Carnet n° 131 du 7 mars 2011

VINGT DEUX %

N’en déplaise, sans doute, à certains commentateurs locaux qui ne manqueront pas de m’épingler à la première occasion parce que je dis encore du mal de l’UMP et de son Président :

 

le chiffre est là, « un chiffre qui tue » et dont je ne me félicite pas.

 

Notre Président de la République, moins de 4 ans après son élection « confortable », ne recueille que 22 % d’opinions favorables de la part des Français.

 

On me dira que ce n’est qu’un sondage à un moment donné, certes…

Mais quand on voit que les candidat(e)s UMP aux cantonales peinent à mettre le sigle UMP sur leurs affiches et qu’il ne viendrait à l’idée d’aucun(e) de s’afficher auprès de leur mentor, on a une idée assez juste de l’état de l’UMP et de ses candidat(e)s.

 

Très honnêtement, pour beaucoup, ils et elles ne l’ont pas volé !

 

Quand on n’est pas capable d’avoir sur soi-même, et sur l’organisation à laquelle on appartient, un regard lucide et s’il le faut critique, on s’expose à la cruauté de l’opinion toujours rapide à brûler ce qu’elle a adoré.

 

Personne n’est à l’abri en période de crise économique et de crise de civilisation.

 

« Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente »

(Aimé Césaire).

 

Le plus grave pour une société où plus personne, du simple citoyen aux responsables politiques en passant par la presse et les médias, n’est capable, comme l’a écrit Georges Bernard Shaw, « De faire la différence entre un accident de bicyclette et l’effondrement d’une civilisation ».

 

C’est qu’elle est mûre pour les extrêmes et les violences de toutes natures.

 

Le sondage de dimanche qui place le FN et Mme Le Pen en tête devrait en interpeller plus d’un !

Et je le dis d’autant plus aisément qu’il ne m’étonne pas.

 

Certains comprendront, peut-être, mieux mes appels à un large rassemblement du Camp du Progrès pour éviter « un nouveau 2002 », des appels qui m’ont, il n’y a pas si longtemps, valu bien des sarcasmes quand RC a retiré ses candidats aux élections cantonales.

 

D’autres reliront avec intérêt mes réflexions sur ce que les citoyens ne supportent plus en termes d’insécurité, de laxisme des autorités, d’injustice, sur les peurs et angoisses qu’ils ressentent et sur le fait que la gauche doit les prendre en compte sous peine de voir l’extrême droite pavaner.

 

Georges Lucas l’a écrit :

« La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance ».

 

Les Français attendent aujourd’hui de la gauche et du PS de Martine Aubry des réponses claires et courageuses à leurs peurs et angoisses pour que s’arrête cette spirale infernale.

 

Et, pour ce qui me concerne, je ne crains pas de le redire une nouvelle fois : l’identité nationale ne doit pas être un sujet tabou à condition d’accepter que cette identité évolue et se transforme, au fur et à mesure des nouveaux apports, tout en restant une identité dont tout pays et toute nation ont besoin.

 

Personnellement, je n’accepterai jamais que mon pays, la France, que ma mère et sa famille polonaise ont rejoint dans les années 20 du 20ème siècle, en soit réduite, un jour, à n’être plus qu’une juxtaposition de communautés qui au mieux s’ignorent et au pire s’affrontent.

 

Il faut aussi regarder ce qui se passe sur la rive sud de la Méditerranée, après avoir vu ce qui s’était passé à l’est de l’Europe, en ayant en tête cette quête de l’identité par le respect et la Démocratie !

 

L’Europe a su être à la hauteur pour ce qui est de sa réunification.

Elle doit maintenant l’être avec une grande politique euro-méditerranéenne qui, seule, permettra à la Liberté de gagner durablement dans ces pays où les peuples secouent aujourd’hui les jougs des dictateurs.

 

Et je ne me priverai pas à ce stade de citer un homme qui n’est pourtant pas de ceux que j’admire, Jacques Vergès :

 

« On ne mène pas une politique étrangère avec des clins d’œil et des ronds de jambe… »

 

Avis à Bernard Kouchner, Michèle Alliot-Marie, Nicolas Sarkozy… et Alain Juppé

 

J’en resterai là pour aujourd’hui, laissant à plus tard le temps d’une réflexion sur l’étape de notre mi-mandat municipal, du bilan objectif que je peux en faire et surtout des engagements réitérés pour qu’en 2015 notre ville soit conforme et à l’image des engagements que j’avais pris en 2008.

 

Avec pour terminer une pensée d’un de mes auteurs préférés, Albert Camus :

 

« Qu’est-ce que le bonheur sinon l’accord vrai entre un homme et l’existence qu’il mène ? ».

Lien Permanent pour cet article : http://www.gcaudron.com/?p=209

HTML Snippets Powered By : XYZScripts.com