Carnet n° 252 du 1er juillet 2013

« J’ai rêvé d’un autre monde »

 

Depuis ce que l’on appelle couramment « ma tendre enfance »… à un stade aujourd’hui de ma vie que je qualifierai pudiquement « d’âge plus avancé »,

 

je n’ai jamais cessé de « rêver d’un autre monde », à l’instar de la chanson du groupe Téléphone, en écho « aux années 80 » qui ont résonné vendredi dernier à Villeneuve d’Ascq, avec, au demeurant, quand même, une description de cet autre monde espéré un peu plus « riche » que les paroles réécoutées de la célèbre chanson…

 

Mais on m’autorisera d’ajouter que je ne me suis pas contenté de rêver un autre monde et que, très modestement, pas à pas, avec mes moyens et mes forces, certes limités au regard du monde qui nous entoure, j’ai essayé de contribuer à construire cet « autre monde » dans ma sphère d’élu local, avec continuité et pugnacité, pour lutter contre les inégalités dès l’enfance et tout au long de la vie, pour offrir à chacun les moyens de se réaliser dans toutes les activités sportives, culturelles et associatives qui dépendent de la municipalité pour que chacun ait toute sa place dans cette micro société qu’est une ville, pour résoudre au mieux les problèmes des citoyens, répondre à leurs angoisses, mettre de l’humain au cœur de tout.

 

Cela explique sans doute ma crispation quand j’entends les donneurs de leçons, qui jouent en politique comme on joue à saute-mouton ou aux dames, sur et à coups de mandats obtenus de la part de leurs appareils politiques.

 

Cela explique davantage sûrement ma colère face aux imprécations de celles et ceux qui veulent réduire le travail fait et les enjeux à quelques grands slogans qui, sans doute, font échos à de véritables angoisses mais qui contribuent par leurs violences et leurs simplismes à pousser nos sociétés vers le pire….

 

Et je sais que cette colère est partagée par l’immense majorité des 519 417 élus municipaux français qui ne coûtent rien… ou si peu tout en donnant tout leur temps… ou presque, à leurs concitoyens.

 

S’il est 2000 à 3000 élus « aux statuts confortables », s’il en est quelques dizaines dont l’honnêteté n’est pas la qualité première, il faut ramener ces chiffres aux pourcentages calculés par rapport à ces 519 417 élus municipaux (+ les moins de 3000 élus nationaux, européens, présidents de régions et de départements).

 

J’avais besoin, en ce 1er juillet 2013, de le dire avec force, de le crier presque à celles et ceux pour qui les mairies sont des citadelles à prendre comme autant d’étapes dans leurs carrières politiques.

 

Un élu local qu’il, ou elle, soit conseiller(e) municipal(e), adjoint(e) ou maire est d’abord un citoyen comme les autres qu’il a l’honneur de représenter, qui vit comme eux avec sans doute davantage de devoirs que de droits sous l’éclairage parfois brutal de l’actualité et les revendications tout aussi brutalement exprimées par tous les insatisfaits.

 

Il faut donc une farouche volonté, une énergie sans faille et une absolue détermination pour avoir encore envie en 2014 de se présenter aux élections locales.

 

Une élection ne se négocie pas, elle se mérite !

 

Et l’élection d’un Maire, c’est aussi celle d’une équipe que je veux large et représentative du camp du progrès avec, au-delà, une volonté d’associer les autres sans complaisances ni faiblesses mais avec le respect de leurs différences.

 

J’espère y arriver pour continuer à jouer mon rôle de chef d’orchestre, un orchestre à propos duquel un certain Jean-Claude Decalonne, auteur et éditeur musical, a écrit :

 

« Dans un orchestre, on apprend tout : à vivre, à vibrer, à écouter les autres, à évoluer, à accepter les différences, à travailler et à aimer ».

 

Et en ce sens aussi, une ville est un orchestre au sein de laquelle et duquel on vibre, on vit, on reçoit et on donne, comme je l’ai fait encore tout au long de la dernière semaine de juin, ses fêtes d’écoles et ses galas, ses assemblées générales et festivités de fin d’années, ses cérémonies de départ en retraite pour certains et de préparations déjà de la rentrée pour les autres, ses dernières réunions politiques et de Conseil Municipal, ses ultimes mises au point pour la période estivale, ses concerts champêtres et en point d’orgue à Asnapio de « fabuleux paysans gaulois »

 

Une semaine dense, riche, active au cours de laquelle en Conseil Municipal avec le compte administratif 2012, le budget supplémentaire 2013 et le rapport de la Chambre Régionale des Comptes, chacun aura pu mesurer la qualité et la rigueur de notre gestion, les résultats obtenus malgré la crise et les moyens dégagés pour aller encore plus de l’avant.

 

On aurait aimé :

 

  • qu’il en soit de même au niveau national et que cessent des affaires à droite comme à gauche qui sont le carburant de l’extrême droite,

 

  • qu’il en soit de même sur le plan mondial où des incendies et des violences reprennent en Égypte et ailleurs sous les yeux concupiscents des États Unis, de la Russie et de la Chine,

 

  • qu’il en soit de même en Europe où l’adhésion d’un 28ème État, la Croatie, ne doit pas nous faire oublier qu’il nous faut « rêver et construire une autre Europe » sous peine de la voir retomber dans ses démons des années 30 du 20ème siècle, ce qu’à l’extrême droite… on appelle avec une jouissance mal dissimulée.

 

On le voit, le travail d’un élu comme moi ne manque pas, pour répondre aux angoisses, expliquer ce que l’on peut faire et ne pas faire, avec honnêteté et sans démagogie ni mensonge.

 

Pas simple face à des adversaires pour qui peu importe les moyens, seul le résultat compte : la conquête du pouvoir.

 

Oui j’ai rêvé un autre monde, j’ai tout fait pour contribuer à mon niveau et modestement de le construire.

 

J’ai le sentiment d’avoir au moins partiellement réussi et s’il arrivait que je doive arrêter à court ou moyen terme de part ma volonté ou celle de mes concitoyens, je le ferai, j’en suis sûr, sans aigreur ni regret conscient d’avoir fait mon travail.

 

Avec en tête ces mots de Marcel Proust :

 

« Il n’y a pas de réussite facile ni d’échecs définitifs »

(sinon dans notre dernier combat contre la mort)

 

Le tout sous le charme un peu démoniaque d’un violon qui parfois heureusement nous mène à l’extase.

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