Carnet n° 121 du 27 décembre 2010

Toute fin n’est qu’un passage ….

Si j’ai terminé mon 120ème carnet du 20 décembre par ces mots d’Aristote :

« En toutes choses, c’est la fin qui est essentielle »

Et si le bon sens populaire rappelle que « tout à une fin », il est juste et nécessaire peut-être de préciser qu’une fin n’est finalement qu’un passage entre un état et un autre et que, si, pour un être vivant, la fin peut être le passage entre la vie et le « néant », toutes les autres fins (alors pourquoi pas celle ci-dessus évoquée ?) ne sont que des passages entre une situation et une autre.

En vrac :

La fin d’une civilisation, c’est le passage à une autre et donc le début de cette autre.

Il en est de même pour la fin d’une époque, la fin d’un mandat électif, voire pour la fin d’une espèce sinon de la forme et de la nature d’une planète ou d’un système stellaire.

Si certaines de ces fins sont sans lien avec nous, nos pensées et nos actions, la question pour les autres est, pour nous, de savoir si nous pouvons avoir une influence sur le moment et la nature de ces fins.

L’après dépend-il de nous ? Jusqu’à quel point ?

Voilà une belle et grande question à l’heure où le mot fin s’annonce pour l’année 2010 en engendrant par là une nouvelle année 2011 qui nous voit déjà multiplier des vœux.

En ce 27 décembre, après un Noël figé dans les neiges et le froid, avec son cortège de récriminations de celles et ceux dont la rue est restée enneigée et qui se disent injustement seuls au monde dans cette situation (excusez du peu…), des réactions qui me rappellent Esope qui disait déjà :

« Les hommes ont souvent moins de courage pour affronter les petits ennuis que les grandes catastrophes ».

À 4 jours de la fin de l’année 2010 et, donc, du passage en 2011, l’homme que je suis s’interroge sur ces fins et ces passages :

  • Pour ce qui le concerne personnellement,

  • Pour sa ville surtout,

  • Pour la vie politique accessoirement.

L’année 2011 sera-t-elle meilleure que l’année 2010 ? J’ai peur que non ….

La vie politique sera-t-elle de meilleure qualité ? Je suis sûr que non.

Ai-je encore toute ma place pour essayer de contribuer à les rendre meilleures ? J’avoue mes interrogations.

  • Quand j’entends ici : mais que fait la mairie quand il neige et qu’il y a des bouchons pour cause de Noël.

  • Quand je lis, sous la plume d’une élue UMP, qu’elle se sent visée par mon expression « l’effet Marine » en parlant de la couleur de ses cheveux…

  • Quand j’apprends qu’une ancienne élue communiste villeneuvoise a écrit à Monsieur le Préfet pour lui demander de réquisitionner des salles municipales à Villeneuve pour les Roms au lieu de demander à l’État d’assumer ses responsabilités.

  • Quand on me prête des intentions de carrière politique là où je ne pense et n’agis que pour ma ville et ses dossiers…

Oui je me dis qu’elle est bien triste cette société où, face à un monde de plus en plus fragile et complexe qui peut se déconnecter à tout moment, on a des citoyens mal préparés aux difficultés, des élus « autistes », le tout assaisonné de violences verbales ou physiques, d’intolérances et d’exigences démesurées, d’absence de patience et tout simplement de bon sens.

On me jugera bien pessimiste en cette « période de fêtes », quand il est de bon ton, pour celles et ceux qui le peuvent, de faire la fête (ou de faire semblant).

Je citerai simplement Albert Camus à ce stade de mon carnet :

« Mal nommer les choses ajoute aux malheurs du monde ».

Toute autre interprétation serait déplacée sinon injuste, car à l’instar de Michel de Montaigne :

« C’est une belle harmonie quand le dire et le faire vont ensemble ».

C’est cela qui, une nouvelle fois, structurera mes réflexions et intentions pour l’avenir et donc pour 2011. Et je plains celles et ceux qui croient pouvoir affirmer qu’il en est autrement.

Je suis, certes, de ceux qui pensent comme Albert Camus qu’’ il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre ».

Les fins ne sont que des passages et nous devons, tous, tout faire pour que ces passages se passent du mieux possible pour déboucher sur un état meilleur que celui que l’on a quitté.

C’est ce qui me conduira jusqu’à la fin en tout et, en particulier, pour ce qui me concerne, mes responsabilités publiques, ma ville, notre métropole, nos concitoyens.

Ceux qui en doutent de bonne foi ont bien tort.

Ceux qui n’en doutent pas mais que cela arrange de dire le contraire sont finalement plutôt à plaindre.

À l’heure où « La nuit s’étire, feutrée sous son manteau de neige »,

Je terminerai mon 121ème carnet, « Pour quelques coquelicots de plus… » avec Théodore Fontane :

« Picorer tous les petits plaisirs jusqu’à ce que le grand bonheur arrive…

Et s’il n’arrive pas, on aura au moins profité de tous les petits bonheurs ».

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