Carnet n° 524 du 15 octobre 2018

« Balance ton Maire »

Du jamais vu… : le parti des droites au pouvoir dénommé « La République en Marche » (sic) est à l’origine d’un « hashtag, BalanceTonMaire » avec, impossible d’en douter, au moins la « bénédiction » du gouvernement Macron-Philippe, un hashtag accompagné ici et là de textes parus sur Facebook où des Maires sont accusés « de voler leurs concitoyens ».

Même si on s’était habitué, depuis 16 mois, à des formules et déclarations présidentielles arrogantes, voire violentes, contre les chômeurs, les retraités, les jeunes et même contre le peuple et les Français qualifiés de « Gaulois réfractaires »,

on reste muet devant une telle agression contre des élus locaux, sans doute considérés comme le dernier rempart citoyen devant « l’impérialisme macroniste » !

Si, en effet, moins de 6000 communes (nous dit-on), ont été obligées d’augmenter en 2018 leurs taux d’imposition, 30 000 autres ne l’ont pas fait, mais dans la vindicte macroniste elles sont de fait « mises dans le même sac » pour mieux décourager leurs élus et leurs Maires, laissant ainsi le champ libre à l’État.

J’avoue qu’à un moment où je m’interroge encore sur mon éventuelle candidature en mars 2020, malgré une campagne qui commence à poindre sur (et contre) « l’âge du capitaine » et alors que, contrairement à Molière (nous dit-on) et Charles Aznavour, je n’ai pas vraiment envie de « mourir sur scène » (mais en un lieu pacifié entouré de ceux qui m’aiment vraiment pour ce que je suis, en tant qu’homme…),

cette volonté clairement assumée par le pouvoir en place d’en finir avec « les hussards de la République » que sont les Maires serait plutôt de nature à faire rugir et bondir à nouveau « le vieux lion » que je suis devenu…

Quand on sait qu’à Villeneuve d’Ascq, sans augmentation de nos taux d’imposition depuis plus de 10 ans, malgré les baisses de dotations de l’État, les charges nouvelles qu’il nous impose et le carcan financier qui nous engonce,                                                       nous avons réussi à maintenir et faire évoluer nos services publics communaux, à rénover une grande partie de l’ex-Ville Nouvelle et des anciens quartiers, à propulser notre belle et grande ville dans le 21 ème siècle avec l’aide et le concours des Villeneuvois et de tous nos partenaires économiques et associatifs (sans oublier la MEL), oui quand on sait tout cela, on a tout lieu d’être fier et j’ai tout lieu de l’être aussi, même si je n’en ai été que le modeste « chef d’orchestre ».

Le week-end dernier nous en a fourni à nouveau, sous un soleil quasi estival, de multiples illustrations, avec des matches et des compétitions sportives, un thé dansant de « l’automne bleu », des concerts de musique de chambre et de jazz, une Nuit des bibliothèques après celle des piscines, un marathon « Ekiden » à la Haute Borne avec plus de 1500 participants, un Village des sciences au Forum du même nom, des animations en famille à Asnapio, des portes ouvertes chez des artistes etc…

J’arrête là une liste au demeurant beaucoup plus longue.

Oui Monsieur Macron, oui Monsieur le Premier Ministre, oui Mesdames et Messieurs vos soutiens et « complices » venus du PS à la recherche sans doute d’une soupe encore chaude,

c’est cela une commune, ce sont cela, à des degrés certes divers, nos 36 000 communes et leurs élus méritent mieux que vos agressions, insultes et mépris !

Je vous le dis sans fard.

Les Maires que nous sommes valent sans doute mieux que beaucoup d’entre vous qui êtes sortis de l’ENA (en faillite), passés par des banques (qui font leur beurre sur les citoyens), des cabinets ministériels confortables et des postes de Ministres…

Bien sûr, après près de 2 semaines de crise gouvernementale, on me dira que ces postes de Ministres sont moins recherchés.

C’est sans doute la seule grande différence d’avec la 4ème République dont le retour sous forme de VIème est rêvé par les Insoumis face et peut être en lien avec le « bonapartisme » ambiant (l’un justifiant l’autre).

Car cela aussi c’est du jamais vu : une crise ministérielle de 15 jours quand la majorité parlementaire a une majorité écrasante à l’Assemblée Nationale.

J’avoue que les ralliements récents d’ex-PS à la France Insoumise sont moins originaux quand on sait qu’il s’agit pour elles et eux de conserver leurs mandats (en particulier européens) à n’importe quel prix…

Somme toute : Pargneaux – Maurel… même combat même si c’est dans 2 camps différents !

Oui vraiment « Etre Maire aujourd’hui », cela n’a jamais été aussi difficile, des Maires mis dans un carcan financier de contraintes et de normes, avec, à côté d’eux des citoyens qui, « pour tout » se tournent vers eux de manières pas toujours ni respectueuse ni compréhensive…

Mais que restera-t-il le jour où nous, les élus locaux, auront disparu sinon face à la République des mouvements extrêmistes populistes et à terme dictatoriaux…

Alors, comme moi, (au moins jusqu’en mars 2020) les élus locaux de tous âges se battent pour aider les plus faibles et les moins riches de nos concitoyens, pour essayer de mieux vivre en ville, pour répondre en termes « d’écologie au quotidien » aux périls climatiques dont on voit en ce lundi matin les effets gravissimes dans l’Aude…, pour défendre la laïcité contre les communautarismes religieux plus ou moins bien masqués mais toujours « pervers » et, à terme, « mortels » !

Si j’avais 10 ans de moins, je ne me poserais même pas la question de ma candidature en mars 2020… mais je ne les ai pas ce qui ne m’empêche pas de vouloir me battre à tous les niveaux et à tous prix pour nos enfants et les générations à venir en criant, à mon tour, à propos des élus de gauche qui selon la formule « quittent le navire » pour rejoindre les droites ou les populistes :

« Mitterrand, réveille toi, ils sont devenus fous ! »

Aujourd’hui lundi 15 octobre 2018, après avoir entendu que les 0,1% des Français, « les très riches », ont engrangé des hausses de leurs fortunes de près de 20 %, en attendant « une fumée blanche » sortie de l’Elysée nous annonçant enfin un gouvernement et tandis que des dizaines de milliers de citoyens luttent avec leurs élus locaux contre des flots tumultueux dans l’Aude et ses alentours, je le redis : « je ne baisse pas et je ne baisserai jamais les bras ».

Je ne trahirai jamais mes valeurs et les engagements d’une vie. Je serai toujours aux côtés des citoyens quelque soit la place que j’aurai choisi et que je serai en mesure d’occuper en tant qu’homme et modeste leader dans « le Camp du Progrès » français et Europén, en tant que laïc amoureux de ma patrie la France, en tant que Républicain de toujours…

envers et contre toutes celles et tous ceux qui veulent les voir s’effacer

et aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui, comme moi, veulent les faire vivre

C’est sur ce cri que je terminerai, en ce 15 octobre 2018, mon 524 ème carnet et ce, en écho de celui d’Albert Camus :

« Je me révolte, donc je suis ».

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