Carnet n° 122 du 3 janvier 2011

 Bonne année 2011 à toutes et à tous !

 

J’ouvrirai ce premier carnet de 2011, le 122ème d’une série commencée en août 2009, par une citation de Khalil Gibran, un poète et peintre libanais du début du 20ème siècle :

 

« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit »

 

Nous sommes, en effet, aujourd’hui, à l’aube d’une nouvelle année que, tous, nous souhaitons meilleure que celle qui s’est terminée en s’enfonçant dans la nuit des temps.

 

Et je voudrais donc, très simplement, présenter mes vœux les meilleurs, les plus sincères et les plus humains à celles et ceux qui me font l’amitié et l’honneur de me lire chaque semaine.

 

Je sais qu’il ne suffit pas de souhaiter quelque chose pour que ce que l’on souhaite se réalise mais je sais aussi que, si on est sincère dans ses vœux, ils ont quand même davantage de chances de se réaliser que si on les débite mécaniquement.

 

Santé, bonheur, plaisirs partagés et amitié, réussite dans ses projets et dans sa vie… Que demander de plus sinon que de les conserver quand on les a et de les retrouver quand on les a perdus ?

 

L’aube d’une nouvelle année, c’est aussi la période de vœux plus publics et chacun dans le microcosme politique ne s’en prive pas.

 

J’en connais même qui mélangent les genres en ayant l’égocentrisme d’illustrer leur carte de vœux avec leur photo… C’est d’un ringardisme incroyable en ce début de deuxième décennie du 21ème siècle.

 

Le 31 décembre, à 20 heures, on a, bien sûr, eu droit à ceux de notre Président de la République dans le style de la marionnette qui dit « non, non, non »… en ajoutant « oui, oui, oui »….

 

C’est la méthode Couet, un rabâchage un peu désuet :

 

Économie, emploi, sécurité, Europe, euro… On pourrait presque le croire si l’UMP n’était pas au pouvoir, et d’un pouvoir sans partage, depuis 8 ans, dont 3 ans de Sarkozisme ancré dans tous les rouages de l’État.

 

Les bilans sont là, et bien là, désastreux….

 

·         Le chômage n’a jamais été aussi élevé,

·         Les déficits publics jamais aussi grands,

·         La croissance aussi faible,

·         La délinquance violente aussi inquiétante

 

Et j’en passe sur le fonctionnement de notre société, les communautarismes, le non-respect de nos lois, des laxismes que ne masquent plus « les mouvements de menton ».

 

Alors, bien sûr, la tentation est grande comme pour les feux de voitures de la St Sylvestre « de casser les thermomètres » en ne communiquant plus les chiffres… Mais la ficelle est trop grosse et elle ne trompe plus personne.

 

À M. Nicolas Sarkozy, je décernerai ce matin, en guise de prix du jour, ces mots d’Oscar Wilde :

 

« La fatalité veut que l’on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard »

 

Avec « un clin d’œil d’avertissement » à celles et ceux qui, en 2011, vont rêver de se voir à sa place au 31 décembre 2012….

 

De mon côté, je n’échapperai pas à la tradition, dimanche prochain le 9 janvier à l’hôtel de ville, en essayant d’éviter les deux pièges : décevoir et mélanger les genres.

 

On attendra sans doute de moi que je dise des choses et je les dirai, que j’en annonce d’autres et là, j’essaierai de ne pas décevoir ceux qui les attendent sans me tromper de jour, de lieu et de public…

 

Une chose est sûre : en 2011 je ne changerai pas.

 

Une autre est tout aussi assurée : mon choix c’est Villeneuve d’Ascq.

 

Être un élu local, c’est d’abord s’attacher au quotidien de ses concitoyens.

C’est bien sûr préparer et construire l’avenir : Centre Ville, Ville Nouvelle Renouvelée, Vieillissement, Sécurité, Laïcité et République, Égalité des chances, Justice….

 

C’est enfin, et toujours, apporter son infime contribution à la réflexion humaine.

 

Si le maire n’a que peu de pouvoirs, s’il est parfois irritant de voir certains de ses concitoyens le considérer responsable de tout, de la neige qui tombe, des Roms qui arrivent par vagues, des pannes de chauffage ou d’ascenseurs dans les HLM, etc., s’il m’arrive parfois de répondre sèchement à certains messages reçus par internet, il y a 40 ans et plus, sur les même sujets, on allait dans une église faire brûler une bougie, alors qu’aujourd’hui c’est plus rapide et moins coûteux de « balancer » méchamment un message au maire, il n’en reste pas moins vrai que c’est un honneur indicible que d’être Maire.

 

Je l’ai été pour la première fois, il y a près de 34 ans, et je n’oublierai jamais ce que cela aura apporté à ma vie sans nier tout ce que cela m’aura enlevé.

 

En ce 3 janvier, nous avons atteint l’aube d’une nouvelle année que l’on peut craindre tout aussi difficile que celle qui est entrée dans la nuit, mais à charge pour nous de penser, d’agir et de nous battre pour qu’il en soit autrement.

 

Bertold Brecht l’a écrit :

 

« Celui qui lutte peut perdre, celui qui ne lutte pas a déjà perdu »

 

Alors je lutte, même si je sais que je peux perdre, et si je suis convaincu, pour l’avoir vécu, que les conséquences d’une défaite sont plus douloureuses que ne sont les plaisirs et les joies d’une victoire.

 

Tout dépend donc du « pourquoi » de nos combats. S’il s’agit d’idées, de valeurs et d’humain, « le jeu en vaut la chandelle »…

S’il s’agit d’ambitions politiciennes, il ne le vaut pas.

 

Avis donc aux plus jeunes de tous bords qui ne l’ont pas compris et à qui j’envoie ce conseil d’un homme à qui l’âge a donné de l’expérience et les reculs nécessaires face à l’écume des choses et au factice des titres.

 

Avec, pour terminer, trois citations que chacun prendra dans l’ordre qui lui sied et que d’autres exégètes interpréteront comme ils les entendront.

 

« Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer » (Gaston Berger)

 

« Le difficile n’est pas d’avoir été quelqu’un mais de le rester » (Roger Martin du Gard)

 

« Je n’écris pas pour laisser quelque chose derrière moi mais pour soulager ma souffrance » (Gao Xingjlan)

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