Nucléraire, en questions…

Je n’ai jamais, comme la plupart des responsables politiques français de ma génération, été un défenseur intégriste du nucléaire civil (pas plus que du nucléaire militaire).

Je n’ai jamais été et je ne suis toujours pas un intégriste de l’anti-nucléaire.

C’est pourquoi j’ai « un peu de mal » à me retrouver dans « la forme politique » du débat lancé aujourd’hui sur cette question !

Il faut savoir et se rappeler qu’au delà des emplois concernés par cette filière en France, en Europe et dans le monde que l’électricité d’origine nucléaire en France représente 78% de notre consommation (16% dans le monde),

qu’en matière d’énergie consommée (et donc necessaire) , il y aura un doublement d’ici 2050 des besoins et consommations mondiales, au minimum… si donc la croissance démographique est maitrisée, la croissance économique modérée (voire médiocre pour cause de crise) et qu’une vigoureuse politique d’économies énergétiques est mise en oeuvre (avec les budgets y afférant).

Quand on sait que l’essentiel des sources d’énergie dans le monde est en ce début du 21 ème siècle issu des ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon…) qui sont à la fois limitées en réserves et poluantes dans leur usage, il sera déjà plus que difficile de répondre à la demande d’énergie mondiale dans les 40 et 50 ans à venir !

Si on se refuse raisonnablement de répondre à ces besoins évidents en accroissant massivement les capacités nucléaires de fission,

si on poursuit les recherches avec ITER sur la fusion,

si on développe les filières d’énergie renouvelables,

et si on réduit les gaspillages aujourd’hui encore constatés,

il me semble, néanmoins, pour le moins difficile de répondre à ces besoins massifs nouveaux tout en réduisant de manière significative la part actuelle de l’électricité nucléaire…

Plutôt donc que d’annoncer des objectifs, pour moi, intenables (24 réacteurs « démantelés en 13 ans en France sur 58 en activité) il faudrait mieux :

– développer les énergies alternatives et les mesures d’économie d’énergie
– renforcer la sécurité des installations et la recherche sur les déchets, en utilisant pour celà les marges financières des investissements nucléaires déjà réalisés.

Le jeu politique montre une nouvelle fois ses limites qui « permet » à quelques négociateurs partisans « mal informés » (sinon peu compétents)d’annoncer n’importe quoi à un moment ‘t » avant d’être contraints à « t+20h » de dire exactement le contraire.

La politique ne se grandit pas, et les responsables qui s’y prètent risquent de connaître « des lendemains qui déchantent ».

En 2012 le Président choisi ne le sera pas sur sa capacité d’agréger les mécontentements et les refus

 

mais sur celle de diriger « le bateau France » et de répondre aux vrais problèmes des citoyens.

A l’heure de « la mise en jambe » des prétendants, il leur faudrait peut être s’en rendre compte tout comme, à gauche,

 

devraient-ils cesser de « se rejouer la fable de la laitière et du pot au lait ».


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