Carnet n° 134 du 28 mars 2011

« Un voyage de mille lieues commence par un pas »

Un poète persan du 13ème siècle Mocharrafoddin Saadi l’écrivait déjà, il y a donc près de 8 siècles :

« L’excès de sévérité produit la haine. L’excès d’indulgence affaiblit l’autorité. Sachez garder le milieu ! »

Au lendemain des élections cantonales 2011, à l’heure des analyses…, parfois sommaires, à l’aube d’une campagne présidentielle 2012 qui ne s’annonce pas sous son meilleur jour, voilà des paroles et un conseil que devraient méditer les dirigeants du PS, des Verts et de l’UMP si on veut, pour la France, éviter le pire dans un peu plus d’un an.

Car, en effet,

  • si le PS peut se réjouir, avec raison, de retrouver sa première place sur l’échiquier politique français,

  • si l’UMP ne peut plus nier le rejet absolu dont il fait l’objet de la part du peuple français,

  • si les Verts, comme le Front de gauche, ont, heureusement, clairement marqué la pérennité de leur existence,

le niveau record des abstentions conjugué à une nouvelle poussée de l’extrême droite, là où elle était encore présente, doivent interpeller tous les responsables politiques qui se référent aux valeurs républicaines.

Et à ce stade, je redis ma satisfaction, en tant que Président de Rassemblement Citoyen, de n’avoir pas présenté de candidatures RC qui seraient apparues, même à tort, comme des candidatures de division… voire pire dans le canton de Lannoy où le PS a perdu.

Si je note que le PS aura sans doute besoin demain, plus qu’hier, du soutien de l’élue RC Monique Lempereur, si j’entends et je lis, comme chacun, les sondages qui semblent « dérouler un boulevard » au PS pour les présidentielles 2012 : je dis quand même « ATTENTION DANGER » !

Il n’y aurait rien de pire qu’une victoire de la gauche due au simple rejet de M. Sarkozy qui verrait, au deuxième tour de la Présidentielle, une extrême droite à 40%, une recomposition droite – extrême droite avant les législatives suivantes et donc une poussée de ces droites extrêmes à l’Assemblée Nationale, d’abord, puis, peut-être, dans la rue et sans aucun doute aux élections intermédiaires ultérieures dont les municipales de 2014.

Si, en 2012, M. Sarkozy doit partir, si le camp du progrès doit gagner, il doit le faire avec un très large rassemblement sur un projet social, laïc et Républicain qui réponde (sans excès de sévérité ni de faiblesse et d’indulgence) aux besoins et aux angoisses des Français.

Le message est clair : le laxisme en matière de sécurité et de comportement, l’injustice en matière de droit, de revenus et d’impôts, l’absence de rêve pour les plus pauvres et de moyens de vivre y compris en termes de logements pour des millions de nos concitoyens conduirons au désespoir et à des réactions incontrôlables, si le camp du progrès n’écoute pas le peuple dans nos villes et nos quartiers.

La politique ne se réduit ni à des sondages ni à de l’arithmétique.

Si aujourd’hui, et je le redis encore, mon choix c’est Villeneuve d’Ascq, si toute mon énergie est consacrée à ma ville et à ses habitants, je l’ai dit aussi, je n’assisterai pas en simple spectateur aux Présidentielles et aux Législatives 2012.

D’ici là et en attendant, nous allons, demain, mardi, voter un de nos meilleurs budgets avec un niveau de services encore amélioré, un budget d’investissement jamais atteint pour rénover nos équipements et cela sans augmentation de nos taux d’imposition.

J’espère que le débat qui va l’entourer en sera digne et que les élections qui viennent de s’achever auront redonné à chacun la juste mesure du slogan de ma campagne 2008 :

« Il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour bien travailler ensemble au service de tous ».

Tel sera, de toute façon, mon état d’esprit et donc mon comportement.

Dans un monde périlleux et fragilisé par la raréfaction de ses ressources, les effets des catastrophes naturelles, les risques induits par nos voracités passées, les violences de toutes natures qui déchirent les régimes en place, les impatiences légitimes des uns en lutte avec le conservatisme des autres, les mises en causes très naturelles de « la loi du plus fort » sous toutes ses formes et en tout lieu,

nous avons besoin d’une Europe forte qui doit rester un modèle et cette Europe forte a besoin d’une France forte dont le modèle laïc et Républicain est, on le voit, loin d’être obsolète.

Oui, on ne peut le nier, en politique tout n’est pas qu’arithmétique.

Il faut remettre l’Humain au cœur de tout et la volonté politique aux commandes du et des pouvoirs.

Quel voyage ! Me diront certains… (en chuchotant peut-être… et à votre âge ?…)

Je leur répondrai en concluant avec un proverbe japonais.

« Même un voyage de mille lieues commence par un pas »

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