Carnet n° 186 du 26 mars 2012

« Ma part de vérité »

La semaine écoulée avait commencé par « l’innommable »… Le massacre d’enfants innocents à l’entrée d’une école par un tueur impitoyable de cruauté.

Elle s’est poursuivie dans une atmosphère politicienne que d’autres que moi, sans doute moins polis, pourraient qualifier de « bal des faux c… ».

Elle s’est achevée par l’étalage de « vérités », pourtant déjà connues, mais soigneusement masquées par nos gouvernants.

Notre société est malade de ses faiblesses, d’un État qui n’est plus à la hauteur de ses devoirs et d’un nombre croissant de citoyens désarmés par le confort d’une paix européenne vieille de 67 ans à ce jour.

J’avais, dès mardi, titré mon papier sur ces évènements tragiques d’une citation d’Albert Camus, un de mes maîtres à penser,

« Mal nommer les choses ajoute au malheur du monde »

Aujourd’hui 26 mars 2012, à l’occasion de mon 186ème carnet, je persiste et je signe :

si François Hollande, malgré la pression des contraintes d’une campagne faussement décrétée « entre parenthèses » par le Président-candidat sortant, a su garder le ton juste et la ligne moralement correcte, le Président de la République en a rajouté à chaque instant par des discours grandiloquents et des « propositions au débotté » pour essayer de faire oublier ses 10 années de discours et mesures soit-disant sécuritaires et parfaitement inefficaces.

Oui j’ai eu honte quand il nous a parlé de notre République dont il s’est glorifié qu’elle n’avait pas été « mise à genoux »… « par un jeune de 23 ans » intégriste et assassin, pourtant connu des services de sécurité, meurtrier (avant d’être mis hors d’état de nuire par le Raid) de 3 militaires, de 3 enfants et d’un enseignant père de 2 des jeunes victimes.

Il n’aurait plus manqué que notre République ait été mise à genoux… J’hallucine devant de tels propos !

Quant aux autres : Madame Le Pen a été fidèle à elle même avec des mots qui, je le dis, ne laisseront pas insensibles certains de nos concitoyens désemparés, même si ce mots cachent des idées plus que dangereuses.

M. Dupont-Aignan a dit des choses justes en terme de responsabilité de l’État qui s’est privé des moyens de ses devoirs.

M. Bayrou, « petit poucet de la politique », a placé des pierres blanches aux bons endroits mais souvent peu visibles dans ce monde tourmenté.

Quant à M. Mélanchon et à Mme Joly, on peut légitimement se demander, sans mauvais esprit, si, au départ, ils n’avaient pas en tête d’autres responsables… et responsabilités.

Cela me permets à ce stade, à moins d’un mois des Présidentielles, de dire que si au départ j’avais des doutes sur certains aspects de la personnalité de François Hollande, aujourd’hui, je persiste et je signe dans mon choix de sa candidature au regard d’un Front de Gauche et d’un Mélanchon qui, quand il faisait partie des dirigeants du PS, n’a pas été ni un « révolutionnaire » ni même un « rénovateur », d’un Marc Dolez dans le Nord qui, en 2001 et 2002, a participé à mon lynchage en tant que 1er secrétaire du PS, … et je passe sur les militants communistes qui, à Villeneuve d’Ascq, constituent le gros de leurs troupes, leur attitude dans l’affaire de la banderole de soutien au jeune franco-israélien emprisonné dans les geôles du Hamas et surtout leurs rôles dans l’agression contre la municipalité et moi-même quand j’essaie de résister à la violation de toutes nos règles de droit par des populations de culture rom.

C’est Khalil Gibran qui l’a écrit :

« Il faut toujours connaître la vérité et parfois la dire ».

On me reprochera sans doute de ne pas me contenter de « parfois la dire » mais de préférer « souvent la dire » sinon même… »toujours la dire »…

(je ne parle pas de la « vérité » dont je n’ai pas l’audace de croire la détenir mais, à l’instar de François Mitterrand, de « ma part de vérité »)

Oui, vraiment, la semaine écoulée restera gravée dans nos mémoires ; elle gravera peut être aussi notre histoire par des virages pour certains positifs et d’autres sûrement moins…

Puisse-t-elle provoquer des prises de conscience pour arrêter une spirale qui nous mène au pire et donc faire germer de nouveaux espoirs !

Le reste de ce que nous avons vécu est donc bien pâle au regard de ces évènements même si on n’oublie pas que le 19 mars, on commémorait le 50ème anniversaire du « Cessez le feu » en Algérie signé par le Général de Gaulle,

que le 21 mars, je co-présidais (pour la dernière fois) une belle réunion avec Francis Wurtz co-organisée par Citoyen d’Europe et Rassemblement Citoyen, le seul grand débat organisé en ces temps de crise et de campagne dans le Nord (et peut être ailleurs) sur une Europe malmenée et dévoyée dont il nous faut pourtant pas oublier qu’elle nous a apporté 67 ans de paix européenne.

Et je passe rapidement sur la transformation juridique du Musée d’art moderne pour assurer sa pérennité, une affaire Triselec très désagréable à gérer, un conseil de LMCU très riche de débats, juste un jour avant la mise en terre d’un vieil ami maire d’Armentières durant 40 ans et VP de LMCU Gérard Haesebroeck (« salut l’ami! »).

Avec une touche finale qui, pour moi, doit contribuer à remettre les idées en place, un concert du Jeune Ensemble Harmonique accompagné de danseurs d’Entre 2 danses à l’Ehpad du Moulin d’Ascq « Vienne au moulin »…, un moment très beau et très humain où plus de deux dizaines de jeunes ont « sacrifié » un dimanche après midi de soleil presque estival pour venir offrir un peu de bonheur à des personnes âgées pétries de souffrances, de dépendances et de solitude… malgré l’attention quotidienne de nos personnels, des bénévoles de Vivat et même de quelques uns de leurs enfants…

A propos « d’humain », je terminerai mon 186ème carnet par une citation de Lao Tseu, vieille de 2500 ans,

« Être humain, c’est aimer les Hommes. Être sage, c’est les connaître »

Nul doute que ma première faiblesse dans ce monde impitoyable est d’être, en l’occurrence, davantage trop HUMAIN que SAGE…


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