Carnet n° 124 du 17 janvier 2011

« L’esprit d’Epinay contre le syndrome 2002 »

 

 

 

J’ai eu bien du mal à trouver la citation d’entame de ce 124ème carnet, allant même jusqu’à me relever plusieurs fois cette nuit, pour feuilleter mes papiers et relire mes notes.

 

J’ai même failli reprendre celle de Gustave Flaubert sur le présent qui nous échappe pour cause d’avenir qui nous tourmente et de passé qui nous retient.

 

Il faut dire qu’en cette mi-janvier 2011, j’ai, un peu, le sentiment de celui qui cherche les dernières bonnes pièces d’un puzzle, des pièces mélangées avec d’autres pièces d’un puzzle qui lui est étranger.

 

Alors, avant de revenir aux débats et aux choix politiques qui en tourmentent plus d’un, j’ai trouvé ce proverbe serbe :

 

« Il n’est pas d’hiver sans neige, de printemps sans soleil et de joie sans être partagée ».

Ce proverbe illustre parfaitement une autre et agréable dimension de la semaine écoulée, ses cérémonies de vœux et ses galettes partagées « comme s’il en pleuvait ».

 

Si la force et l’efficacité des vœux dépendaient de leurs nombres, nul doute que l’année 2011 serait belle, forte et efficace…

 

Mais, on le sait, et certains d’entre nous plus que d’autres, le fait de se souhaiter le 1er janvier une bonne année ne garantit rien pour les heures mêmes qui suivent cette date toute symbolique.

 

Et pourtant, malgré tout, je le redis, les vœux sont des moments de rencontre, d’humanité, de liens resserrés et même parfois de sérénité et de sincérité retrouvée.

 

J’ai fréquenté beaucoup de ces manifestations organisées par des associations, des clubs, des centres sociaux, sans oublier les vœux au personnel communal ce vendredi dernier, après mes vœux aux citoyens de dimanche et avant ceux aux commerçants, artisans et entrepreneurs ce lundi 17 en soirée.

 

J’y ai retrouvé beaucoup d’amis, proches ou plus anonymes, et j’avoue que cela m’a fait beaucoup de bien en une période un peu difficile à vivre dans bien des domaines.

 

Et parmi ces domaines, il y a, bien sûr, la vie publique, des décisions importantes à prendre, certaines à confirmer, d’autres, sans doute, à modifier.

 

Car comme l’a écrit Gaston Berger :

« Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer ».

 

Au cœur de mes interrogations, voire de mes angoisses, « l’esprit d’Epinay contre le syndrome 2002 », la victoire de François Mitterrand en 1981, suivie, 21 ans après, d’un deuxième tour présidentiel voyant s’affronter la droite et l’extrême droite, la gauche n’ayant même pas réussi à franchir la barre du premier tour.

 

Le triomphe de Mme Le Pen à la tête du FN accompagné d’une osmose bien visible entre l’extrême droite, les forces les plus réactionnaires de l’UMP mais aussi une partie de ses nouveaux (nouvelles) « gardes rouges », une osmose plus qu’évidente en ce qui concerne la forme mais bien réelle aussi, même si mieux cachée, sur le fond…

Oui il y a matière à s’interroger et à s’angoisser.

 

Alors, cela interpelle des mouvements comme Rassemblement Citoyen, dont l’existence est nécessaire pour éviter « les chocs de titans », et dont peuvent découler le pire comme le meilleur, et ce à condition « qu’existence » ne signifie pas déchirures et donc affaiblissement.

 

À cette « quadrature du cercle » dont il nous faut sortir, je n’ai pas encore la réponse en cet instant.

 

On comprendra néanmoins qu’il nous faut, pour le moins, dédramatiser les cantonales partielles de mars et ses enjeux.

 

Entre une extrême droite en pointe, un UMP en chute et un PS qui se cherche encore, à l’heure des bouleversements en Tunisie qui pourraient conduire « à tout et ailleurs », je pense aux paroles de Jean Rostand :

 

« La faiblesse des démocraties, c’est qu’il leur faille trop souvent se renier pour survivre »…

 

Ces paroles que j’accompagnerai de deux autres citations :

 

« La démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres » (Michel Audiard)

 

« Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres » (Romain Gary)

 

J’en resterai là pour aujourd’hui sur ce point en rappelant que pour les années qui me restent, je n’ai que deux moteurs :

 

–        Contribuer à véritablement « changer la vie » en 2012 et après…

–        Mon choix villeneuvois fait en 2006, annoncé en 2007, validé par les électeurs en mars 2008 et confirmé régulièrement depuis.

 

Quelques mots sur deux évènements d’actualité, un passé et l’autre à venir.

 

Vendredi dernier le tribunal administratif m’a conforté dans ma démarche sur le permis de construire du grand stade. J’avais dit qu’il y avait, peut-être, eu des erreurs qu’il nous faudrait rectifier et que c’était « au juge » à nous le dire. Il l’a fait sur deux points relativement mineurs et nous ferons les rectifications nécessaires.

 

Samedi prochain, nous lancerons, au cours d’un séminaire, la démarche publique pour un Centre Ville Villeneuvois digne du 21ème siècle.

 

Tous les dossiers et enjeux seront présentés à tous les citoyens intéressés avec, derrière, un comité de pilotage qui, après le 22 janvier 2011, en assurera le suivi.

 

C’est ainsi que nous mettrons en pratique les paroles de Gaston Berger citées en ouverture.

 

L’avenir « est moins à découvrir qu’à inventer »… et à construire, ensemble.

 

En espérant que lorsque mon heure sera venue on aura envie d’user pour moi des mots de Pythagore, vieux de plus de 2500 ans :

 

« Repose-toi d’avoir bien fait et laisse les autres dire de toi ce qu’ils veulent »

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