Carnet n° 127 du 7 février 2011

« Le prix à payer de la liberté»

 

« La liberté coûte très cher et il faut se résigner à vivre sans elle ou se décider à en payer le prix »

 

C’est un écrivain et homme politique Cubain du XIXème siècle José Marti qui nous le rappelle à un moment où chacun, dans sa vie, chaque peuple dans ses luttes, chaque penseur dans son intimité, chaque militant dans son action, peut en mesurer la véracité et l’actualité.

C’est d’ailleurs souvent quand on perd sa liberté qu’on en mesure réellement la valeur puis le prix à payer pour la retrouver.

Liberté de penser, liberté de s’exprimer, liberté d’écrire, liberté de s’opposer, liberté de s’associer, mais aussi moyens nécessaires pour assumer pleinement ces libertés y compris celle de vivre dans la dignité avec tout ce qu’il faut pour cela en termes de revenus, de logement et de sécurité.

 

Nous sommes donc tous concernés comme citoyens, acteurs ou spectateurs.

 

Les élus locaux et les maires sont en première ligne et il n’est pas étonnant qu’ils fassent maintenant les frais du désespoir d’un nombre croissant de nos concitoyens dont les 3 principaux problèmes sont l’emploi, le logement et la sécurité, 3 problèmes qu’ils soumettent à leurs maires qui restent les seuls élus véritablement accessibles mais qui ne peuvent que renvoyer l’État à ses responsabilités dans ces 3 domaines.

 

Alors, les élus locaux déçoivent, même si, comme à Villeneuve d’Ascq, ils font tout pour assumer leurs devoirs, rendre des services publics de qualité, avec des ressources qui n’augmentent plus, sans majorer leurs impôts et donc en renforçant toujours davantage la rigueur de leur gestion.

 

Nous avons, ce mardi 1er février 2011, en commission plénière, préparé le débat du Conseil Municipal sur le DOB (débat d’orientation budgétaire) du 15 février.

 

J’ai pu, avec Michèle Werrebrouck, adjointe aux finances, et avec fierté, annoncer que pour le troisième budget de ce mandat 2008-2014 nous l’équilibrerons sans augmenter nos taux d’imposition communaux alors que, dans le même temps, l’État se complait dans des déficits budgétaires abyssaux tout en asséchant les ressources des communes et autres collectivités.

 

En démocratie, nous avons la liberté de le dire et les défenseurs du gouvernement devraient avoir la grandeur de se donner la liberté de le reconnaître en évitant de défendre à Paris les suppressions massives de postes de fonctionnaires, tout en réclamant dans leurs villes et régions davantage de policiers, davantage de personnels médicaux, davantage d’enseignants et davantage de juges.

 

La liberté a un prix qu’il faut savoir payer, et c’est mon attachement à cette liberté qui me conduit à répéter que, si, en 2012, la France ne peut se permettre un nouveau quinquennat avec M. Sarkozy, il ne suffira pas de voter pour un(e) socialiste pour changer « la donne et changer la vie ».

 

Il faudra un programme de transformation, des équipes rassemblées et de larges alliances.

 

On ne peut plus gouverner en étant très minoritaire et notre président qui vient encore de perdre 3% dans les sondages devrait l’admettre.

 

Il ne suffit pas de multiplier les anathèmes contre les juges pour rétablir la sécurité ni contre les enseignants pour retrouver une éducation de qualité.

 

L’État devrait s’inspirer de la gestion locale pour ce qui est des services publics et de ce que nous faisons depuis 2 ans à LMCU pour ce qui est du logement…

 

Cela suppose de l’écoute, du partenariat, de la rigueur et du bon sens.

 

C’est ce qui a encore marqué la semaine écoulée en termes de budget communal, d’examen attentif de la situation de la mission locale, du logement dans toutes ses dimensions à Villeneuve d’Ascq, à Lille… et à Bousbecque, du transport public dans tous ses aspects et ses mutations inscrites dans notre calendrier.

 

Oui, une nouvelle fois, on a bien travaillé et les résultats de ce travail intense depuis 3 ans vont se manifester avec force à partir de la fin 2011 jusqu’à la fin 2013.

 

Villeneuve d’Ascq et ses citoyens le méritent qui montrent, dans le même temps, avec leurs associations, leurs manifestations, les concerts, spectacles et matchs mais aussi les performances économiques qui nous placent en pointe (quels que soient les critères de classement) au quotidien notre place grandissante au sein de Lille métropole.

 

La liberté de le penser, la liberté de le dire y compris celle de reconnaître et d’affirmer que cela ne pourra continuer que dans un esprit de rassemblement sans déchirements inutiles… ce qui, je le rappelle, a motivé mes décisions de janvier.

 

Oui, la liberté coûte cher, et celles et ceux qui se battent pour elle en Tunisie et en Egypte le savent.

 

Comment notre ministre des Relations Extérieures, Madame Alliot-Marie, a-t-elle pu à ce point l’ignorer et déshonorer notre pays, la France, qu’elle est supposée représenter.

On en viendrait à regretter M. Bernard Kouchner…

 

Elle aurait dû, elle aussi, relire Gustave le Bon qui écrivait à la fin du 19ème siècle :

 

« Un dictateur n’est qu’une fiction. Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux sous-dictateurs anonymes et irresponsables dont la tyrannie et la corruption deviennent bientôt insupportables »

 

Quant à l’Egypte, on a l’impression d’une « cocotte-minute sous pression ».

 

L’explosion est proche, d’où peut sortir le meilleur comme le pire (à relire « Barrage sur le Nil », un des romans de Christian Jacq).

 

Voilà ce qui arrive quand on se contente d’opposer dictature et désordre…

 

Le jour arrive où l’on risque d’avoir une autre forme de dictature pour et sur un nouvel ordre qui n’a rien à voir avec l’envie de liberté de ses premiers manifestants.

 

Je le redis une nouvelle fois : il est du devoir de l’Europe d’initier une grande politique euro-méditerranéenne car c’est de la rive-sud de notre mer Méditerranée que sont toujours venus et que viendront toujours le meilleur comme le pire.

 

L’humanité y est née, puisse-t-elle ne jamais y mourir !!

 

Senèque l’a écrit, il y a 2000 ans :

 

« Ce n’est pas que nous disposions de très peu de temps, c’est plutôt que nous en perdons beaucoup »

 

Alors, en ce début 2011, avec un présent où se situent nos devoirs, évitons de perdre du temps à quelques niveaux que soient nos compétences.

 

Essayons aussi d’avoir toujours le bon sens de relativiser la gravité des problèmes et l’importance des enjeux sous peine de ne pas savoir faire les bons choix aux bons moments.

 

Quoi qu’il m’en coûte souvent, c’est toujours ce que j’essaie de faire et j’aimerais tant que cette volonté soit partagée sur tout l’échiquier politique et sur l’ensemble du panel citoyen !

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