Carnet n° 544 du 4 mars 2019

« La persévérance est un talisman pour la vie »

C’est avec ce proverbe africain que j’ai voulu titrer mon 544ème carnet, en ce lundi 4 mars 2019, en écho avec un moment ineffable vécu ce vendredi dernier au soir à l’Hôtel de Ville lors de la mise à l’honneur d’un centenaire Villeneuvois Monsieur Émile Lagache, né en janvier 1919, qui nous a gratifiés, en réponse à deux discours officiels écrits et à mon intervention « toute en humanité », d’un discours sans papier et pour partie même sans micro quand il nous a rappelé les origines de Villeneuve d’Ascq et le rôle qu’il m’a aimablement reconnu y avoir joué.

Cette « persévérance » qu’il nous a illustrée qui est sans doute « ce talisman pour sa vie » et qui fait écho aussi à un autre proverbe africain qui parle de « bibliothèques » à propos des « vieillards » africains m’a, durant toute la soirée et ensuite avant de m’endormir, fait fredonner cette chanson de Jean Ferrat : Que c’est beau la vie !

Quelle belle leçon de vie, cette expression d’Émile Lagache qui, nous a-t-il dit, vit encore chez lui entouré dans son lotissement d’amis, de voisins et parents sans oublier les accompagnants médico-socio dont il a dit avec émotion « l’humanité » et le professionnalisme.

Quelle belle image que sa vie qui illustre ma volonté et ma foi de toujours et qui tient en quelques mots : « Rester et être des citoyens à part entière, quels que soient l’âge et la santé », et de penser en cet instant, en parallèle, à la jeune Jeanne Pelat que chacun connaît bien, dont chacun connaît les combats contre la maladie et qui vient d’écrire un merveilleux petit ouvrage en forme d’acte de foi : « La souffrance, chemin vers Dieu ».

Oui pour l’un comme pour l’autre, « la persévérance est (bien) un talisman pour la vie », un proverbe africain comme bien d’autres que je citerai aujourd’hui qui sont autant de « petits cailloux blancs semés sur le chemin de la vie » dont cet autre en cet instant :

« Aimons naître, aimons vivre, aimons mourir… le néant n’existe pas ».

A ce stade et après ces mots, je serais tenté d’arrêter mon écriture mais ce serait accepter de ne pas essayer d’être à la hauteur des leçons de vie, des engagements et des combats d’Émile Lagache et de Jeanne Pelat.

C’est pourquoi je parlerai encore d’une semaine villeneuvoise où j’ai croisé des centaines (et beaucoup plus) de Villeneuvoises et de Villeneuvois avec lesquels j’ai discuté et échangé lors de manifestations à l’Hôtel de Ville, dans des salles de fêtes, dans des salles de sports, dans mon bureau, à l’Espace Concorde, pour y discuter « attractivité », vie associative, « dépassement de soi », difficultés de la vie quotidienne, luttes contre les injustices, préparation d’un Projet pour Villeneuve d’Ascq 2020 – 2026, de nos parcs d’activités, nos écoles et nos services publics, de la lecture publique, de « Villeneuve d’Ascq, Ville nature et nourricière », d’un Salon du Chocolat ses couleurs et ses odeurs… mais aussi de budget communal, de fonctionnaires communaux et de bénévoles pour réaliser et réussir tout cela, et ce, tout juste un an, le 25 février, avant le 25 février 2020, quand Villeneuve d’Ascq fêtera ses 50 ans.

Si j’ajoute à cela mes rencontres citoyennes dans tous les moments de ma vie quotidienne, dans les rues et les commerces, oui, personne ne le contestera, je suis un élu citoyen, toujours proche des citoyens, une proximité qui, sans mon désir de l’être, m’aurait fait quitter depuis longtemps une scène publique sur laquelle il n’est pas si simple de vivre au quotidien…

Et donc avant de poursuivre, trois proverbes africains à méditer sans modération (je m’adresse en particulier aux jeunes politicien(ne)s plus ou moins « fraîchement émoulu(e)s » :

« Une mer calme ne forme pas de marins d’expérience »

« Le coassement des grenouilles n’empêche pas l’éléphant de boire »

« Quand un éléphant trébuche, ce sont les fourmis qui en pâtissent »

Là encore, à ce stade, je serais tenté de m’arrêter…

Mais comment ignorer la poursuite des manifestations des Gilets Jaunes, les usines qui ferment, les agriculteurs qui disparaissent…, avec en face des réactions souvent indignes des « princes et princesses qui nous gouvernent » (je décernerai aujourd’hui une « palme » à Christophe Castaner, venu du PS qui l’a nourri, avant qu’il ne change « d’écuelle »), leurs suffisances, leurs morgues et leurs arrogances.

Tout en leur rappelant les mots de Dom Helder Camara sur les 3 violences dont « la première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’Hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés », je dédierai, (avec tout le respect que je lui dois), à Monsieur Emmanuel Macron qui semble aujourd’hui « aux anges » devant « des caméras bien maniées » durant des heures chaque jour sur les écrans TV, avec des sondages à la hausse, cet autre proverbe à quelques semaines du moment où il lui faudra bien répondre enfin aux centaines de milliers de doléances qui lui sont adressées,

« Si en te baignant, tu as échappé au crocodile, prend garde au léopard qui t’attend sur la berge ».

En n’oubliant jamais que :

« Si un petit arbre est sorti de terre sous un baobab, il meurt arbrisseau »

(et il n’est pas le seul concerné dans l’espace politique d’aujourd’hui),

en sachant que :

« Le vieil éléphant sait où trouver de l’eau »,

avec « une petite dernière » à l’attention de tous les « jeunots adeptes du dégagisme » :

« N’insultez pas le crocodile lorsque vos pieds sont (encore) dans l’eau »…

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