« Les « y’a qu’à » ne sont plus de mise »
Oradour-sur-Glane, où je me suis rendu vendredi dernier pour le 67e anniversaire du massacre de ses 642 habitants (bébés, enfants, hommes, femmes, vieillards) par la division SS « Das Reich », a réveillé beaucoup de mes interrogations et de mes angoisses sur la vie, la société, l’histoire telle qu’on l’écrit, mais aussi telle qu’on la vit et sur l’impréparation de la plupart des femmes et des hommes d’aujourd’hui à prévoir et à affronter des périls qui se profilent dans le monde, en Europe encore, à ses portes, voire chez nous dans nos villes et nos quartiers.
Plus de 60 ans de paix relative en sont sûrement une des causes… Mais pas seulement.
Le délitement d’un certain nombre de nos valeurs républicaines, des égoïsmes exacerbés, une incapacité à relativiser les choses,… en constituent quelques autres. Sans oublier ce cadre sociétal médiatique que résume bien Michel Tournier quand il dit :
« Le magazine, le film, la télévision gavent l’œil et réduisent le reste de l’Homme à néant. L’homme d’aujourd’hui se promène muselé et manchot dans un palais de mirage ».
Tout est dit (ou presque) avec des évènements qui occupent tout (ou presque) avant de passer le relais à d’autres sans qu’on sache vraiment ce qu’ils sont ensuite devenus….
Rappelons nous, depuis le début 2011 :
- Les révoltes populaires dans les pays du sud de la Méditerranée
- Les catastrophes au Japon
- L’affaire DSK
Et depuis quelques jours, le salaire de Luc Ferry et les plaisanteries corréziennes de M. Chirac.
Tout s’enchaîne, en boucle, sans ordre ni hiérarchie d’importance…
Et l’on voudrait que nos concitoyens conservent ou acquièrent des capacités d’analyse ?
Je m’interroge encore, ce matin, sur la vanité de mes pages hebdomadaires d’écriture, voire sur mon action quotidienne, sur mes réponses que je veux claires, honnêtes et de bon sens à la centaine de questions que je reçois chaque semaine.
Peut-on exister vraiment dans un monde cadré par l’évènementiel présent, l’audimat, les pulsions, où chacun n’accepte d’entendre et de voir que ce qu’il a envie d’entendre et de voir ?
Oui, je m’interroge et si malgré mes doutes, je continue, c’est que contrairement à d’autres j’ai réussi à profiter du temps qui passe pour trouver la force de me détacher « de tout ce qui pourrait rester de tentation carriériste », voire même de toute obsession de popularité, pour essayer de continuer à agir pour ce qui, à tort ou à raison, me semble juste.
Alors, oui, je travaille, quelque 10 à 14 heures par jour :
- Sur les dossiers de notre villeoù malgré un taux d’imposition communale de taxe d’habitation qui nous place à l’intérieur de LMCU en 19e position des 27 villes de plus de 10 000 habitants et malgré un État qui assèche nos finances :
- Nous rénovons nos équipements
- Nous améliorons nos services publics communaux
- Nous contribuons à son animation dans tous les domaines
- Nous assurons sa propreté, son fleurissement et sa verdure.
- Sur le dossier des Roms, où je me prépare à saisir la justice pour que le droit soit respecté par eux, d’abord, par les autorités qui ferment les yeux, ensuite, et ce, afin que nos concitoyens ne puissent plus croire que le droit n’est pas le même pour tous ! L’histoire nous le montre : le laxisme conjugué à l’aveuglement et aux lâchetés grandes ou petites tue la démocratie !
- Sur la demande de Démocratie Participative où je ne cesserai de répéter, au risque de n’être pas compris, qu’il ne suffit pas de poser de bonnes questions et de les reposer en attendant les réponses, il faut aussi proposer des solutions. Certes c’est moins simple, mais c’est pour moi ce qui doit faire toute la différence entre un Conseil de Quartier et un comité de défense.
Finalement, les jeunes du Conseil des Jeunes, après un an de travaux, l’ont compris.
Bravo à eux !
Ce sera une de mes contributions au débat préalable au renouvellement de ces Conseils.
- Sur les grands débats de société
o Valeurs républicaines contre toutes les formes de communautarisme
o Laïcité
o Respect des droits individuels dans un cadre qui assure les droits collectifs
o Urgence écologique planétaire
o Gestion des crises
o Énergie de demain,
de gros dossiers, des questions vitales où le « n’y a qu’à » n’est plus de mise…
- Sur les prochaines élections de 2012, où j’avoue une certaine lassitude de voir passer les grands et nécessaires débats derrière des petites phrases et des caricatures dans des « guerres de position » d’un autre âge là où il faudrait de l’audace pour changer les choses et changer la vie.
Si nos élites politiques ne s’en rendent pas compte, c’est la rue qui prendra le relais avec sa fraîcheur du début et ses risques dans un deuxième temps…
On se « fiche » de l’humour corrézien et le cas de Luc Ferry payé par son ministère pour faire autre chose, certes anormal, n’est ni nouveau ni unique quels que l’époque et le gouvernement…
C’est le système qu’il faut resserrer et ce n’est pas compliqué à faire… il suffit de le vouloir. Quand en 1978, j’ai été détaché par l’éducation nationale, mon salaire a été très naturellement et immédiatement supprimé.
Pour terminer sur une note « d’humour grinçant », sans aucun lien avec la question précédente, j’avoue que j’ai bien ri ce dimanche en ouvrant Nord Eclair où une pleine page nous informe que M. Stievenard a été désigné comme « mobilisateur du PS à Villeneuve d’Ascq »
Le socialisme et le PS villeneuvois sont sauvés…
Je ne sais pas ce que cherchent les socialistes… mais je peux les assurer qu’ils vont le trouver…
Heureusement qu’il n’y a pas que cela dans la presse locale mais aussi et surtout les reflets de la vie associative toujours plus riche à Villeneuve d’Ascq :
Galas de danse, concerts, lotos et vides greniers, compétitions sportives avec les performances féminines en football, rugby, GRS, tournois des jeunes de l’US Ascq, 15e du nom, notre équipe de foot-fauteuil championne de France, etc… etc…
Rien que du bonheur
Et la fierté d’être villeneuvois !
« L’oreille est le chemin du coeur »
(Voltaire 1694 – 1778)
Tout au long de ma vie, j’ai aimé écrire et ce, depuis 1960.