Carnet n°88 du 04 juin 2010

« Nous sommes au bord du gouffre, avançons donc avec résolution » (Sully Prudhomme).

 

On me dira sans doute bien pessimiste à l’heure où l’été nous réchauffe enfin des ses rayons.

Je ne me décrirai pas comme cela.

 

Certes, je porte sur l’avenir un regard inquiet mais je crois, plus que jamais, en la capacité de l’Homme de changer le destin car, à l’instar de Jean Paul Sartre, pour moi, « La seule chose qui permet à l’Homme de vivre, c’est l’acte ».

 

Oui, au bord du gouffre, nous le sommes :

 

  • avec une crise financière qui, nous dit-on, nous condamne à « l’austérité », autrement dit, à plus de pauvreté pour les plus pauvres, à plus de chômage et à moins de logements…

     

  • avec une violence et une délinquance qui dans nos villes fait fi des déclarations péremptoires et des coups de menton du président Sarkozy et de son ministre de l’intérieur.

     

  • avec une situation au Moyen-Orient qui peut à tout instant déboucher sur une guerre voire, dans quelques temps, sur une guerre nucléaire quand l’Iran disposera d’une bombe capable d’atteindre Israël

     

  • avec une planète qui court à sa perte par la conjugaison d’un surpeuplement, d’une raréfaction des ressources, d’une pollution galopante et pour couronner le tout la famine et la soif…

 

Claude Frisoni l’a écrit : « Plus le monde se mondialise, plus la terre se terrorise ».

 

Oui, nous sommes sans doute au bord du gouffre, mais le devoir de toute femme et de tout homme, digne de ce nom, est d’agir :

 

  • agir pour expliquer à chacun que la (ou les) solutions dépend(ent) de chacun,

     

  • agir pour convaincre « qu’il y en a marre » du « y a qu’à »… et du « il suffit de »

 

Parce qu’il y a trop de voitures (celles de chacun), pas assez de stationnements disponibles (quand chacun a garé sa voiture voire ses voitures), trop de vitesse (quand chacun court après le temps), trop de feuilles dans les arbres qui cachent le soleil d’été et trop de feuilles dans les gouttières en automne quand elles tombent… et si chacun réapprenait le bon sens d’antan, refusait lui-même les incivilités et incorrections qu’il reproche aux autres, en ouvrant les yeux sur un monde qui dépasse le coin de sa rue… ?

 

Les permanences que je tiens à l’Hôtel de Ville et dans les quartiers sont un bon thermomètre de cette déprime généralisée de bon nombre de mes concitoyens.

 

Que faire, me dira-t-on alors ?

Pour ce qui concerne notre pays, la France :

 

– Ne pas casser ce qui existe encore, le maillage de 500 000 élus par des « réformes«  démagogiques qui réduiront davantage encore l’autonomie des collectivités (sans aucun gain financier) et donc leurs capacités de réponse aux problèmes de nos concitoyens.

 

– Ne pas réduire la vie associative par des finances asséchées et des contraintes décourageantes rajoutées jour après jour.

 

– Cesser de promettre davantage à tous au niveau de l’Etat tout en réduisant les moyens pour réaliser ses promesses.

 

– Prendre la juste mesure de la délinquance, de la violence, du désespoir dans certains quartiers et mobiliser toute la société en sortant cette question du débat politicien stérile.

 

– Préparer les échéances 2012 autrement qu’à la manière de « la star’ac »ou de « qui veut gagner des millions ? »

 

Tout cela en posant le véritable enjeu de société, en révolutionnant nos pensées et en unissant au delà des frontières partisanes traditionnelles.

 

Quant à l’environnement et à l’avenir de la planète, il faut faire les comptes et tout compter…

y compris le coût de l’inaction et des insuffisances d’investissements publics.

 

A mon niveau, j’essaie d’y travailler en contribuant à construire une ville à la fois verte, ouverte, agréable, active, animée, festive… où chacun prend sa part des plaisirs et des gênes qu’il occasionne lui-même aux autres par ses activités.

 

J’y travaille aussi à LMCU en préparant le prochain PLH ( Plan Local de l’Habitat) où il faut concilier mixité, accessibilité, économie d’énergie, meilleure occupation de l’espace tout en répondant aux goûts et aux rêves des locataires et accédants..

 

J’y pense aussi enfin quand je réfléchi à ma place dans les débats et combats politiques futurs « pour changer la vie » en 2011, 2012, 2014 (et + si affinité).

 

Jules Renard l’a écrit :

« Le projet est le brouillon de l’avenir. Parfois, il faut à l’avenir des centaines de brouillons »

 

Je ne manque pas de projets… Qui pouvait en douter ?


« L’existence toute entière est un combat, la vie c’est la victoire qui dure »

Roger Martin de Gard


A celles et ceux qui seraient tentés de m’opposer mon âge, je répondrai par un proverbe belge :


« On plie une jeune branche mais pas un vieil arbre »


Et en période de crise et de doute, il est important de ne pas plier au dernier souffle de vent.

Lien Permanent pour cet article : http://www.gcaudron.com/?p=297

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com