Carnet n° 153 du 8 aout 2011

« Quand le faire et le dire vont ensemble »

 

Après 19 années d’écriture quasi quotidienne, d’abord sur minitel puis sur internet, de 1989 à 2008, une année de coupure, le temps de « reprendre des marques nouvelles » à la Mairie, j’ai recommencé cet exercice il y a 2 ans, le 6 août 2009, sous une forme différente, selon un autre rythme, en essayant chaque semaine de conjuguer de l’information, de la pensée, des réflexions voire des valeurs et des états d’âme… en inscrivant le tout dans la continuité de la pensée humaine à travers des centaines de citations.

 

Deux années, 153 carnets aujourd’hui, plus de 1000 pages d’écriture fine à l’encre bleue, près de 500 000 connexions de lecteurs…

 

Et de citer, à ce stade, cette pensée de Michel Eyquem de Montaigne vieille de près de 450 ans,

 

« C’est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble »

 

J’ai toujours, tout au long de ma vie, recherché cette harmonie, à défaut, bien sûr, de l’avoir toujours trouvée.

 

En ce 8 aoüt au matin, une nouvelle fois, les nouvelles, les souvenirs, les idées, les colères, les tristesses et les espoirs se bousculent dans ma tête.

 

En boucle, sur les chaînes d’infos continues, les crises boursières.

 

Dans le secret de ses bureaux une agence de notation « a déclassé » les Etats Unis d’Amérique… et le monde est à nouveau au bord du gouffre, non pas à cause des pertes temporaires des spéculateurs boursiers mais en raison de leurs conséquences sur les plus modestes et les plus fragiles des citoyens, des pays et des continents.

 

C’est parfaitement insupportable ! et on mesure l’ignominie qui préside à la gouvernance mondiale en ce début du 21 ème siècle :

 

Quand çà marche, les riches s’enrichissent.

 

Quand cela ne marche pas, les pauvres s’appauvrissent.

 

Exit donc, en ce lundi, les terribles « nouvelles afganes » de samedi et de dimanche, avec des dizaines de morts supplémentaire du côté de la coalition.

 

Les talibans sont en train de gagner leur guerre, prouvant ainsi, une nouvelle fois, qu’entre des intégristes illuminés sans cœur ni humanités et des Démocraties sûres de leur bon droit et attachées à la vie de ceux qui les défendent, le combat est toujours perdu par ces dernières.

 

Et le temps se rapproche où les talibans pavaneront à nouveau dans les rues de Kaboul en imposant le voile intégral à la minorité de femmes qui avaient eu le courage de l’enlever,

 

des femmes qui rejoindront leurs consœurs qui sont depuis 10 ans maintenant voilées dans de très nombreux pays y compris chez nous dans certains de nos espaces publics… malgré une loi récente votée pour interdire cette pratique d’un autre âge qui emprisonne la femme en elle-même.

 

En ce 8 août au matin, il faut donc bien creuser pour trouver des raisons de ne pas désespérer.

 

Alors ces raisons, je les ai trouvé dans les souvenirs de mes visites de colos de la semaine dernière où j’ai pu en Haute Savoie et dans la Drôme rencontrer des enfants et des jeunes heureux, des animateurs passionnés et passionnants, des citoyens et des élus qui m’ont rappelé que le monde, que la France, que nos « pays » ne pouvaient ni ne devaient se réduire au parisianisme d’une pensée unique qui ne fait que nous appauvrir…

 

Et je veux dire, une nouvelle fois, ma fierté de maire d’avoir contribué depuis 1977 à offrir ces possibilités à quelques 30 000 de nos enfants et jeunes.

 

De retour à Villeneuve d’Ascq, hier dimanche, j’ai passé quelques heures autour de nos lacs, dans nos parcs et notre zone de nature du Héron, histoire de continuer à me ressourcer.

 

J’ai pu aussi me dire, une fois encore, à quel point nous avions eu raison de limiter l’urbanisation de la Ville Nouvelle pour protéger ces quelques deux centaines d’hectares de zone de nature et de campagne à la lisière de nos quartiers….

 

C’est pour nous tous aujourd’hui une richesse fantastique qui me permet de ne pas regretter ce que ces décisions ont pu me coûter du fait d’un système économique et politique basé, pour beaucoup, sur l’argent, la rentabilité et les profits…

 

Je le dis souvent, cette dimension de notre ville qui conjugue toutes les formes architecturales, des logements, des équipements, des services, des entreprises, des associations en étroite harmonie avec une nature proche et propre qui offre à tous des loisirs de proximité, du silence et du dépaysement…,

 

oui cette dimension de notre ville, et la part que j’ai pu y prendre avec et grâce à un gros travail, aura constitué la plus grosse partie de mon bonheur d’Homme public au service de mes concitoyens.

 

Il fut un temps où certains parlaient de moi comme d’un laboureur au pas lourd, traçant son sillon sans s’écarter du point à atteindre.

 

Aujourd’hui, à ce pas du laboureur, je voudrais associer ces mots de Jean de la Fontaine dans sa fable « Le laboureur et ses enfants » que je dédie à celles et ceux qui me lisent et parfois m’écoutent :

 

« Travaillez, prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins… » avant de conclure que « le père fut sage de leur montrer, avant sa mort, que le travail est un trésor ».

 

J’allais en rester là avant de retrouver dans mes notes une citation de Confucius (551 – 479 avant J.C) qui me servira de conclusion :

 

« Exige beaucoup de toi même et attend peu des autres

ainsi beaucoup d’ennuis te seront épargnés ».

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