Carnet n° 125 du 24 janvier 2011

« Engage toi et supporte ! »

 

J’avais pensé, après avoir écrit mon carnet 124 du 17 janvier sous le titre « L’esprit d’Epinay (1971) contre le syndrome 2002 », un carnet qui faisait suite à mon discours de vœux du 9 janvier et à ma décision déjà plusieurs fois annoncée et confirmée de mon choix villeneuvois et donc de n’être pas candidat à une autre élection,
oui, j’avais donc pensé que la décision que nous allions prendre collectivement au sein de Rassemblement Citoyen de retrouver nos fondamentaux villeneuvois de rassemblement ne serait une surprise pour aucun observateur attentif….

Et bien je me trompais !

À peine annoncée mercredi suite à notre CCA de RC de mardi, les commentaires de tous bords prirent vite l’allure d’une curée.

J’ai, à ce moment-là, repensé à Albert Einstein et à des paroles déjà citées dans mes carnets, (ce qui n’est pas étonnant compte tenu de leur nature) :

« Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Mais pour ce qui est de l’univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue ».

J’ajouterai que, lorsque la bêtise se conjugue à la méchanceté, ce qui n’est pas rare dans la vie, le résultat en est difficile à vivre pour celui qui en est la cible.

Alors, certes, je veux bien faire mienne ces paroles de Diderot :

« Dire que l’homme est un composé de forces et de faiblesses, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire un procès, c’est le définir »

Pour autant est-il utile d’en rajouter ?

Il est naturel de reprocher à RC son virage quand il décide de retirer 3 candidats aux cantonales qu’il avait désignés en décembre.

Il n’est pas injuste de cibler, pour cela, son Président… C’est la règle du jeu.

Mais pourquoi, et au nom de quoi, lui prêter des intentions cachées, voire des accords et des contreparties personnelles ?

Rien dans mes près de 50 ans de vie militante comme dans mes 35 ans de vie élective ne saurait le justifier.

J’ai vécu, cette semaine, une des pires de ma vie, un peu comparable à celles qui ont suivi mon échec de 2002 d’autant qu’elle s’est accompagnée (comme pour beaucoup de gens en ce moment), d’une furieuse grippe,… ce qui n’arrange rien.

Mais, je le dis avec fermeté : qu’importe ! Il vaut mieux changer d’avis que de s’enfoncer à tout prix dans l’erreur.

Régis Debray l’a dit : « Engage toi et supporte ».

Je me suis toujours engagé et j’en supporte les conséquences.

En 2007, j’ai décidé de me réengager pour Villeneuve. En 2011, l’heure est venue de la mise en œuvre concrète et effective après « une remise à niveau de tous les compteurs » et un assainissement des comptes et budgets de notre ville.

Nous avons fait un pari, j’ai fait un choix pour réussir : celui d’un partenariat le plus large sans affrontements inutiles.

Dans un an, j’en ferai le bilan et j’en tirerai les conséquences.

Au demeurant, le séminaire de samedi « Pour un Centre Ville digne du 21ème siècle » a tracé la voie et a bien confirmé les conditions de réussite à remplir. Deux cent cinquante citoyens et responsables étaient là qui ont démontré le travail déjà en cours et celui restant à faire.
On se serait cru revenu au temps des débuts de la Ville nouvelle.

Que pèsent donc des comptages politiciens pour des dernières cantonales face à de tels enjeux ?

Je peux comprendre celles (ou ceux) qui se font plaisir, à bon compte, à coup de phrases qui se veulent assassines. Je les plains plus que je ne les blâme car elles (ils) ne grandissent pas la politique.

En période de crise, il faut parfois savoir aller à contre-courant, voire à changer de décisions.

On ne fait rien de grand en surfant sur la vague dominante….

L’UMP avec M. Sarkozy et M. Hortefeux n’ont fait que s’y complaire. On en voit le résultat : un échec sur toute la ligne et dans tous les domaines.
Leurs « gardes rouges » locaux feraient mieux de le leur dire que de nier l’évidence et « s’amuser » à démolir ceux qui travaillent au bien de leurs concitoyens…

Elles et ils font le lit de Madame Le Pen et du FN.

Au demeurant, je dirai la même chose de celles et ceux qui, « ailleurs », veulent faire croire « qu’il suffit de », « qu’il n’y a qu’à », … Sortir de l’euro, nationaliser, et pourquoi pas emprisonner… J’en passe et des meilleures….

C’est ce que, depuis un an, j’appelle « l’effet Marine ». C’est tellement facile !
Et pourtant, les citoyens ont d’abord besoin d’être rassurés.
Ils ont besoin d’avoir confiance…
Ils ne sont plus prêts à croire n’importe quoi. Il leur faut des propositions crédibles.

Je ferai, le moment venu, mes choix politiques de soutien en fonction des réponses apportées par les unes, les uns et les autres.

Car, si on ne peut plus faire confiance à l’UMP, qui récemment encore, en pleine révolte démocratique tunisienne, fournissait à la police de Ben Ali des moyens de répression, on ne peut fermer les yeux et être aveugles face à d’autres propositions sociétales, économiques et financières irréalistes et dangereuses.

Les Français veulent de l’emploi, du logement et de la sécurité.

Les Français veulent qu’on s’occupe d’eux tels qu’ils sont et de notre pays tel qu’il est.
Oui nous sommes un vieux pays… Et alors ?

Nous avons des racines et de l’expérience. Il faut en user !

Vieillir implique de nouveaux besoins mais aussi donne les moyens de l’expérience. Encore faudrait-il, qu’à tous les niveaux, la société utilise mieux cette expérience comme elle le fait déjà dans la vie associative où elle devrait être mieux reconnue et aidée.

C’est une de « mes dernières croisades » pour les années qui me restent car j’y crois !

En marge, ou en parallèle (car ce n’est pas une question qui ne concerne que les plus âgés d’entre nous) un débat s’est rouvert sur la question « du droit à mourir dans la dignité ».
Au risque d’étonner certains de mes amis, je dirai, comme Luc Ferry, que je n’aime pas cette expression qui voudrait dire que celle ou celui qui se bat jusqu’au bout contre la mort ne mourrait pas dans la dignité.

Je suis contre « les établissements de mort » comme il en existe en Suisse.
Je suis pour un système médical qui soigne en réduisant la souffrance, qui allonge la vie autant que possible tant qu’on peut encore parler de vie.
J’aurai peur d’une société où il y aurait d’un côté des médecins qui soigneraient à tout prix, quelle que soit la souffrance, et de l’autre des usines à « éliminer » les personnes très malades.

En tout état de cause c’est l’intéressé qui doit décider où est « sa dignité ».

Je sais personnellement que je supporterai sans doute mieux la souffrance (jusqu’à un certain point) que la dégénérescence. C’est donc un choix humainqui, en tout état de cause, doit rester personnel et ne saurait être délégué ni à des médecins seuls, ni à des juges et encore moins à la famille du malade….

Dure semaine, très dure semaine, ai-je dit en commençant ce 125ème carnet.
Mais qu’on ne se trompe pas « le vieux lion n’est pas mort ».

Si comme l’a dit Marcel Proust

« Il n’y a pas de réussite facile ni d’échec définitif »,

je terminerai mon écriture d’aujourd’hui avec Joshua J Marine

« Les défis rendent la vie intéressante, les surmonter lui donne un sens ».

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