un ensemble d’êtres humains qui veulent vivre ensemble selon des règles humaines, laïques et Républicaines.

C’est pourquoi aussi, nous avons et j’ai le devoir d’écrire une fois encore, de parler de la Résistance et de la Déportation car il est nécessaire aujourd’hui encore de se répéter quand tant d’êtres humains font preuve de « mémoire courte »… voire pire

Oui, il faut répéter que les camps de concentration et leurs millions de morts ne sont ni de simples dérapages, ni des « détails de l’Histoire », ni même de faits de guerre mais qu’ils sont la conséquence inique d’idées de haine, du discours nazi et de discours fascistes. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de l’écrire il y a quelques semaines encore à l’occasion du 77ème anniversaire du Massacre d’Ascq.

S’il y avait aujourd’hui encore une seule chance qu’un jeune ou qu’un moins jeune de plus, entende ce message, il faudrait et il me faudrait le lancer et le relancer par tous les moyens.

Et il faut donc Mesdames et Messieurs en vos titres et fonctions  répéter que cette Journée commémorative du dernier dimanche d’avril n’est pas uniquement tournée vers l’Histoire mais bien vers notre présent et vers notre Avenir, 

que la dénonciation du fascisme et du nazisme n’a de sens que si elle s’accompagne d’un combat acharné de chaque instant contre les formes actuelles de résurgence de ces idéologies.

Il faut redire que la première fidélité à la mémoire de ceux à qui nous rendons hommage consiste à continuer leur combat  aujourd’hui et demain.

Il faut le faire avec vigilance, avec force et avec détermination  pour qu’il ne soit pas à nouveau, un jour… trop tard…

Certains s’en souviennent  malgré le temps qui passe et je le redis chaque année, il était des démocrates avant 1940 qui, pour certains en toute bonne foi, considéraient qu’il ne fallait pas à propos du fascisme, « crier au loup »…

La catastrophe qui suivit leur a, hélas très vite, donné tort.

Mesdames, Messieurs, je le répète aussi chaque année, Lucie Aubrac a eu une expression que je n’oublierai jamais, en affirmant que : 

 « Résister est un verbe qui se conjugue au présent ».

C’est bien aussi pourquoi chaque année nous allions avant la crise épidémique , après ce dépôt de fleurs sur la Place Jean Moulin, jusqu’à l’Espace Concorde en passant par les Crieuses à la Paix. 

C’est en effet un beau et symbolique chemin que j’espère nous pourrons tous ensemble à nouveau parcourir en 2022 (ce que malheureusement je disais en 2020 pour 2021).

C’est un chemin qu’il nous appartient résolument de parcourir aujourd’hui encore  par la pensée … de la résistance face à l’inacceptable à la concorde entre les gens de bonne volonté pour et par une Paix véritable dans la justice, la liberté, la fraternité et le respect de nos règles Républicaines de Liberté, d’Égalité, de Fraternité et de Laïcité qui régissent notre vie commune.

Nous le devons aux déportés, nous le devons à nos enfants, nous le devons à l’Histoire, nous le devons à l’Avenir.

Vive la Liberté ! Vive la Paix ! Vive l’Europe ! Vive la République et Vive la France!

                                                                     Gérard CAUDRON

                                                                     Maire

                                                                     Le 25 avril 2021

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