Carnet n° 133 du 21 mars 2011

« Cette leçon vaut bien un fromage »

Jean de la Fontaine

Les citations possibles ne m’ont pas manqué, ce lundi matin, pour ouvrir mon 133ème carnet, compte tenu d’une actualité particulièrement dense et angoissante.

 

Depuis le Japon, où l’inquiétude ne faiblit pas, à la Libye, même si la décision a enfin été prise de dire « stop » aux massacres de civils, jusqu’à notre pays, la France, où l’extrême droite a confirmé sa percée sous le masque souriant de sa présidente et le regard attristé mais bienveillant de quelques dirigeants de l’UMP…

 

Oui vraiment il n’y a pas beaucoup de raison de ne pas se désespérer !

 

D’où mon choix d’une citation d’Éric Emmanuel Schmitt :

 

« Au lieu de s’inquiéter de ce qui se passera demain, les hommes feraient mieux de s’interroger sur ce qu’ils font aujourd’hui ». À « méditer sans modération » dans toutes les strates de la société et du monde politique…

 

Pour ce qui concerne les Cantonales, nous avons un PS conforté mais pas triomphant ni même enthousiaste, des Verts consolidés, un Front de gauche qui a retrouvé des couleurs, des centristes présents mais désorientés, un UMP et ses « gardes rouges » en perdition, une extrême droite qui surfe sur les angoisses, les peurs et les désespoirs de beaucoup de nos concitoyens…

Oui, il est vrai que ce premier tour des cantonales, marqué par ailleurs du sceau d’une abstention massive, ne peut réjouir aucun démocrate attaché aux valeurs de notre République.

 

Plutôt que des anathèmes un peu faciles, mais inutiles, il faut s’interroger sur ce que nous faisons et sur ce que nous devrions faire aujourd’hui pour répondre aux peurs et aux problèmes de nos concitoyens.

 

Le message est clair : il ne suffira pas en 2012, pour gagner durablement, de miser sur l’échec de l’UMP, de ses disciples, de ses clones et de son chef.

 

L’autre message est tout aussi clair : une fois rédigé et validé, il faut un projet sans fioriture, langue de bois ni propositions « politiquement correctes », un projet qui réponde à l’attente des Français (et en premier lieu de celles et ceux qui souffrent).

 

Il faudra se rassembler en rejetant les jeux d’ego et en additionnant les différences.

 

Plus que jamais, avec Rassemblement Citoyen, je le redis, « il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour bien travailler ensemble au service de tous ».

 

À la vue des résultats sur le canton de Lannoy, sur celui de Lille Sud-Est et sur celui de Villeneuve d’Ascq Nord, qui pourrait encore critiquer la décision que j’ai proposée à notre mouvement RC de retirer nos candidats ?

 

J’espère que le PS, en recul notable sur ces 3 cantons, le méditera comme il comprendra qu’il ne suffit pas de concéder, ici où là, à ses alliés traditionnels un canton ou une circonscription pour faire vivre une vraie diversité dans le camp du progrès.

 

Alors, bien sûr, dimanche prochain, le choix sera clair : battre le FN… partout !

Mais cela ne suffira pas à redresser la barre, à remettre notre pays sur les rails et à redonner à chacun de l’enthousiasme.

 

Il y a 150 ans, c’est Ralph Waldo Emerson qui nous le disait déjà :

 

« Rien de grand n’a été accompli sans enthousiasme ».

 

Et si dire « non au pire », c’est sans doute nécessaire, dire OUI à un projet, à des solutions, à du mieux, suppose, implique et génère seul de l’enthousiasme.

 

Un dernier mot sur les pratiques et postures politiciennes que certain(e)s ici et là dans « les nouvelles vagues » des partis politiques ont cru bon de généraliser au détriment du bon sens, de la réflexion, du partenariat et de la recherche du bien commun : on savait ces pratiques dangereuses. Elles ont montré leur inefficacité. Au jeu de la démagogie, on trouve toujours pire et quand un électeur a le choix entre un original et sa copie, il choisit toujours l’original.

 

Mais comme le disait déjà Monsieur Jean de la Fontaine pour la, le, ou les consoler en conclusion de sa fable « Le corbeau et le renard »

« … Cette leçon vaut bien un fromage sans doute », avant d’ajouter :

« Le corbeau honteux et confus jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus »,

Sur ce point… je suis moins optimiste…

 

Quant au reste du monde, au Japon qui peine à sortir de son enlisement consécutif à des catastrophes naturelles et technologiques, à la côte d’Ivoire où l’on massacre loin des scènes médiatiques, au Moyen Orient sous tension, à la Libye où l’on espère espérer sortir du pire pour aller vers le mieux, je m’appuierai sur René Bazin (1853– 1932) pour dire mon état d’esprit :

 

« On a 3 ou 4 fois dans la vie l’occasion d’être brave et celle, tous les jours, de ne pas être lâche »

 

Car l’aveuglement, le mutisme et l’immobilisme « face à l’événement » conduisent toujours, à l’instar de la lâcheté, à des lendemains pires qu’aujourd’hui. L’important, sinon « le vital », est de ne pas se laisser conduire par « les chaînes d’information permanente » pour réfléchir, décider et agir. C’est vrai à tous les niveaux, du local au mondial.

 

Aujourd’hui, et pour le temps qui me reste, d’ici 2014 et après 2014, ce sera toujours ma ligne de conduite, sans ambition personnelle particulière, mais sans tentation de retraite, pour ma ville et ses habitants, pour le peuple de gauche et pour un monde dans lequel nos enfants et mes enfants pourront vivre… tout simplement.

 

Avec, à l’horizon de 10, 20 ou 30 ans, ces douces paroles de Léonard de Vinci :

« Comme une journée bien remplie nous donne un bon sommeil, une vie bien vécue nous mène à une mort paisible »

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