Carnet n° 149 du 11 juillet 2011

« De petites volontés font de gros résultats »

Il est plusieurs citations « dans mes réserves » que j’aimerais utiliser dans mes carnets et que j’hésite à reprendre de peur de les voir mal interprétées ou déformées.

Parmi elles, il en est une que je trouve juste, avec un risque bien réel de voir celui qui la reprend taxé de « populiste ». Le temps est pourtant venu, ce matin, pour moi de l’écrire en ouverture de mon 149e carnet :

« La France est atteinte d’une surproduction de gens à diplômes, polytechniciens, économistes, philosophes et autres rêveurs qui ont perdu contact avec le monde réel ».

Qui ne s’est jamais fait cette réflexion après s’être enlisé pour une question ou un dossier, au départ tout simple, dans les méandres et labyrinthes de l’Administration ?

Plus on dit qu’il faut simplifier, plus cela se complique, plus on affirme vouloir décentraliser plus l’Administration Centrale repose de multiples verrous.

C’est ce qu’on appelle depuis longtemps « le mal français ». C’est, ce, qu’aujourd’hui, on se dit plus que jamais à propos du monde politique qui s’enlise dans un marécage nauséabond à 10 mois des élections présidentielles, appuyé en cela par toutes les dérives rendues possibles par les nouvelles technologies de la communication et « les impératifs » de l’information en direct !

C’est dramatique pour notre Démocratie.

C’est insupportable au regard des valeurs de notre République que nous allons, et que je vais rappeler, dans 3 jours à l’occasion de notre Fête Nationale au pied de l’Arbre de la Liberté sur notre place de la République.

3 valeurs en forme d’objectifs au nom des 3 couleurs de notre drapeau :

Liberté – Egalité – Fraternité

3 valeurs auxquelles il nous faut maintenant rajouter une quatrième : la laïcité, une valeur, une exigence sans laquelle les 3 premières sont condamnées à disparaître dans les 15 ans qui viennent sous la pression et les attaques du communautarisme et des intégristes. On verra, de plus en plus, se créer des quartiers « homogènes en termes d’origines et de religions », des quartiers qui cohabiteront durant de courtes périodes cernées d’autres marquées par des affrontements… et ce, avant de se retrouver, un jour, dans des cimetières eux-mêmes parcellisés par l’origine et la religion…

Quel monde, aurait dit ma grand-mère…!

Oui, quel monde ! Et si on ne réagit pas, c’est ce monde que nous allons laisser à nos enfants.

C’est le Marquis de Vauvenargues qui écrivait au XVIIIe siècle « le monde est un grand bal où chacun est masqué »… Sauf qu’aujourd’hui, bien des masques tombent ou sont tombés…

Et je m’interroge à nouveau sur « la vanité » de toute action et donc de mes propres actions, en m’accrochant pour tenir néanmoins (et résister à l’envie de me retirer de ces cloaques) aux paroles de Charles Baudelaire :

« Une suite de petites volontés fait de gros résultats »

  • Volonté de rénover notre ville,

  • Volonté de rendre les meilleurs services publics à tous aux coûts les plus justes,

  • Volonté de résister à l’envie de certains de se débarrasser de leurs problèmes en les envoyant chez nous,

  • Volonté de réduire les effets négatifs pour nos concitoyens d’événements et d’équipements certes nécessaires pour LMCU,

  • Volonté de remettre l’humain au coeur de tout, même si c’est difficile et que je ne possède pas de potion magique pour cela,

  • Volonté d’être, à chaque instant, le plus juste possible.

D’autres, comme moi, essaient, y compris dans les débats politiques et je les admire quelles que soient leurs sensibilités.

Mais, n’est-ce pas la lutte éternelle entre le pot de terre et le pot de fer ?

Sans doute… mais… A-t-on le droit de ne pas essayer de convaincre la grenouille de la fable qu’elle se trompe ? La laitière qu’elle va chuter ? Le loup que la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure ?

Tout est affaire de juste milieu, et surtout de pensée et d’action en écoutant Henri Bergson :

« Agir en homme de pensée, penser en homme d’action »

Quelle ambition me dira-t-on !

Elle a toujours été la mienne depuis plus de 50 ans dont 35 en tant qu’élu, tout en sachant, à l’instar de Jean de la Fontaine,

qu’ : « on rencontre sa destinée souvent par les chemins que l’on prend pour l’éviter »

Et que

« Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre »

(Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski 1821-1881)

À mes exégètes favoris d’en interpréter tous les sens qui, pour moi, tiennent en quelques mots : tant que j’en aurai la force, où que ce soit, je ne me contenterai jamais de n’être qu’un simple spectateur et encore moins un calculateur.

Gérard CAUDRON

 

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