Carnet n° 123 du 10 janvier 2011

2011 : Plus que jamais…. le temps du DEVOIR

 

C’est devant près d’un millier de citoyens, qu’hier matin, 9 janvier à l’hôtel de ville, j’ai prononcé mes vœux pour 2011 au nom de la municipalité de Villeneuve d’Ascq aux forces vives de notre ville, à ses habitants et ainsi qu’à tous nos voisins et amis qui nous avaient fait l’honneur de répondre à notre invitation.

 

Le thème en figurait sur ma carte de vœux avec sa citation d’Henri Lacordaire qui, entre le passé et ses souvenirs et l’avenir et ses espérances, nous rappelait que c’est dans le présent que sont nos devoirs.

 

Car si nous devons être fiers de notre passé, en nous arc-boutant sur lui comme sur un socle, pour bien préparer un avenir que nous devons  à celles et ceux qui y vivront, il nous faut pour cela, sans cesse, cultiver le présent, tracer notre sillon, faire notre travail, essayer de répondre aux angoisses et problèmes quotidiens de nos concitoyens.

 

Je l’ai dit, il faut pour cela beaucoup travailler ; c’est ce que je fais à raison de 70 à 80 heures par semaine.

 

Il faut le faire avec bon sens, esprit de rassemblement et volonté de partenariats les plus larges… sans arrière-pensées ni autres ambitions, en particulier politiques…

 

C’est ce que j’ai une nouvelle fois rappelé et c’est ce que les initiés auront compris pour ce qui me concerne.

 

Je ne redresserai pas ici la liste non exhaustive de nos, et de mes, devoirs.

 

Elle figure dans mon discours d’hier qu’on pourra lire par ailleurs.

 

On en mesurera l’importance et la densité tout comme on mesurera notre attachement à une philosophie républicaine, à ses valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité, avec le rappel de ma ligne de conduite politique de base :

« il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour travailler ensemble au service de tous ».

 

Si on ajoute à ce rappel récurent de nos devoirs, un autre appel tout aussi récurent de « mon choix villeneuvois », les exégètes politiques auront compris ce que nous devrions confirmer en milieu de semaine prochaine.

 

J’ai retrouvé chez Gustave Flaubert des paroles qui m’ont conforté dans mes volontés et décisions :

 

« L’avenir nous tourmente, le passé nous retient c’est pour cela que le présent nous échappe ».

 

Et je n’ai pas l’intention de laisser ce présent m’échapper même si, comme Ernest Renan, j’ai « … pour point de départ, un respect profond du passé » et si, aujourd’hui, j’ai atteint un degré suffisant de sérénité pour ne plus être tourmenté par mon avenir.

 

8 janvier 2011,

un peu partout, à Jarnac, bien sûr, mais aussi à Lille (comme chaque année) on a commémoré le 15ème anniversaire de la disparition d’un grand Président de la République, le seul homme que je reconnais comme un mentor politique, François Mitterrand.

 

Chaque année, ses amis et compagnons disparaissent par la loi inexorable du temps et de la vie ou par l’oubli teinté pour certain(e)s de reniement…

 

Mais ses vrais fidèles sont toujours là heureux et fiers d’avoir fait un bout de chemin à ses côtés.

 

Je le dis aux auteurs d’un film documentaire, qui passe en boucle sur certaines chaînes TV, sous le titre « Un mensonge d’Etat » à propos de son cancer caché durant plus de 10 ans : s’il est vrai qu’il a sciemment menti de 1981 à 1992 sur son état de santé, sans doute dans l’intérêt de la France pour préserver sa fonction, il est faux de le décrire à ce point diminué dans les derniers mois de son mandat et au-delà…

 

Il suffit de se rappeler son intervention du 17 janvier 1995 devant le Parlement Européen à Strasbourg pour l’ouverture de la Présidence française.

Plus d’une heure de discours interrompu plus de 20 fois par des applaudissements dont une quinzaine, tous députés européens confondus et debouts.

Si j’ajoute mon dernier entretien avec lui en novembre 1995, rue Frédérique Leplay, je confirme qu’il n’est pas juste de dire, voire pire, qu’il n’avait plus les moyens de gouverner ni l’énergie d’agir et de penser.

 

Oui, en 2011, cela fait 15 ans que François Mitterrand nous a quitté.

 

Mais cela fera aussi 40 ans, qu’à Epinay, il aura créé le nouveau parti socialiste et 30 ans qu’il aura gagné le 10 mai 1981 les élections présidentielles, restant ainsi le seul Président de la République de gauche de la Cinquième République…

 

Une leçon pour sa « filiation »…

 

Une leçon, aussi, pour le peuple de gauche qui doit imposer à ses dirigeants les rassemblements indispensables autour d’un projet réellement novateur « pour changer la vie ».

 

Ai-je besoin d’en dire beaucoup plus aujourd’hui ? Je ne le pense pas.

 

Sinon que, au-delà de mon choix villeneuvois, cette volonté et cette leçon éclaireront nos, et mes, décisions définitives qui seront annoncées la semaine prochaine, mais dont on devine les contours.

 

Si contrairement à Albert Camus

 

« Au milieu de l’hiver »,  je n’ai pas « découvert en moi un invincible été »,

 

je terminerai ce 123ème carnet avec Esope qui, dans ses fables, a écrit il y a plus de 2600 ans :

 

« Autant l’union fait la force, autant la discorde expose à une prompte défaite ».

 

et pour finir sur une note plus poétique,

 

« La musique est la vapeur de l’art. Elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée… » Victor Hugo.

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