Carnet n°647 du 15 février 2021

« Le futur dépend de ce que nous faisons au présent »

Après ce que j’ai encore vu, entendu et qui m’a été confirmé à divers niveaux et dans divers domaines tout au long de la semaine écoulée,

j’avoue que mon moral n’était pas « au zénith » comme on le dit souvent, d’ailleurs improprement, du soleil à midi.

Mes lecteurs se diront, voire me diront, que ce n’est pas vraiment nouveau quand on lit mes carnets de ces dernières semaines… ce que je veux bien reconnaitre…

C’est d’ailleurs pourquoi j’ai bien failli titrer aujourd’hui mon 647ème « un pont trop loin » en référence à un film de guerre célèbre et en écho au 7ème mandat de Maire que j’ai sollicité… et obtenu,… 

voire même un autre, lors de certaines insomnies dont je suis coutumier, « l’heure de la sortie », titre d’une chanson de Sheila des années 60 du 20 -ème siècle,

car il est vrai qu’il n’est pas facile de vivre tout cela quand, de fait,… sa succession, pour beaucoup, est déjà ouverte…

   C’est d’ailleurs ce qui avait provoqué l’essentiel de mes hésitations avant de confirmer ma candidature en octobre 2019, mais là aussi chacun le sait, dans tous les domaines, entre imaginer une situation et la vivre… il y a plus qu’une différence…

   Pour autant, et de la même manière que j’ai voulu et su faire face à des mois « particulièrement difficiles à vivre » en 2018 et en 2019, à l’instar du chêne de la fable de Jean de la Fontaine, « Le chêne et le roseau », malgré un vent qui redoubla ses efforts… sans réussir alors à me déraciner,

j’avais décidé d’affronter un dernier mandat vu l’importance pour moi de stabiliser la place de Villeneuve d’Ascq passé en 43 ans de Ville quasiment en faillite et menacée dans son existence même, à une Ville située sans doute dans le Top 2 de la Métropole européenne de Lille,

et ce avec une équipe au sein de laquelle seraient celui, celle, ceux et celles qui, le moment venu, candidateront pour prendre mon relai et celui des élu(e)s de ma génération…

   Tout ce qui est arrivé en 2020 et qui continue en 2021 avec la pandémie de la COVID 19 et toutes ses conséquences douloureuses pour beaucoup de nos concitoyen(ne)s qu’il me faut  gérer dans le présent au quotidien tout en préparant pour « les jours d’après » un avenir différent du passé d’avant la pandémie,

m’a au moins confirmé que si la « longévité » avait des inconvénients, l’expérience qu’elle conférait les compensait, si on en juge par la manière dont notre Ville a fait face à la crise épidémique tout en entreprenant par ailleurs sans tarder de préparer les conditions et les décisions « des jours d’après » en termes de services publics, de solidarité et d’aménagements… 3 domaines… mais pas que…

   D’où mon titre en reprise d’une citation de Gandhi : « Le futur dépend de ce que nous faisons au présent ».

   D’où aussi mon engagement réaffirmé, sauf bien sûr « problème » qui ne dépendrait pas de moi, d’être là, d’assumer mes tâches et de tenir ma parole pour gérer jusqu’au bout la crise épidémique et toutes ses conséquences pour ce qui dépend des Maires et des élu(e)s locaux,

pour « faire au mieux » au service et dans la défense des citoyens les plus touchés, (en rappelant aussi à l’État et à son Préfet… leurs obligations)

et pour assurer à Villeneuve d’Ascq les conditions nécessaires pour rester à sa place enviable mais méritée au sein de la Métropole, du Département du Nord et de la Région des Hauts-de-France…

  Tout cela, avec du bon sens et de la modestie, sachant que si nous avons été des pionniers dès les années 1980, nous avons tout maintenant pour le rester en cette décennie 2020/2030… la décennie de tous les enjeux, de tous les périls mais aussi de tous les espoirs,

 avec, pour ce qui me concerne, quand je risque de désespérer et quand je souffre devant l’ampleur de la tâche, ces mots de Martin Luther King :

« Si vous ne pouvez pas voler, courez ; Si vous ne pouvez pas courir, marchez ; Si vous ne pouvez pas marcher, rampez; 

Mais toujours, continuez à avancer… »

   En 2021 «  ce que nous faisons au présent » et dont dépend le futur, c’est d’abord avoir un budget communal 2021 équilibré qui permette aux services publics que nous gérons de fonctionner en s’adaptant du mieux possible aux situations, sans pour autant se substituer à l’État et aux autres collectivités, avec des investissements « mesurés » pour entretenir notre patrimoine et l’adapter aux besoins sans pour autant dépenser davantage que nos moyens nous le permettent…

    C’est ce que j’ai toujours voulu dès ma première élection et cela ne nous a pas trop mal réussi quand on voit ce qu’est devenue Villeneuve d’Ascq !

À la question qui se pose régulièrement de savoir s’il faut ou non augmenter les impôts, je réponds depuis 44 ans que « la fiscalité n’est pas la seule variable d’ajustement » ni le moyen d’anticiper des besoins futurs. 

Elle ne doit, pour moi, intervenir que lorsqu’il n’y a pas d’autres solutions pour maintenir nos politiques. 

C’est une question qui se pose cette année et qui se posera surtout en 2022.

Il est vrai que l’État ne nous facilite pas la tâche en augmentant nos dépenses et en diminuant nos recettes tout en nous rendant « comptables » (sinon parfois coupables) auprès de nos citoyen(ne)s des conséquences de ses insuffisances en termes d’injustices, de misères, de désordres divers, de services publics à la dérive et bien sûr de sécurité. 

On en a vu cette semaine encore une illustration avec ce policier « passé à tabac » par des voyous (relâchés dès le lendemain), un policier et des policiers que je soutiens et dont les dévouements déshonorent ceux qui n’ont à la bouche que l’expression de « violences policières ».

   On imagine « le temps à y passer, l’énergie et la fatigue que ces situations exigent des Maires et des élu(e)s locaux d’autant que beaucoup de citoyens, leurs regards rivés sur leurs trottoirs, ne sont pas conscients des conditions dans lesquelles on travaille !

   Heureusement qu’à Villeneuve d’Ascq, j’ai une équipe d’élu(e)s dans la majorité « qui fait le boulot » et un personnel communal majoritairement dévoué à la cause publique, un personnel que rejoint ce lundi 15 un nouveau Directeur général des Services, sans oublier bien sûr les personnels du CCAS (Centre communal d’Action sociale) à la tâche comme jamais en ce moment, COVID 19 oblige…

  Si la crise sanitaire « arrivait à cesser » d’ici la fin de l’année 2021 et même si, en attendant, on essaie de trouver « des solutions et des substitutions pour les citoyens à tout ce qui doit être annulé, c’est l’ensemble de « la machine municipale » et des activités associatives qu’il faudra relancer en 2022 à coups d’énergie… et d’argent sachant qu’une commune ne peut pas comme Monsieur Macron, dire « à n’importe quel prix » puisque les communes ne peuvent pas faire exploser les déficits comme le fait l’État… le Président et son gouvernement.

                          D’où ma prudence en la matière à l’heure de la préparation de notre Budget 2021 ! .

Avec, pour sourire, cette citation :

« Les rêves ne nous rapportent rien et c’est pour cela qu’ils sont chers ! »

    Gérer le présent dont dépend le futur,

c’est donc bien ne pas hypothéquer financièrement le futur en impôts et emprunts… même si comme on le dit « il faut ce qu’il faut ».

C’est donc, peut-être encore, regarder de plus près les coûts générés par des « structures » qui viennent « d’ailleurs » nous « câliner » parce que nous sommes plus « généreux » que leurs « collectivités de naissance », regarder certaines dépenses qui ne sont plus prioritaires, certains investissements qui peuvent être réduits ou différés… voire peut-être répartir autrement des charges pour des équipements et activités qui sont davantage métropolitain(e)s voire régionaux, que Villeneuvois(e)s  ….. (suivez mon regard…)

J’accepte d’avoir à Villeneuve d’Ascq, des charges dites de centralité du fait de notre attractivité… mais il y a des limites dont on devra reparler.

C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai du mal à accepter des hausses d’impôts qui pèseraient sur des activités économiques et leurs salariés qui « ont assuré » durant la crise la vie de tous les autres.

   Gérer le présent dont dépend le futur, c’est aussi recalibrer certains aménagements urbains comme nous le faisons au Pont-de-Bois et avec Grand-Angle en Centre-Ville… non pas pour ne pas les faire, mais pour les faire plus vite, moins chers et surtout avec moins de casse…,

sachant qu’il faut penser aussi à celles et ceux qui  vivent à proximité … (« ce que ne font pas »… les aménageurs et leurs cabinets).

   Penser enfin à « l’habitat dans nos villes de demain » un habitat plus ouvert sur l’espace et sur la nature, plus sécurisé, plus économe en énergie, mieux liaisonné de manière douce, avec, en son cœur, des espaces nourriciers…. des services publics et des loisirs de proximité.

  C’est dans le présent qu’il nous faut créer et permettre les conditions d’un futur viable… et ce n’est pas gagné si on en juge par « les projections statistiques de tous ordres » que nos technocrates prévisionnistes égrainent à l’envie.

    D’où enfin et pour conclure, malgré mon pessimisme exacerbé, ma volonté, si j’en garde la force, d’être là au Présent, « en présentiel » (comme on dit) pour la gérer et pour préparer le futur à et pour Villeneuve d’Ascq.

Comme le dit un proverbe chinois :

« Toutes les fleurs de l’avenir sont dans les semences d’aujourd’hui. »,

sachant, comme l’a dit René Char, que :

« Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux. »

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