Message aux médaillés du travail 2020 et à tous les travailleurs en ce jour de 1er mai

Mesdames, Messieurs, mes cher(e)s concitoyen(ne)s

Confinement oblige en cette année 2020, c’est par ce message écrit que me revient cette fois-ci l’honneur, en tant que Maire représentant de  tous les Villeneuvois, non pas de souhaiter la bienvenue à l’Espace Concorde, mais de le faire à distance après vous avoir déjà, par courrier séparé, fait parvenir votre diplôme avec mes félicitations.

Vous me permettrez d’ajouter que c’est pour moi, comme chaque année depuis maintenant des décennies, en ce 1er mai 2020, un réel plaisir toujours assorti d’une réelle émotion. 

Bien entendu, on comprendra qu’avec ce message je m’adresse d’abord à celles et à ceux qui sont mis à l’honneur par l’attribution d’une Médaille du Travail à 57 récipiendaires échelon argent, 50 récipiendaires échelon vermeil, 33 récipiendaires échelon or et 39 récipiendaires échelon grand or.

Ce sont donc au total 179 récipiendaires qui en 2020 sont ainsi mis à l’honneur.

Mesdames, Messieurs les Médaillés du Travail, c’est au nom du Gouvernement Français qu’avec le diplôme que je vous ai envoyé, vous êtes mis à l’honneur pour une période de travail qui va de 20 ans à plus de 40 ans.

Pour certain(e)s, cette décoration coïncide plus ou moins avec le terme d’une vie professionnelle.

Pour d’autres, la vie de travail continuera après cette distinction.

Aux premiers, je souhaite très chaleureusement une retraite heureuse et surtout je souhaite que cette retraite constitue une nouvelle et belle étape dans vos vies de femmes et d’hommes.

Aux autres, je souhaite, tout aussi sincèrement, un environnement professionnel qui reconnaisse le travail accompli et qui vous donne la possibilité de vous réaliser dans ce cadre, et c’est peu dire en cette période de bouleversements économiques, sociaux, sociétaux et sanitaires quand le confinement bouscule tout et à tous les niveaux.

A toutes et à tous enfin, je souhaite surtout que cette journée de 1er mai soit malgré tout une occasion de vous réjouir, si possible de faire la fête en famille malgré les contraintes que nous subissons toutes et tous.

Somme toute, si cette médaille est aussi l’occasion pour quelques-un(e)s de vos proches de vous manifester leur sympathie et leur amitié, elle sera encore plus agréable à recevoir.

Au demeurant, si vous fêterez cette distinction de manière différente, c’est aussi parce que vous l’aurez reçue différemment et considérée différemment selon votre passé professionnel, selon votre propre conception de la vie au travail ou tout simplement selon votre conception de la vie.

C’est aussi cela « la » et « votre » richesse humaine, cette diversité qui vous et qui nous caractérise, une diversité qui forme notre société Française et donc la Nation Française dont je veux redire toute l’importance en cette période de doutes et de crise que nous vivons…, une période où chacun révèle souvent d’ailleurs sa véritable personnalité.

Voilà, l’essentiel en cet instant pourrait avoir été écrit mais on m’autorisera, comme chaque année, d’ajouter que le 1er mai, et quelques soient ses circonstances est aussi la fête du travail et donc la fête des travailleurs.

En effet, dans la longue liste des fêtes et des manifestations qui jalonnent notre calendrier, celle du 1er mai est particulière.

Car d’abord, et je le répète chaque année, une question mérite toujours d’être posée : faut-il, doit-on, ou peut-on  fêter le travail ?

Il n’est pas besoin de remonter très loin dans le passé ni de regarder très loin de nous aujourd’hui pour constater que pour beaucoup de salariés le travail c’est aussi une source de difficultés, voire de souffrances physiques ou morales.

Et en même temps, nous savons tous que pour beaucoup de nos concitoyens, la première source de difficultés et la première souffrance, c’est bien soit l’absence de travail, soit la peur de le perdre, soit aujourd’hui la peur, en travaillant, d’être contaminé par le COVID-19, en particulier pour toutes celles et tous ceux dont l’activité est vitale pour tous les autres citoyen(ne)s, et ils sont nombreux… très nombreux… que personne ne les oublie aujourd’hui et surtout demain.

C’est dire s’il nous faut en 2020 encore plus y penser, reconnaître la valeur du travail et nous battre encore plus demain contre le chômage et la précarisation du travail et ce, par tous les moyens, en utilisant toutes les techniques, toutes les actions et en mobilisant toutes les énergies humaines.

C’est l’affaire du monde politique, c’est l’affaire du monde économique, c’est l’affaire des Associations qui agissent dans le domaine de la formation et dans celui de l’insertion, c’est l’affaire des administrations, de Pôle Emploi, de l’association ADéLIE, c’est bien sûr l’affaire des travailleurs eux-mêmes et de leurs organisations syndicales, c’est enfin  l’affaire de tous les citoyens qui, une fois la crise passée, devront faire en sorte que la vie ne reprenne pas exactement  comme avant.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyens,

Je sais bien sûr que rien n’est ni simple, ni facile… pour personne.

Je le dis et je l’ai redis tout au long de mes années de mandat de Maire. Je le vis douloureusement aujourd’hui, heure par heure, quand il me faut gérer les conséquences de la crise sanitaire et sociale tout en essayant de mettre en œuvre les directives pas toujours claires et parfois contradictoires des autorités nationales.

Mesdames, Messieurs, Mes chers concitoyen(ne)s.

Le 1er mai, c’est enfin, l’occasion de repenser durant quelques instants à cette longue marche des travailleurs pour conquérir leurs droits et pour les conserver.

Il nous appartient de mesurer combien d’obstacles il a fallu surmonter, combien de luttes il a fallu mener pour faire sortir le monde ouvrier du « non droit », pour lui faire acquérir et conserver la dignité de ses droits, combien de luttes il faudra, après la crise actuelle, pour éviter que ce soient les salariés qui soient les premières victimes de ses conséquences économiques.

Au moment où nous sommes « réunis » par la pensée et par le cœur pour fêter celles et ceux qui se voient remettre une Médaille du Travail, nous devons avoir ce moment de réflexion pour mesurer l’ampleur de cette marche vers plus de justice et aussi pour rappeler la fragilité de notre monde et de nos sociétés, une fragilité dont on vit aujourd’hui douloureusement les conséquences.

J’ose espérer qu’en ce 1er mai 2020 nous puiserons dans nos mémoires de la détermination pour poursuivre, chacun à notre place, selon nos propres conceptions philosophiques ou politiques, le seul combat qui vaille, le combat pour une société plus juste, plus fraternelle, plus humaine et que nous sachions tirer toutes les conséquences de ce que nous vivons pour la rebâtir différemment… somme toute, pour changer la vie.

Mesdames, Messieurs les récipiendaires, citoyennes et citoyens,

En cette année 2020, malgré tout, envers et contre tout

QUE VIVE LE PREMIER MAI !

Gérard Caudron
Maire de Villeneuve d’Ascq
Le 1er mai 2020

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