Carnet n°104 du 31 août 2010

« Tout est écrit dans les sons. Le passé, le présent et le futur de l’Homme. Un homme qui ne sait pas entendre ne peut écouter les conseils que la vie nous prodigue à chaque instant. Seul celui qui écoute le bruit du présent peut prendre la décision juste »

Paulo Coelho)


De retour d’Haïdari, notre ville jumelle située près d’Athènes que j’ai revue pour la première fois depuis 10 ans lors d’un voyage éclair (mon premier à l’étranger depuis ma réélection de 2008),


alors que je m’apprêtais, en ouverture de ce carnet, à dire tout le bien de la chaleur de l’accueil de nos amis grecs et l’importance de liens citoyens qui, seuls, créent une véritable citoyenneté européenne,


l’actualité locale m’a envoyé « en pleine figure » des interpellations et des agressions sur quelques dossiers médiatiquement chauds (malgré le fait qu’ils soient très éloignés de la réalité des problèmes de nos concitoyens).


D’où ma citation de Paulo Coelho en ouverture avec le rappel de ce que je ne serai jamais : celui qui « ferme ses yeux, sa bouche et ses oreilles ».


C’est, certes, le meilleur moyen de ne pas se faire d’ennemis, mais c’est aussi le meilleur moyen de faire le lit des adversaires de la Démocratie, des Droits de l’homme et de la femme.


Alors, oui, il ne faut pas oublier le franco-israélien prisonnier du Hamas


Alors, oui, il ne faut pas oublier le franco-palestinien prisonnier d’Israel


Alors, oui, il ne faut pas oublier la femme iraniénne qui va être lapidée


Alors, oui, il faut condamner le fait qu’avant d’arriver en France les roms sont chassés de leurs pays pourtant membres d’une Union Européenne qui garantit les droits des minorités (ce qui, bien sûr, ne justifie pas la brutalité des discours du gouvernement français après des mois de laxisme) en la matière.


Alors, oui, il faut aussi entendre les protestations des citoyens qui voient des bidonvilles s’installer sous leurs fenêtres


Alors, oui, il ne faut pas laisser se développer des violences urbaines et des zones de non-droit où les tirs d’armes à feu remplacent de plus en plus les caillassages.


J’aimerais que celles et ceux qui, à mon égard, d’un côté comme de l’autre, jugent mes décisions avec agressivité voire avec haine, sachent, comme moi, dénoncer toutes les injustices et tous les crimes d’où qu’ils viennent !


Et s’il en est, de plus proches de moi, qui n’acceptent pas cette philosophie, cette morale et cette éthique (grâce auxquelles ils sont parfois là où je les ai conduit), qu’ils n’hésitent pas… « la porte leur est grande ouverte ».


Ce sont les petites et grandes lâchetés qui ont toujours conduit le monde à sa perte. Je l’ai souvent répété en 34 ans de vie publique.


Qu’on ne compte pas sur moi pour y contribuer.


J’étais revenu de Grèce avec l’image d’un pays bien éloignée de celle que toutes « les têtes bien pensantes », du FMI, de la commission européenne, des banques mondiales et des financiers qui, tous, nous ont plongé dans la crise… veulent nous imposer.


J’étais revenu heureux d’avoir vécu une étape de la vie de notre jumelage très chaleureuse avec le baptême d’une place portant le nom de Villeneuve d’Ascq et un conseil municipal unanime qui m’a fait « Citoyen d’Honneur » malgré sa « diversité ».


Quelques heures plus tard, j’étais à nouveau en colère face à une bêtise humaine dangereuse.


J’ai déjà cité André Gide :


« Quand j’aurais cessé de m’indigner j’aurais commencé ma vieillesse »


Aujourd’hui j’ai la confirmation que je n’ai pas encore commencé ma vieillesse……..


Horace l’a écrit il y a plus de 2000 ans :


« Dans les difficultés, garde ton âme égale »


Qu’on ne compte pas pour que de ma part il en soit autrement.


Puisse en France à l’aube de grandes échéances électorales, le monde politique de toutes couleurs en soit convaincu.


On peut gagner une élection en surfant sur les idées dominantes, les pulsions les plus obscures et en usant de la langue de bois.


En agissant ainsi, leurs auteurs auront déjà programmé leur échec à court terme.


Il faut en revenir aux valeurs républicaines, aux règles d’éthique, à la morale publique, à la laïcité.


Il faut savoir regarder les choses telles qu’elles sont et pas uniquement comme on voudrait qu’elles soient.


Il faut avoir le courage de dire NON et l’envie de « changer la vie ».


A la veille d’une rentrée de septembre qui s’annonce musclée et d’une année qui sera difficile, qu’on n’attende pas autre chose de moi.


Car si je suis prêt à y consacrer encore une dizaine d’années de ma vie, je suis prêt aussi à m’en retirer à tout moment si on voulait me contraindre à changer

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