Carnet n°117 du 29 novembre 2010

La misère… Un scandale !

À l’heure où les « Restos du coeur » (créés par Coluche « le temps que les choses s’arrangent », …c’était il y a 25 ans) ouvrent grand leurs portes en se préparant à distribuer entre 110 millions et 140 millions de repas durant la période hivernale qui commence.

À l’heure où la misère frappe toutes les couches de notre société, tous les âges, toutes les villes et bien des catégories sociales, du SDF au chômeur, de la famille à la personne seule, du jeune au retraité.

À l’heure où, du fait des gouvernants de leurs pays et de l’incapacité de l’Europe à faire respecter nos règles, les Roms viennent « s’échouer » dans nos villes comme pour culpabiliser celles et ceux qui sont déjà, chaque jour, aux prises avec toutes les formes de misères, je veux citer Adam Smith qui rappelait, il y a 250 ans déjà,

qu’ « aucune société ne peut prospérer et être heureuse dans laquelle la plus grande partie de ses membres est pauvre et misérable ».

Ces paroles de celui que la plupart des économistes considèrent encore comme le fondateur de l’économie politique et qui devait quitter ce monde juste après le début de la Révolution Française, sonnent comme un glas pour beaucoup de celles et ceux qui n’acceptent pas la misère ambiante dans un monde pourtant tellement plus riche qu’il y a trois siècles.

Si j’ajoute, extrait de la « chanson des gueux », ces mots d’un poète de la fin du XIXe siècle Jean Richepin :

« Voici venir l’hiver, tueur des pauvres gens ».

Le tableau est dressé en ce 29 novembre 2010 !

Quelle leçon pour tous les décideurs, à tous les niveaux et dans toutes les structures !

Quelle leçon pour toutes les forces politiques et leurs élus de toutes couleurs !

Quelle leçon pour l’Europe qui vient de mettre « sous assistance » l’Irlande après l’avoir, par son système, conduite là où elle est !

Grèce, Irlande… Portugal ? Espagne ? France ? … Demain à qui le tour ?

Je l’ai redit, ce mercredi, au cours d’une belle conférence-débat sur l’Euro, sous l’égide de Citoyen d’Europe, menée par deux brillants universitaires : ce n’est pas l’Europe en tant que telle qui est en cause c’est l’Europe libérale et financière soumise qui soumet nos Etats et leurs peuples !

Ce n’est pas de trop d’Europe dont nous souffrons mais de l’absence d’une véritable Europe politique, sociale, citoyenne et humaine telle que rêvée par ses pères fondateurs.

Puissent les partis politiques, leurs chefs et leurs élus s’en rendrent mieux compte et cesser, de loin, quand « ils ont le pouvoir » de dire que tout va bien, que tout va mieux et qu’avec eux on évite le pire et quand « ils visent ce pouvoir », d’oser affirmer qu’avec eux tout serait ou sera réglé !

Qu’ils viennent TOUS et, en particulier, au niveau de leur ville vivre, au quotidien, sa respiration, ses douleurs, ses espoirs et ses joies.

Qu’ils soient là, tous,

  • quand on inaugure une magnifique crèche renouvelée comme « les Canaillous » ce samedi,

  • quand vendredi, on fête le monde du sport villeneuvois,

  • ou quand, dimanche, on clôture par une grande Fête des Aînés l’Automne bleu villeneuvois….

Et je n’oublie pas le marché de Noël au Château, Choeur et Passion à la Nativité, l’Ecole de Musique en fête à Marianne, QND en AG, le FOS GV, nos associations en activités et nos clubs en matchs.

Alors pourquoi ces absences répétées de celles et ceux qui ne fonctionnent que par communiqués « assassins » et petites phrases en Conseil Municipal ?

Pourquoi ces discours politiciens qui mélangent les genres ?

Oui je sais, il en est qui ne changeront jamais, pour qui toute occasion de « faire campagne » est bonne !

Mais, quand même, aujourd’hui, quand on mesure la misère, il faut se rassembler pour mieux la combattre.

Quand on voit l’insécurité et l’angoisse qu’elle génère partout, il faut éviter d’en faire un enjeu politicien.

Quand on voit les bouffées d’intégrisme religieux d’un côté et d’intolérance xénophobe de l’autre, il faut répondre LAÏCITE.

Quand on parle solidarité, il faut la faire assumer par les plus riches et non par les moins pauvres.

Je me disais tout cela hier après midi à l’Espace Concorde au spectacle des aînés de notre belle ville sous le thème des 40 ans de la Nouvelle Ville de Villeneuve d’Ascq….

En me remémorant cette pensée d’Hervé Sérieyx :

« Dans un monde où l’on a de moins en moins de certitudes, il faut veiller à conserver quelques convictions et à ne pas tricher avec elles »

Mes convictions publiques sont simples :

Il y a toujours quelque chose à faire, à condition de le vouloir vraiment.

Tant qu’il nous reste un peu de souffle, il faut se battre pour ce en quoi l’on croit.

Quant au reste,

Je citerai Robert Debré et Khalil Gibran :

« Nos enfants, c’est notre éternité »

« Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie à elle-même »

Et à l’heure où des chutes de neige nous sont déjà annoncées,

J’en terminerai avec Antoine Maillet :

« La neige possède ce secret de rendre le cœur en un souffle de joie naïve que les années lui ont impitoyablement arrachée ».

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