Carnet n° 308 du 28 juillet 2014

 « On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre »

 

 

C’est Jean Jaurès qui a écrit ces mots qui raisonnent dans le cœur de tous les êtres sensés depuis que l’humanité existe et donc que les hommes se font la guerre.

 

Dans 3 jours, le 31 juillet, il y aura tout juste 100 ans que Jaurès aura été assassiné au café du Croissant, à Paris, dans un dernier combat contre une terrible guerre qui s’annonçait et dont on commémore aujourd’hui partout le centenaire.

Une guerre qui, durant 4 ans, mobilisa 60 millions de soldats et fera 9 millions de morts et 20 millions de blessés.

 

Le lendemain du 31, le 1er août, on mobilisait, le 3, l’Allemagne déclarait la guerre et le 4, envahissait  la Belgique.

 

Un quart de siècle plus tard, une autre guerre mondiale, la 2ème, commençait, qui avec 100 millions de soldats, allait faire 60 millions de morts dont, cette fois ci, une grande majorité de civils.

 

Jean Jaurès avait raison et c’est pour cela qu’on l’a tué, réponse toute brutale dans sa simplicité à la question en forme de chanson de Jacques Brel « Pourquoi ont-ils tués Jaurès ? ».

 

100 ans après, c’est cela qui devrait dominer tous les discours commémoratifs à l’heure où les guerres (qui finalement n’ont jamais cessé, certes en se diversifiant dans leurs motivations, idéologiques et brutalités) occupent à tour de rôle l’écran de notre télévision :

  • au Moyen Orient où des obus répondent à des tirs de roquettes, avec « la mort, la mort, toujours recommencée… » (comme le chantait Georges Brassens dans : « Mourir pour des idées »),
  • où des trêves sont immédiatement violées, où les civils paient le prix de conflits de pouvoirs, territoriaux et religieux intégristes,
  • en Ukraine où des nationalismes d’un autre âge rappellent aux Européens la fragilité de la Paix acquise il y a 69 ans,
  • en Afrique toujours où la France peine dans son rôle ingrat de gendarme,
  • en Irak où les massacres se poursuivent entre fractions islamistes et contre les chrétiens d’Orient,
  • en Libye à nouveau, où « l’occident jette l’éponge » et fuit le territoire moins de 3 ans après la mort de Kadhafi…

 

J’en passe… des plus cachées… des moins médiatisées… jusqu’à ce qu’un événement les mettent à la « une » des médias via un attentat sanglant ou une prise d’otage.

 

Oui « la mort, la mort, toujours recommencée… »

 

« Le monde, un miroir à deux faces », en rappel au titre de mon carnet n° 307 de lundi dernier,

 

après une semaine qui n’a fait que renforcer ce dualisme,

 

avec, d’un côté, un millier de Gazaouis morts pour beaucoup sans trop savoir pourquoi au cœur d’un petit territoire long de 40 km et large de 6 à 12 km pour 1,7 millions d’habitants,

 

avec aussi du côté de l’horreur cet avion en provenance de Ouagadougou pulvérisé pour des raisons qu’on ignore encore avec 110 personnes à bord après les 300 abattus par un missile en Ukraine.

 

« Miroir à deux faces » avec, sur l’autre face, les chaleurs et orages de l’été, la fin d’un tour de France cycliste 2014 bien sympathique, la fin aussi du mien (en voiture) dans les Centres de Vacances villeneuvois,

 

la clôture des manifestations commémoratives du 800ème anniversaire de la bataille de Bouvines, la présence du Duc d’Anjou « héritier de la couronne de France », mais sans hauts dignitaires de notre République…

 

Le Nord… en dehors de « l’enfer de ses derniers pavés »… attire peu les médias et donc celles et ceux qui en vivent…

 

Faut-il encore s’en offusquer ? Sans doute oui mais l’important c’est la vie, c’est l’enthousiasme, c’est l’action, sans « bonnets rouges » ni casseurs…

 

L’important c’est le travail que nous faisons avec nos communes et leurs élus à un moment où « il est de bon ton » d’accuser les unes d’être dépensières et les autres d’être « des profiteurs ».

 

Que ces responsables de l’État qui ont creusé des déficits sans fonds et les « commentateurs » qui n’accepteraient jamais d’être élu(e) local(e) dans les conditions qui leur sont faites aient le bon sens sinon l’honnêteté de regarder nos budgets, la nature de nos dépenses, leur peu de flexibilité,….

 

et donc de se rappeler cette autre citation de Jean Jaurès :

 

« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire »

 

Sans mettre toutes les choses sur le même plan, la recherche de la vérité est toujours nécessaire que ce soit en France, pour chercher et dire les causes de la crise dont découleront de vraies solutions, ou au Moyen Orient où si les ripostes Israéliennes aux attaques du Hamas ne sont pas mesurées, il est mensonger de rendre Israël unique responsable de l’inexistence d’un État Palestinien cohabitant en Paix avec l’État Israélien puisque le Hamas le refuse en affirmant son objectif final : voir disparaître Israël au profit d’un État Islamique !

 

Chercher la vérité et la dire, c’est cela le courage ! C’est ma philosophie et c’est ma ligne de conduite.

 

Plus le (mon) temps passe, plus je repense à cette belle et autre riche formule de Jean Jaurès : « C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à ses sources ».

 

Et pour en revenir un instant à notre gestion communale, je rappellerai quelques chiffres villeneuvois à méditer :

 

Été 2014 : 600 places offertes en Centres de vacances pour une participation financière communale de plus de 430 000 euros.

 

Plus de 2700 places en centres de loisirs sans hébergement dans nos quartiers pour un coût de 1 million d’euros.

 

Soit près de 1,5 millions d’euros, ce que l’État nous demande d’économiser en 2015….

 

CQFD (c’est ce qu’il fallait démontrer)…. diront ou diraient certain(e)s… en oubliant les conséquences de ces milliers de jeunes et d’enfants qui sans ces services seraient « livrés à eux-même ».

 

Et bien moi, je ne l’oublierai jamais qui en a fait notre feuille de route depuis 1977 ! ce qui explique sans doute que notre ville (et ses près de 50% de logements sociaux) n’ait jamais connu de crise majeure !

 

J’en terminerai sur ce cri mon 308ème carnet avec une dernière citation de Jean Jaurès :

 

« L’Histoire enseigne aux Hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir ».

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