Carnet n°106 du 14 septembre 2010

SAGESSE, HONNETETE ET JUSTICE SONT INSEPARABLES D’UNE VIE HEUREUSE

Après deux semaines de fortes turbulences où j’aurais tout connu sur « la question des banderoles » d’abord et sur le difficile dossier des Roms ensuite, en terme de manifestations bruyantes, d’injures, de cris de haine et même de menaces verbales et physiques,

j’ouvrirai ce 106ème carnet avec deux citations :

une première à l’intention de celles et ceux qui se donnent bonne conscience en se saisissant d’un problème avec beaucoup de verve avant de retourner très vite à leurs conforts douillets. Elle est de Winston Churchill,

« Les hommes trébuchent parfois sur la vérité, mais la plupart se redressent et passent vite leur chemin comme si rien ne leur était arrivé »

La deuxième est au cœur de ma pensée, de ma philosophie et donc de mes combats :

« Le doute est à la base même du savoir, puisqu’il est la condition essentielle de la vérité. On ne court jamais après ce qu’on croit posséder avec certitude »

Jean-Charles Harvey.

Si quelqu’un, en effet, peut croire un instant que, au Moyen Orient, je pense que les torts ne sont pas partagés entre deux peuples qui devraient vivre côte-à-côte en Paix au lieu de se faire la guerre,

si quelqu’un peut croire aussi, un instant, que je suis insensible à la misère des Roms chassés de leurs pays avant d’être ensuite rejetés par les pays où ils croient pouvoir se retrouver,

c’est mal me connaître, si ce n’est me faire injure, au regard d’une vie passée à défendre nos valeurs de justice, de solidarité, de liberté, de citoyenneté et de laïcité.

C’est pourquoi, turbulences ou pas, injures ou pas, mensonges ou pas, magouilles politiques ou pas, je continue et je continuerai à me battre jusqu’à mon dernier souffle en reprenant à mon compte cette pensée d’Épicure :

« Une vie heureuse est impossible sans la sagesse, l’honnêteté et la justice, et celles-ci, à leur tour sont inséparables d’une vie heureuse ».

Et je veux me persuader que le débat sur les Roms, aussi douloureux soit-il, permettra de remettre chacun face à ses responsabilités :

  • L’Union européenne d’abord avec sa commission qui devra comprendre que les droits des minorités dans leurs pays valent au moins autant que les quotas de pêche, les fromages au lait cru et l’ouverture des marchés ferroviaires.

  • Le gouvernement français ensuite pour ce qui est du respect de nos lois et règlements.

  • Nos collectivités pour une solidarité réellement partagée.

Je veux aussi me persuader que les querelles sur les banderoles rappelleront à chacun qu’on souffre en Israël comme on souffre dans les Territoires palestiniens, qu’une majorité de citoyens ont peur, des deux côtés, pour leurs enfants et qu’ils voudraient tout simplement pouvoir vivre.

Je veux croire enfin que chacun acceptera que les droits de l’Homme et celui des femmes ne sont pas à géométrie politicienne variable, que la lapidation prévue en Iran de Sakinah Mohamadi Ashtiani est une horreur sans nom,

mais, qu’aussi, laisser un soit-disant pasteur américain baver sa haine contre une religion, ou en France des criminels récidiver faute de suivis efficaces,

sont autant de choses tout à fait inacceptables, intolérables voire innommables.

Et pendant ce temps là, les cris de ceux qui souffrent de n’avoir plus d’emploi, peu de revenus, pas de logement digne, les plaintes de celles et ceux qui ont peur de vieillir sans plus pouvoir vivre, les classes moyennes étranglées par des charges qui augmentent plus vite que les ressources,

oui tous ces cris sont étouffés par des agitateurs médiatiques alimentés par la folie d’internet, des blogs et des phrases assassines….

Et bien moi, je ne céderai jamais à ces modes et à ces comportements qui pour moi sont suicidaires !

Je suis un laïc qui respecte toutes les religions ; je suis un Républicain et un homme de gauche qui se bat pour de vraies solidarités.

Je suis un amoureux de l’Histoire qui s’est souvenu ce week-end de nos ancêtres de LASCAUX.

Je suis un passionné de cinéma et de culture que la disparition de Chabrol a plongé dans la tristesse.

Je suis enfin et je serais toujours un homme politique pour qui le seul juge c’est le citoyen-électeur, pour qui il faut refuser les manœuvres qui consistent à camoufler de vrais problèmes avec d’autres « gonflés artificiellement », pour qui l’Histoire a un sens quand elle éclaire l’Avenir, pour qui enfin il faut refuser de tout mélanger.

Je l’ai rappelé ce 11 septembre à 12 heures, place Allende, dans mon discours sous le thème « Que vive Allende ! »,

en redisant les leçons du coup d’État de 1973, nos combats menés ensuite, le retour de la Démocratie avec ses espoirs et ses déceptions.

J’ai aussi redis qu’à trop tout mélanger, on fait insulte aux vrais résistants de vraies guerres, aux vrais défenseurs des Droits de l’Homme, aux vrais réfugiés chassés de chez eux par des bourreaux sanguinaires…

J’ai aussi pu, moi aussi, redire en ce week-end ensoleillé au gré des braderies et des matchs, des promenades le long de nos lacs et des rencontres associatives, à mes concitoyens croisés ici et là, souvent souriants et chaleureux à mon égard,

que vivre ensemble c’était accepter la différence dans le respect des règles républicaines et qu’il ne fallait pas confondre terrorisme et religion, où que ce soit et de la part de qui que ce soit….

15 jours, oui, 15 jours de fortes turbulences et peut-être à l’issue quelques onces de bon sens en plus…

Je voudrais en accepter l’augure en terminant par une pensée de Jean Perrin peut être pas si éloignée que cela de nos sujets…

« La science remplace du visible compliqué par de l’invisible simple »

avec en forme d’avertissement, peut être, et de réalisme censé, surement, ces paroles de Claude Levi-Strauss

« Le monde a commencé sans l’Homme et s’achèvera sans lui »

Il dépend un peu de nous de savoir quand.

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