Carnet n° 548 du 1er avril 2019

« Une valse à mille temps »

Si bien souvent, à la veille de l’écriture de mon carnet du lundi, une chanson me trotte dans la tête qui m’en fournit le titre ou la trame,

je ne vois pas vraiment, a priori aujourd’hui, au regard de l’actualité, pourquoi cette chanson de Jacques Brel de 1959 a valsé dans ma tête sinon par son rythme et par sa sonorité qui peut en faire écrire le titre d’une autre manière « une valse a mis le temps » et là, inévitablement, on pense à celle où nous entraîne le Président Macron depuis au moins 20 semaines avec son « Grand Cirque » (au sens du roman de Pierre-Henri Clostermann sur ses batailles aériennes…, mais en beaucoup moins bien).

Oui « une valse à mille (mis le) temps qui s’offre encore le temps de bâtir un roman »

Du « nouveau monde » affirmé en 2017 qui n’est rien d’autre, en matière économique, qu’un très ancien monde économique libéral et injuste (certes relooké), au « grand cirque » des Gilets jaunes qui lui a fait lancer « la valse du Grand Débat » qui n’en finit pas de finir…, une chose est sûre : avec sa valse, il nous donne le tournis !

Un peu à l’image de l’horizon qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on avance, les conclusions qu’il a dit vouloir en tirer à l’adresse des Français(es) sont remises tous les deux jours «à un peu plus tard »…

Si du côté des gilets jaunes on se contente, en attendant, de programmer les prochaines manifestations hebdomadaires et si une grande majorité de citoyen(ne)s n’en attendent plus rien,

du côté des entourages présidentiels « c’est panique à bord » (je préfère, par déférence, cette expression à une autre qui parle des conséquences animalières quand un navire s’apprête à couler).

Rien que durant cette semaine écoulée, 3 ministres ont annoncé leur démission ce qui en porte le nombre à plus de 10 depuis juin 2017.

C’est du jamais vu, surtout que la plupart de ces Ministres et Secrétaires d’État sont partis d’eux-mêmes souvent contre l’avis présidentiel, voire sans qu’il en est été vraiment prévenu…

En fait, « en macronie », la politique est devenue plus que jamais pour ses nouveaux acteurs un vaste « jeu de l’oie » sinon « un Monopoly ».

Tout est bon pour cela, entre un poste de Maire à retrouver, un autre à conquérir, une confortable « planque » ici ou là, un « siège en salle d’attente » au Parlement Européen…, si ce n’est pas vraiment « nouveau », à ce rythme c’est de l’inédit… et cela mérite bien le titre d’une « valse à mille temps ».

Mais, pour reprendre un titre de Joe Dassin : « ça va pas changer le monde »… tout du moins pas en bien.

Monsieur Macron lui-même se lance dans la valse en laissant entendre, moins de 2 ans après son élection, qu’il pourrait ne pas être candidat en 2022 si …

Le record de François Hollande est battu.

En ce curieux exercice, l’élève a dépassé le maître et le disciple son mentor…

Avec la valse des étiquettes politiques qui n’épargne aucun parti, en particulier les LR, PS et Verts, « pourvu que la soupe espérée soit meilleure que l’actuelle », on a vraiment le sentiment d’une France, d’une société, d’un pouvoir qui « tombent en quenouille » (non pas en son sens d’origine qui vient au VIème siècle de la loi Salique, mais en son sens plus contemporain « être laissé à l’abandon »).

Comment donc prendre au sérieux l’invitation à l’Élysée, ce vendredi 29 mars, d’élus des Hauts-de-France pour un soi-disant « déjeuner-débat », faute pour le Président d’avoir pu (ou voulu) venir nous rencontrer dans notre région avant le 15 mars  ?

Ayant reçu un carton d’invitation pour aller à l’Élysée le mardi 26 mars, j’avais répondu OUI par politesse mais sans conviction. Cette invitation faite ayant été reportée de 3 jours en toute dernière minute, j’avais trouvé le procédé lui-même « en manque de politesse ».

Je l’ai donc simplement déclinée sans en faire, comme certain(e)s, une affaire politique pas beaucoup plus digne de notre République et de ses élu(e)s que « l’exercice présidentiel »..

J’ai même entendu dire que certain(e)s ne voulaient pas manger dans de la vaisselle neuve (on se souvient de la polémique), de marcher sur de la moquette neuve et de picorer des petits fours sur des nappes blanches.

« Heureusement que le ridicule ne tue pas » surtout de la part de  certain(e)s par ailleurs  « amoureux » des Palais du Kremlin ou d’Amérique du sud…

On est loin de « ma France » de Jean Ferrat, du sens de l’État du Général de Gaulle, de la Haute Tenue Présidentielle de François Mitterrand et même du bon sens de Jacques Chirac.

Oui… je sais… c’était « le vieux monde » que seuls « les anciens » regrettent…  (me dira-t-on avec un rien de mépris). Mais oui, je n’ai pas peur de dire que je regrette ce monde, lui et ses valeurs.

Même si cet ancien monde avait des défauts, le « nouveau monde » n’a fait que les amplifier et les accélérer !

Et si, finalement, la soi-disant macroniste « première étape d’un nouveau monde » n’était finalement que « la dernière étape d’un ancien monde » aux dérives et défauts brutalement amplifiés depuis juin 2017avant qu’enfin ne naisse « un véritable nouveau monde » ?

A ce stade, j’avoue que je m’interroge encore sur ma capacité « à faire face » avec mes idées, mes valeurs, mes projets pour ma ville, pour la MEL, pour mon pays et pour l’Europe… à ce triste et médiocre monde qu’on nous impose en ce moment.

Même si je suis écouté et lu par celles et ceux qui me connaissent, … au-delà…, j’ai souvent l’impression de « prêcher dans le désert » de ces nouveaux politiques et je me demande si ça vaut la peine d’y mettre tout ce que j’ai encore d’énergie.

Les prochaines semaines, d’ici cet été, me le diront sans doute et ce, après le dernier Conseil Municipal du 26 mars quasiment unanime (mises à part 5 abstentions sur le Budget 2019),

un hommage qui m’a été rendu qui m’a fait penser à ceux dont je ne manquerai sans doute pas une fois disparu et une intervention de ma part en forme de testament pour ma Ville et pour les Villeneuvois…

Je suis sûr, et sans fausse modestie, que j’aurais compté dans ce qu’est aujourd’hui devenue Villeneuve d’Ascq quand on se souvient de ce qu’elle était en 1976.

Je sais aussi que j’aurais encore tant d’idées et de projets à mettre en œuvre, mais en aurai-je les moyens, le temps et la force… ?

Dans « ce monde de brutes », où tous les coups sont permis, rien n’est moins sûr…

Alors, en attendant, je travaille à un rythme qui s’accélère encore car, contrairement à « la valse à mille temps », je n’aurai pas « le temps de patienter 20 ans » ni même beaucoup moins.

Et de repenser en cette année du trentenaire de la pyramide du Louvre à tout ce que François Mitterrand a laissé à Paris et à la France, de repenser aussi à nos discussions, dont celle, il y a 30 ans aussi à l’Élysée, sur ce qui était déjà pour moi le principal problème de société : « la gestion du vieillissement » et les conditions d’une citoyenneté à part entière à tout âge…

Il y a tant encore à faire et très vite en ce domaine, tout comme pour l’environnement et la survie de l’humanité qui se jouera dans la décennie prochaine.

Il est à droite, au centre et à gauche des femmes et des hommes qui y réfléchissent dont beaucoup de jeunes qui « ne chassent pas le mandat » mais qui se battent pour des idées et des valeurs qui transcendent les limites partisanes de l’Ancien Monde et du soi-disant Nouveau Monde.

Mais ceci est une autre histoire, un autre temps, une autre aventure…

Y aurai-je encore ma place ?

L’avenir nous et me le dira sans doute bientôt.

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