Carnet n° 185 du 19 mars 2012

« Connaître et respecter le passé pour mieux construire l’avenir »

Je reçois très souvent des réactions citoyennes à la suite de mes « réactions à chaud » reprises sur mon blog ou de la publication d’un nouveau carnet sur nos sites.

Il n’est pas dans ma pratique d’en faire état.

Cela dit, le dernier carnet portant n° 184 intitulé « Entre révolte et mélancolie » et qui s’était conclu par une citation de Victor Hugo« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste »m’a valu en retour l’envoi d’une citation d’Henri de Montherlant : « Il n’y a pas de grandes destinées sans un peu de mélancolie ».

Alors, n’ayant pas le sentiment d’avoir une grande destinée, je dirai aujourd’hui préférer en ce début de 185ème carnet me référer à une citation d’Ernest Renan qui, plus modeste, semble mieux me convenir et que j’envoie donc en retour à ma lectrice :

« Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé ».

C’est ce qui m’a conduit, cette semaine, le 14 mars à 4h30 du matin très exactement, à écrire mon appel à soutenir François Hollande le 22 avril prochain, en écho sans doute, à mes engagements aux côtés de François Mitterrand.

Cela ne veut pas dire que je sois en tous points d’accord avec lui, mais comme je ne suis en aucun point d’accord avec le Président sortant Nicolas Sarkozy, et que, seul François Hollande est capable de le battre, je préfère être de ceux qui l’y aident sans aveuglement et qui seront, en cas de victoire, des soutiens exigeants de la mise en œuvre du programme annoncé plutôtque de « me faire plaisir  » en donnant ma voix à un autre, peut être un peu plus « séduisant », mais qui, au pire, pourrait concourir à éliminer le représentant du camp du progrès le 6 mai (comme en mai 2002).

J’avais moi-même, il y a 10 ans, cédé à cette plus confortable tentation. Sans regretter mes choix d’alors, je n’ai pas aujourd’hui envie d’y contribuer à nouveau…

Je préfère soutenir avant et m’engager après avec mes sensibilités, mon bon sens « populaire », mon absence de langue de bois et mon refus « d’un parisianisme politiquement correct »…. pour relayer les cris du peuple et des citoyens que j’entends chaque jour dans mon travail de Maire au contact étroit avec tous mes concitoyens.

Voilà le sens de mon appel. Il est simple et il n’autorise donc personne à rechercher d’autres raisons.

J’ajoute qu’il m’engage… moi et un grand nombre de mes amis et pas, à ce jour, « Rassemblement Citoyen », le mouvement que j’ai créé en 2002 qui n’a pas encore pris position et dont le pluralisme enrichissant fait qu’il y a, en son sein, des électeurs certes de François Hollande mais aussi de Jean Luc Mélanchon et de François Bayrou, voire d’Éva Joly.

Un vote indicatif d’orientation devrait avoir lieu lors de notre prochain CCA, le 11 avril prochain. Cette orientation sera alors rendue publique.

D’ici là, la semaine prochaine, le 21 mars, un débat sur l’Europe différente à construire aura lieu et devrait remplir la salle Marianne, un débat que j’animerai avec Francis Wurtz, un ancien collègue du Parlement Européen, militant communiste de toujours, invité par « Citoyen d’Europe » et « Rassemblement Citoyen » pour ses qualités et sa pugnacité dans ses combats européens pour une « Autre Europe » !

Une originalité sans doute de plus à notre actif dans une campagne où chacun s’enferme dans ses propres certitudes… ce qui n’a jamais été mon « travers » ni celui de Rassemblement Citoyen :

« Il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout… pour bien travailler ensemble ».

Faut-il aujourd’hui que je le redise ? sans doute…

Aujourd’hui quand j’entends François Hollande parler de sa lutte contre toutes les formes de délinquance, son projet d’indexer le SMIC sur la croissance, celui de taxer les plus riches, de doubler le plafond des livrets de Caisse d’Épargne pour financer davantage de logements, sa volonté de refuser à l’Europe le droit de soumettre les gouvernements et les peuples aux pouvoirs des banques, de la finance et des marchés,

je me dis qu’il est temps pour chacun de s’engager pour sortir du trouble provoqué par des derniers sondages.

Je crois en la Jeunesse. Je crois aux valeurs de notre République. Je crois en la Démocratie. Je crois en la dynamique de nos villes et de leurs associations. Je crois en notre peuple.

Je crois que de nouveaux espoirs sont possibles si tout n’est pas ramené à des règles de comptabilité, aussi nécessaires soient-elles…

La réunion de lundi dernier de notre Comité Local de la prévention de la délinquance, les plus de 200 jeunes de 18 ans venus vendredi à l’hôtel de ville pour recevoir leurs cartes d’électeurs, l’Espace Concorde rempli ce dimanche par des collectionneurs passionnés à l’invitation de l’Amicale Laïque Pasteur Jean Jaurès,

sans oublier les multiples fêtes, expositions, carnavals, concerts, galas, qui égrainent chacune de nos semaines dans chacun de nos quartiers… prouvent que Villeneuve d’Ascq est une ville qui bouillonne, se rénove et se transforme, (les premiers rayons du soleil nous en font mieux nous rendre compte).

Que demander de plus pour rêver et espérer ?

Sinon un Président et un gouvernement qui nous laisse le faire avec quelques moyens de plus et beaucoup d’obstacles en moins !

Respect du passé, disais-je… je m’y suis attaché en classant les souvenirs de mon père dont sa carte du groupement national des réfractaires et maquisards délivrée le 1er septembre 1945 sous le n° 79850 pour des faits datés du 25 mai 1943 et son refus de répondre à l’appel du STO (Service du travail obligatoire),

un miroir des sports du 30 mai 1955 rendant compte d’une finale de la coupe de France où Lille gagna contre les Girondins de Bordeaux, un club où jouait un de mes oncles au poste d’arrière portant le n° 2, Simon Janczewski.

Respect du passé… ce 19 mars avec les 50 ans du « Cessez le feu en » Algérie signé par le Général de Gaulle après près de 8 ans de combats, de morts, de blessés, de mutilés, autant de blessures cruelles qui font encore aujourd’hui souffrir nos relations entre nos deux Pays et tant de centaines de milliers de français, aujourd’hui âgés de 70 ans et plus, qui ne se sont jamais remis de moments douloureux qui ont brisé « leur passage » entre jeunesse et vie d’adulte.

Je ne les oublierai jamaisces jeunes d’alors, moi qui en ai tant connu, tout en ayant la chance, grâce aux accords de 1962, de ne pas être contraint à vivre les mêmes drames qu’eux.

Voltaire l’a écrit :

« Les hommes ont été, sont et seront menés par les évènements »

Certes, mais on le sait, certains, dont je suis, ont eu et ont plus de chances que d’autres…

Et si j’entends Sénèque quand il nous dit que :

« Toute la vie n’est qu’un voyage vers la mort »,

je préfère un de ses autres messages, plus encourageant sans doute, qui nous rappelle qu’ « il faut la vie pour apprendre à vivre ».


Lien Permanent pour cet article : http://www.gcaudron.com/?p=773

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com