Carnet n° 546 du 18 mars 2019

« Tourbillon »

(tourbillon de la vie)

Deux titres, pour une même chanson, écrite en 1957, et popularisée par Jeanne Moreau en 1962 dans le film Jules et Jim, avant d’être reprise par Vanessa Paradis en 1997.

Un titre ou deux, disais-je, que je ferai mien(s) en ce 18 mars 2019, pour ouvrir mon 546ème carnet,

en un temps que j’aurai, tout au long de ma vie espéré ne jamais connaître, un temps qui s’assimile à des tourbillons, de plus ou moins grandes ampleurs, du niveau planétaire jusqu’au niveau local et celui de nos propres vies (d’où le sous-titre « Tourbillon de la vie »), en passant par le niveau européen et le niveau national, celui de notre Patrie et République… la France.

Cette France, disait déjà, Charles de Gaulle :

 « Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée de siècle en siècle par le génie du renouveau ! Vieil homme, recru d’épreuves, détaché des entreprises, sentant venir le froid éternel, mais jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance ».

Tourbillon de (et dans) notre planète, cette infime parcelle d’un univers infini, si fragile qu’elle peut disparaître ou voir s’éteindre toute forme de vie à tous moments, en un instant, mais qui, en plus, depuis un siècle, a entrepris de s’autodétruire, de se rendre irrespirable et de s’affamer en rejoignant peut être ainsi la longue cohorte de planètes sans vie apparente.

On pensait l’échéance à l’expiration du 21ème siècle.

On la mesure aujourd’hui à coups de décennies, les princes qui la gouvernent ayant beaucoup parlé et très peu agi.

Aujourd’hui, par centaines de milliers et de millions, les enfants et les jeunes sont heureusement dans les rues pour dire leurs exigences et crier leurs colères pour avoir, eux aussi, « droit à la vie » quand tous les décideurs d’aujourd’hui auront disparu de par « le cycle inexorable du temps qui passe ».

Si on ajoute à ce tourbillon environnemental, les tourbillons politiques, religieux, nationalistes, intégristes et guerriers, nos chances de les amoindrir sont bien minces quand, à l’image de celui qui tombe du 100ème et qui répond tous les 10 étages à ceux qui l’interrogent : « jusqu’ici tout va bien »…, les dirigeants de tous poils continuent de polluer, d’asphyxier, de gaspiller, d’asservir les plus fragiles et d’éliminer toutes formes de résistance à leurs certitudes et lâchetés.

Tourbillon de (et dans) notre continent européen qui, après avoir retrouvé un peu de raison après les horreurs de la première moitié du 20ème siècle, tend à y replonger à coups de fièvres nationalistes, extrémistes et populistes, de politiques économiques et financières qui accroissent les injustices et les inégalités, de disparition programmée de tout ce qui est humain, de nos valeurs et de nos racines, au profit des communautarismes et des intégrismes religieux.

Les élections européennes du 26 mai prochain risquent de nous en donner une douloureuse illustration en France et ailleurs.

Est-il encore temps de l’empêcher ? Avec qui ? Et comment ?

La tribune de Monsieur Macron « a fait pschitt » (comme aurait dit Jacques Chirac).

Les partis français « dits de gouvernement » sont « à la dérive », les LR et surtout le PS… pour ne pas dire pire pour ce dernier…

Les forces « démocratiques traditionnelles » sont émiettées.

Restent les extrêmes et surtout les extrêmes de droite.

Ce sont des réalités que l’on retrouve partout à des degrés et à des dosages divers mais tout aussi significatifs et angoissants.

Tourbillon aussi en Europe avec un Brexit « qui n’en finit pas de finir », une leçon pour les « politiques » qui, dans d’autres pays, rêvaient d’en faire autant.

Tourbillon enfin de notre Union Européenne qui, contrairement à ses grands concurrents, de la Chine aux États-Unis, persiste à vouloir être « le meilleur élève » d’un système capitaliste ultra-libéral dominé par la finance et le monétaire, un système qui pourtant a montré plus que ses limites et dont les États les plus capitalistes ont largement entamé ses principes dans leurs décisions.

Dans le Tourbillon de la vie… Et de l’Histoire au niveau planétaire comme au niveau européen, le « laissez-faire, laissez-passer », un dogme largement repris par des économistes depuis Vincent de Gournay et Adam Smith jusqu’à nos énarques de Bercy et aux dirigeants de la Banque Européenne de Francfort-sur-le-Main, risque de nous faire reculer d’un siècle et nous replonger en Europe dans les affres et les tourments que nous espérions à jamais disparus !

Tourbillon de la (et en) France, avec, à sa tête, des « adeptes d’un soi-disant nouveau monde » qui nous ont conduits samedi dernier à Paris à des scènes de « quasi guerre civile »… après 4 mois d’agitations !

Mai 68 et ses luttes, certes assorties de désordres, n’avaient duré qu’un peu plus de 3 semaines et ce, grâce aux syndicats et au « couple » De Gaulle – Pompidou.

En ce 18 mars 2019, bien malin est celui qui peut dire où tout cela nous mènera en avril et en mai prochain.

Je ne nie pas la difficulté pour « le pouvoir » de trouver les bonnes réponses et les bonnes répliques à ces désordres insupportables et destructeurs pour l’image même de la France mais quand je m’interroge pour savoir « s’ils ne peuvent pas les empêcher » ou « s’ils ne veulent pas vraiment les empêcher », aucune de ces 2 alternatives, ne peut nous rassurer… et je n’en vois pas de troisième.

Oui vraiment la France et les Français sont aujourd’hui dans un tourbillon d’une ampleur que je n’avais jamais connue depuis la guerre d’Algérie.

Si c’est cela « le nouveau monde »…, « no comment » ni sur lui, ni sur ses adeptes, ni sur ses militants, ni sur ses élus, ni sur ses Ministres, ni sur le Premier d’entre-eux, ni sur son Président.

Comme le dit un proverbe africain :

« Quand une forêt pousse pas de bruit. Quand un arbre tombe, on l’entend ».

Et là, on les entend tomber en masse.

« Tourbillon » à Villeneuve d’Ascq, dans la MEL, dans mon esprit et dans mon cœur ?

Pourrait-il en être autrement dans ce monde de tourmente ?

A la veille des élections municipales « les armes politiciennes » se fourbissent.

A la MEL bien sûr. On le sent et on le voit lors de chaque réunion.

A Villeneuve d’Ascq de manière plus silencieuse sans doute avec des « manœuvres de position » à défaut encore de « guerres de position » dans tous les mouvements et partis en terme d’individus ou de groupes, avec ou sans étiquettes…

Qui sera finalement avec qui ? Que faire pour me déstabiliser ? Comment « me courtiser » ? Suis-je encore incontournable ?

Et de repenser en cet instant à la fable de La Fontaine «Le chêne et le roseau », et de sa conclusion après que le roseau ait dit au chêne «  contre leurs coups épouvantables (vous avez) résisté sans courber le dos »… et que « du bout de l’horizon, accourt avec furie le plus terrible (des vents) que le Nord eut porté en son flanc »,

« … le vent redouble ses efforts et fait si bien qu’il déracine celui duquel la tête au ciel était voisine mais dont les pieds touchaient à l’empire des mots »

Je sens tout cela comme des ombres noires maléfiques qui tournoient dans le monde d’Harry Potter… ce qui ne m’empêche pas d’avoir vécu durant cette semaine écoulée le tourbillon positif d’une Ville en Mouvement, une Ville que j’ai toujours en tête, qui reste dans ma tête, qui est en tête :

Avec un budget communal équilibré qui nous permettra de « continuer » sans augmentation d’impôt, une exposition Giacometti à dimension et à rayonnement international, des « Paroles Villeneuvoises » ce mercredi qui ont fait notre fierté, 3 banquets pour nos aînés à qui j’ai pu dire ce qu’ils représentent dans notre Ville, d’expériences, d’actions et de passions, de rôles familiaux, d’amitiés et d’engagements associatifs… des aînés sans lesquels la Ville ne serait pas ce qu’elle est avec sa jeunesse, ses activités, son rayonnement et ses valeurs, sans oublier des compétitions sportives et des manifestations solidaires et culturelles, comme, par exemple, des danses grecques à l’EHPAD du Moulin d’Ascq après le bal de Vienne du JEH.

J’arrête là une liste qui tourbillonne allant jusqu’à me donner le tournis…,

un tourbillon, au cœur duquel nous avons vécu aussi un moment fort à la Treille pour dire « au revoir » à Pierre de Saintignon, un moment fort, humain, j’oserai dire de communion… qui donne un sens à l’humain.

Oui vraiment à quelques exceptions près… qui ne méritent même pas que j’en parle davantage aujourd’hui,

le « Tourbillon Villeneuvois », contrairement aux autres est « positif » même s’il impacte « le Tourbillon de ma vie » de manières multiples et pas toujours agréables…

Une chose est sûre : même si, comme Edith Piaf,

« NON, rien de rien, non je ne regrette rien »,

à l’instar de ma grand-mère, si je ne suis pas rancunier, je n’oublie pas et je ne pardonne pas …

Et vis-à-vis des prochaines échéances politique je fais miens ces mots de Victor Hugo :

« Par l’Union, vous vaincrez. Etouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles ».

Et face à un monde qu’a illustré crûment ainsi Albert Einstein :

« Le progrès technique (et tout ce qui l’entoure) est comme une hache qu’on aurait mis entre les mains d’un psychopathe ».

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