Carnet n° 139 du 2 mai 2011

« Une semaine en enfer ! »

J’ai passé, en survolant la presse et en entendant les médias, une semaine (que je ne peux comparer qu’à ce que j’avais vécu, il y a 9 ans en 2002, quand j’avais osé me dresser contre le PS…), une semaine que je qualifierai de « semaine en enfer ».

Quel crime avais-je donc commis pour mériter, après 35 ans de vie élective, un tel traitement et de telles injures de la part, souvent, de militants qui, en leur temps, (ou celui de leurs pères spirituels) n’en avaient pas dit autant sur Nicolae Ceausescu en Roumanie ou sur Staline dans les pays satellites de la Russie ?

Simplement, un samedi matin, c’était le 23 avril, alors que des villeneuvois en colère de voir le bidonville rom hellemmois s’étendre encore à leurs fenêtres (de par la décision de M. Pargneaux de faire ériger une nouvelle cabane sans permis ni autorisation légale) se préparaient à en « découdre », nous avons décidé de faire démonter cette cabane en construction.

Si heureusement, j’ai eu le soutien massif sinon unanime, dans cette action de sécurité et de bon sens, que peuvent comprendre celles et ceux, qui, bien que vivant dans des conditions fragiles, précaires et difficiles, paient pourtant leurs loyers, leurs charges, leurs impôts, veillent à bien se garer, à demander un permis s’ils érigent une clôture ou un abri de jardin, taillent leurs haies ou arbres,

je dois avouer que ce n’est pas facile à entendre (avec une mention particulière pour le MRAP qui ira jusqu’à m’assimiler à M. Le Pen).

En repensant à cette citation qui dit « Tout ce qui ne vous tue pas vous renforce » et à ces paroles de ma grand-mère qui aimait à répéter « Je ne suis pas rancunière, mais je n’oublie pas et je ne pardonne pas « ,

Cette « semaine en enfer » m’aura, au moins, permis :

  • de remettre d’actualité la situation des roms que beaucoup ignorent de par le fait qu’ils sont concentrés dans quelques quartiers de quelques communes (dont bien sûr l’Hôtel de Ville et le Pont de Bois à Villeneuve d’Ascq)

  • de m’obliger à « relativiser » les belles déclarations, sinon illusions (je parle des miennes) sur la nouvelle gouvernance LMCU,

  • de me rappeler qu’en politique, tout acte de bonne volonté est considéré par les partis politiques comme des signes de faiblesse.

Je n’ai donc pas l’intention sur le dossier des roms d’en rester là, sachant qu’il s’agit de citoyens européens dont l’Europe, et ses députés européens doivent défendre les droits dans leurs pays et qui doivent respecter nos lois quand ils sont dans le nôtre.

J’attaquerai toute volonté de constructions en dehors des règles d’urbanisme comme j’ai, enfin, réussi à obtenir du Procureur de la République un engagement à poursuivre la mendicité des enfants comme le prévoit notre droit pénal.

Je n’ai plus, non plus, l’intention de croire aux bonnes paroles et aux compliments mielleux, convaincu que je suis que l’apathie politique des uns, la langue de bois généralisée et le « politiquement correct » des élites conduiront dans les 5 ans qui viennent l’extrême droite au pouvoir !

Ce ne sont pas les discours de M. Sarkozy qui font monter Madame Le Pen, c’est leur absence de résultats comme c’est de l’aveuglement de trop de politiques face à la souffrance, à la peur et aux angoisses des citoyens, en particulier les plus pauvres et fragiles.

Dans la campagne des présidentielles et celle des législatives, je saurai le dire, tout comme je saurai exiger de l’Europe qui a supprimé ses frontières intérieures qu’elle sache se doter de frontières extérieures réellement protégées !

Et de redire clairement que si les roms ne sont pas des réfugiés qui fuient un pays en guerre mais des citoyens européens d’un pays de l’Union Européenne, les Tunisiens n’ont plus à fuir un pays qui à renoué avec la Démocratie et qui n’est pas en guerre, ce qui n’est, bien sûr, pas le cas des Libyens voire des Syriens.

Les Américains, en réussissant à abattre Ben Laden, viennent de nous montrer qu’une Démocratie doit savoir prendre les armes pour se défendre contre celles et ceux qui ne croient qu’aux pouvoirs de leurs bombes.

A l’heure qu’il est, les « ronds de jambes » dans les salons du FMI et les couloirs des G10 ou G 20 ne sont plus de mise pour faire face aux périls qui nous menacent.

Certains, à ce stade, me demanderont peut-être : « et Villeneuve dans tout cela ? ».

Et je leur répondrai que si mon attitude vis à vis « des princes et princesses qui nous gouvernent » me compliquera sûrement la tâche, nos dossiers resteront « ma priorité et des priorité » et qu’il me reste encore « quelques cartouches » pour m’aider à les faire avancer.

Et quand je regarde notre bilan de mi-mandat, ce que nous avons fait au regard de ce que nous avons promis, avec une fiscalité locale qui nous place en 19ème position sur 27 villes de plus de 10 000 habitants de LMCU (c’est à dire que 18 communes ont des impôts plus élevés et 8, seulement, moins élevés), j’ai et nous avons tout lieu d’être fiers et je le dis sans ambages.

Je terminerai mon carnet du jour avec cette citation de Ralph Waldo Emerson :

« L’idéal de la vie n’est pas l’espoir de devenir parfait, c’est la volonté d’être toujours meilleur »

avec, envers et contre tout, ces paroles de Léon Daudet :

« Cultive ton enthousiasme comme une plante merveilleuse ».

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