Carnet n° 309 du 5 août 2014

« Un jour viendra… »

« Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes Nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne… »

Ces paroles prémonitoires sont de Victor Hugo. Elles datent d’août 1848, il y a donc 166 ans… Aujourd’hui les faits lui ont donné raison.

L’Union européenne s’est superposée aux nations et, même si cette union est imparfaite, elle nous a assuré une période de Paix de 69 ans alors que, dans le siècle précédent, la guerre avait, par 3 fois, déchiré le continent européen puis le monde avec un nombre exponentiel de victimes.

  • Une « mise en jambe » de 6 mois avec la guerre Franco-Prussienne de Napoléon III en 1870, ses quelques centaines de milliers de morts, ses nouvelles armes et stratégies et ses conséquences sur le déséquilibre européen qui va conduire, 40 ans plus tard à la guerre mondiale de 14/18, ses 9 millions de morts et ses 8 millions d’invalides ce qui va entraîner le début du déclin de notre continent européen,

  • avant 20 ans plus tard, une autre guerre entre 1939 et 1945, « encore plus mondiale », ses 70 millions de morts dont 50 millions de civils et ses 100 millions de blessés (des chiffres qui restent très incertains en l’état actuel de nos connaissances).

On avait tout lieu alors de s’angoisser face à la perspective d’une troisième guerre entre entre l’URSS et les États Unis avec comme champ de bataille principal l’Europe.

Il a fallu, comme Victor Hugo, bien du courage dans la pensée et dans l’action pour entreprendre l’Union de l’Europe aux Pères fondateurs de l’Europe : Jean Monnet, Robert Schuman, Paul Henri Spaak, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi, de quelques autres encore… sans oublier… en « droite ligne » Jacques Delors.

Il a fallu bien du sang froid aux dirigeants soviétiques et américains pour éviter l’irréparable, dont « l’ombre nucléaire mortelle », qui a couvert ma jeunesse.

Au delà des commémorations aujourd’hui quotidiennes du début de la première guerre mondiale qui « fleurent bon le bon vieux temps » et ses images de Vincent Auriol (Président de la République de 1947 à 1954) et de René Coty (de 1954 à 1958), quelles leçons pour les ennemis d’aujourd’hui dont la haine se croit éternelle !

Quel message aussi d’espoir au Moyen-Orient, si les belligérants en présence, qui croient qu’ils ne peuvent exister que si l’autre disparaissait, comprenaient qu’ils sont destinés à vivre ensemble et qu’il faut organiser cette vie en respectant les différences de l’autre.

Ce qui se passe sur la frontière entre l’État d’Israël et Gaza est insupportable avec ses dizaines de morts quotidiens. Ceux qui manifestent leur réprobation sans haine ont raison de le faire et je les soutiens.

Mais comment comprendre la différence entre ces réactions légitimes après 1 mois de conflit et plus de 1700 morts et le silence sur ce qui se passe aujourd’hui en Irak entre fractions armées intégristes avec, à la clef, des milliers de morts souvent civils ?

Comment enfin comprendre le silence assourdissant sur la Syrie, ses 162 402 morts « au compteur », d’après l’observatoire syrien des Droits de l’Homme, fin mai 2014, dont 53 978 civils et 8 707 enfants ?

Comment comprendre ? Sinon que chez les protestataires potentiels il leur serait bien difficile de descendre dans nos rues n’ayant pas entre eux la même opinion ni la même vision de « l’ennemi », qui il est et qui a commencé, lequel est légitime…

Une chose est sûre, les Français et les Allemands nous l’ont montré : pour faire la Paix il faut savoir la faire avec l’ennemi d’hier et non avec un interlocuteur que l’on choisit.

Deux seules conditions :

  • Que chacun veuille la Paix

  • Que chacun accepte l’existence légitime de l’autre.

  • Après on peut discuter !

Et c’est sûrement là que le bât blesse au Moyen-Orient !

On l’aura compris, en plus des accidents, crashs et catastrophes naturelles diverses, c’est cette situation internationale qui aura lourdement pesé sur l’été 2014.

Cela ne doit pour autant pas nous empêcher de travailler sur tout ce qui concerne notre vie en France et à Villeneuve d’Ascq avec en tête deux convictions exprimées par Léonard de Vinci il y a 500 ans :

« La rigueur vient toujours à bout de l’obstacle »

« Savoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres ».

Premier et lourd dossier : les conséquences sur notre stratégie budgétaire des baisses annoncées des dotations de l’État.

Dommage que l’UMP, largement responsable de la situation héritée en 2012, confirme son incapacité à raisonner et même à écouter.

Pour eux une seule solution : réduire les dépenses de fonctionnement qui servent à financer nos services publics… sans d’ailleurs oser dire lesquelles.

Deuxième et lourd dossier récurent : le respect des lois et règlements partout et par tous… en particulier cet été des « gens du voyage » qui se moquent littéralement de la loi de manière éhontée…

Nous ne pouvons oublier, aussi, tout ce qui concerne la vie quotidienne, ses petits moyens et plus gros problèmes, mais, sans oublier encore, et heureusement, la joie quotidienne, les rires et les jeux de nos enfants et de nos jeunes dans nos centres de vacances et nos centres de loisirs avec en prime à Rémuzat un « séjour famille » réussi.

On en lira les échos dans mes cartes de vacances sur : www.ensemblepourvilleneuvedascq.org.

De vrais petits bonheurs qui font du bien !

Et ce sera sur ces mots plus optimistes que je terminerai mon 309ème carnet avec lequel mon blog va passer la barre des 600 000 lectures.

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