Carnet n° 258 du 12 aout 2013

Après la crise… à quand une « nouvelle naissance » ?

 

 

Avant de nous quitter il y a quelques semaines, Pierre Mauroy, (dont le Grand Stade a porté, officiellement, pour la première fois le nom ce 10 août lors du match de rentrée du Losc),

 

Pierre Mauroy, disais-je, nous avait laissé un message, à son image, toujours porteur d’espoir :

 

« La crise n’est pas comme une maladie dont on ne peut sortir, elle est une sorte de nouvelle naissance ».

 

Je pense qu’il avait certainement raison, en ajoutant cependant que c’est une naissance qui se fait toujours dans la douleur et dont on ne peut anticiper la durée de l’accouchement.

 

Si on ajoute à cela que ce ne sont pas les fauteurs de crise qui en souffrent le plus, le tableau est brossé.

Car si on s’en réfère à la dernière grande crise que le monde ait connu, celle de 1929, on en mesure les conséquences durant 15 ans avant la renaissance de 1945.

 

Des millions de chômeurs, de la misère profonde pour les plus fragiles, des dictatures et des tyrans impitoyables, des massacres et l’holocauste, le nazisme et le fascisme des tâches jamais effacées, la deuxième guerre mondiale, ses plus de 50 millions de morts et sa centaine de millions de blessés, sans oublier une Europe ravagée et déchirée, des populations traumatisées, l’horreur nucléaire au Japon, les chambres à gaz et les déportations…

 

Puisse la crise profonde que nous traversons aujourd’hui ne pas devoir déboucher sur une nouvelle naissance dans de telles douleurs !

 

On peut l’espérer… on n’en a pas la certitude.

 

Car contrairement aux livres d’histoire où on peut découvrir à la fois, en quelques pages, le début et la fin de chaque grand événement : crises, guerres, catastrophes,

la vie qui se déroule nous fait vivre chaque stade de l’événement sans qu’on n’en connaisse ni la suite ni la fin avant de n’y être arrivé.

 

Sur le plan économique, non seulement on ne connaît pas la date de « sortie de crise » mais c’est presque quotidiennement que nos dirigeants ajustent leurs prévisions. Et le temps est long pour celles et ceux qui en souffrent. François Hollande en fait l’amère expérience lors de ses déambulations estivales et ses ministres aussi, même si certain(e)s essaient de conjuguer « l’utile et l’agréable »…

 

Quant aux élus locaux, ils vivent les conséquences de cette crise au quotidien : difficultés de vie de leurs concitoyens, chômage, logement, loyers, mais aussi violences, délinquances, trafics de tous ordres, cambriolages…

 

Ces élus que nous sommes en sont les témoins et pour nos concitoyens les seuls auxquels ils peuvent s’adresser en des termes pas toujours aimables…

 

A Villeneuve d’Ascq, c’est ainsi que le mois d’août a commencé avec, en quelques heures, une arrivée impromptue de gens du voyage, une nouvelle implantation de Roms, un cambriolage où la victime a réagit et dont « l’auteur Rom présumé » s’est retrouvé au CHR.

 

Cela fait des mois, sinon des années, que je dis les risques de l’exaspération des citoyens face à ce qu’ils considèrent comme du laxisme des autorités.

 

La ligne rouge est en passe d’être franchie. Puissent « nos hauts responsables » s’en rendre enfin compte avant qu’il ne soit trop tard !

 

En ce qui me concerne, après mes visites de centres de vacances et de centres de loisirs, j’ai fait, durant la semaine dernière, une visite des principaux chantiers municipaux de l’été.

 

Je n’hésite pas à dire ma fierté du travail accompli par nos services, celui des entreprises à qui nous donnons du travail et le tout avec des finances équilibrée et saines.

 

Puisse l’année à venir qui s’annonce périlleuse sur le plan national nous le permettre encore !

 

J’y travaille aussi durant cet été avec des dossiers qu’il nous faut préparer et lancer avant de les mettre en œuvre d’ici 2020 si, bien sûr, les électrices et les électeurs, en mars 2014, nous en confient l’honneur et le mandat.

 

Martin Gray a écrit :

 

« Avant de semer, il faut labourer. Avant de récolter, il faut attendre que le grain germe ».

 

C’est ce que je fais et c’est ce que nous faisons.

 

Avec en guise de sourire en ces temps de grisaille, ces mots de Matisse :

 

« Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir ».

 

Aujourd’hui 12 août, je suis à Bellevaux et à Habère Poche avant d’aller à Rémuzat pour mes dernières visites (du mandat ?), Rémuzat que j’avais découvert en 1977 lors de ma première visite en tant que Maire…

 

« Le temps s’en va, le temps s’en va… Madame…. Las le temps non mais nous nous en allons… » (Pierre Ronsard, 1524-1585, « sonnet à Marie »

 

Cela dit sans mélancolie…

L’important dans sa vie et les bilans qu’on peut en faire, c’est d’y trouver des raisons d’avoir le sentiment de n’avoir pas été inutile en tout…

Et c’est le cas pour ce qui concerne ma vie au service de ma ville.

 

C’est peut être aussi un peu le cas de ce que j’ai pu faire au Parlement Européen sur les dossiers industriels, la recherche et l’énergie… C’est du moins l’impression que j’ai tiré des archives conservées par mon père que j’ai enfin eu le cœur de rouvrir en cet été 2013, un an et demi après son départ.

 

« Le temps s’en va… Le temps s’en va… »

 

L’énergie, une condition pour construire l’avenir, l’humain qui permet de le faire et qui lui donne tout son sens.

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