Carnet n° 241 du 15 avril 2013

Quand rien ne va… rien ne va… malgré tout, tout peut arriver… même le meilleur

« Quand rien ne va… rien ne va »

Tout le monde connaît la formule. Il est des moments dans la vie, ou quoi qu’on fasse ou quoi qu’on dise…. rien ne va, pire, tout se retourne contre vous…

François Hollande, Jean Marc Ayrault et Harlem Désir ont du se la répéter plus d’une fois au cours de la semaine qui vient de s’écouler, depuis les suites de « l’affaire Cahuzac » aux désaccords exprimés sur la manière de contrôler le patrimoine des élus entre les partisans des investigations et les adeptes des publications, la révolte publique et virulente d’une partie de la majorité contre la politique suivie par l’exécutif en matière économique et donc contre son inscription dans le cadre européen actuel,

la violence croissante des manifestations intégristes contre une loi républicaine dite du « mariage pour tous » par des mouvements qui veulent imposer leurs rejets de droits nouveaux à d’autres citoyens par une loi qui ne leur enlève rien des leurs.

Et « cerise sur le gâteau », ce samedi à la Villette, un premier ministre qui avait préparé un discours « solide et cohérent » devant « le parlement du PS », un bon discours, dirai-je, même si je n’en partage pas « l’entière logique » qui le sous-tend, et qui voit ce moment éclipsé dans tous les médias par l’irruption musclée d’une cinquantaine d’ouvriers de chez Peugeot venus crier leur colère.

Oui vraiment « quand rien ne va, rien ne va ».

Et pourtant quelles que soient les maladresses de toutes origines de ce gouvernement, on ne peut pas dire qu’il n’essaie pas de prendre à bras le corps des dysfonctionnements « du politique » et de la politique qui, je le redis, ne touchent, au demeurant, qu’une très faible partie du monde des élus (près de 500 000 au total en France) dont le statut n’a rien à voir avec celui des dirigeants du monde économique, financier voire de beaucoup d’acteurs du monde sportif.

Le risque pourtant est réel, (beaucoup le disent) qu’à trop vouloir en faire, on fasse pire que mieux en sombrant dans la caricature sans tenir suffisamment compte des situations individuelles et surtout sans se mettre à l’abri des fraudes volontaires et bien organisées qui sont derrière toutes les affaires récentes en la matière….

Et pourtant aussi, et quels que soient les risques de la violence, comment, en termes d’État civil, céder à celles et ceux qui veulent dans nos règles de droit imposer aux autres leurs préceptes religieux aussi respectables soient-ils sous peine de retourner vers « des royaumes chrétiens » ou d’aller vers des « Républiques Islamistes » et donc de faire fi de la laïcité ?

Personne demain ne sera davantage obligé de se marier avec quelqu’un du même sexe qu’aujourd’hui personne n’est obligé ni interdit de se marier dans une église après l’avoir fait à la mairie….

Reste la question des orientations de la politique économique dont on peut dire que si elle n’a pas des conséquences aujourd’hui aussi pires que ce que l’on voit dans d’autres pays européens, elle est quand même éloignée de ce que les électeurs de François Hollande attendaient de lui, de son gouvernement et des députés de sa majorité !

Au demeurant, la solution est d’abord européenne et la France paie là son insuffisant engagement en Europe, au sein de la commission, du conseil et du Parlement Européen.

Peser sur la ligne européenne implique un engagement de chaque instant et pas simplement des aller-retour télévisés à Bruxelles (combien de fois l’ai-je répété ?).

Entre des hauts fonctionnaires français qui ont toujours préféré Paris à Bruxelles, des ministres souvent absents lors des conseils européens et des députés européens français adeptes du Thalys (TGV Paris-Bruxelles) pour être le plus souvent à Paris au plus près du pouvoir qui, à défaut d’être réel, leur ouvre des portes ministérielles… (chacun peut en faire le compte au sein du gouvernement…),

comment faire le poids face à la présence, la durée et la pugnacité à ces différents niveaux des allemands et des britanniques ?

Et si on ne me croit pas, qu’on interroge Jacques Delors, il le confirmera. (il y a quelques semaines encore il me le redisait personnellement lors d’un match au grand stade dont il est un des fidèles).

A ce stade de mon 241ème carnet, à celles et ceux qui pourraient s’interroger sur les raisons de mon engagement encore renouvelé, je répondrai par ces mots de John Fitzgerald Kennedy :

« Le vrai politique, c’est celui qui sait garder son idéal tout en perdant ses illusions »

et en ce sens je reste quand même « un vrai politique ».

Dans le monde d’aujourd’hui, où le médiatique éphémère l’emporte trop souvent sur l’action en profondeur,

où l’annonce au bon instant efface toute possibilité d’analyse,

où la haine déforme certains visages bien connus des médias devant le sénat ou ailleurs,

où, même de vrais républicains de droite se laissent aller à leurs côtés espérant ainsi retrouver vite les « dorures des ministères »,

où telles des girouettes d’autres cherchent le moment « de changer de camps » avant même de savoir lequel tant « le vent tourne fou »,

je reste et resterai ancré sur mes positions d’homme de rassemblement :

  • sur des valeurs laïques et républicaines

  • sur des idées et des projets qui répondent aux besoins quotidiens tout en préparant l’avenir,

en continuant une gestion rigoureuse de chaque instant qui, seule, peut nous éviter les affres de l’austérité

  • en exigeant de la transparence à tous les niveaux pour éviter toutes les dérives populistes aussi ridicules que dangereuses

  • en rappelant qu’en République chacun doit respecter nos règles et nos lois qu’il soit de nationalité française ou étrangère, riche ou pauvre, croyant ou non, au pouvoir ou dans l’opposition.

Et s’il devait m’arriver de me sentir trop ringard avec ces règles d’éthique, je préférerais me retirer que d’en changer.

C’est ce qui a sous-tendu mon intervention sur le logement en conseil de Lille métropole ce vendredi.

C’est ce que je n’ai pas cessé de rappeler partout où je suis passé dans ma ville , de manifestations citoyennes en manifestations associatives.

C’est ce qui m’a donné le bonheur d’accueillir à l’Hôtel de Ville plus de 200 jeunes qui reçoivent leur première carte d’électeur.

Non vraiment je ne changerai pas avec dans mon cœur et dans ma tête ces mots de Charles de Gaulle :

« Tout peut, un jour, arriver, même qu’un acte conforme à l’honneur et à l’honnêteté apparaisse, en fin de compte, comme un bon placement politique »

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