Carnet n° 214 du 8 octobre 2012

Quiquempois : « Peu importe qui cela ennuie…. »

A l’heure où la violence, sous toutes ses formes, enfle un peu partout, où le Moyen-Orient risque d’exploser, où le terrorisme menace nos concitoyens sous la poussée d’un islamisme extrémiste radical qui gagne de nouveaux adeptes via des « réseaux à haut débit » au cœur même de nos quartiers et de nos villes,

il me revient une citation, dont j’ai oublié le nom de l’auteur, qui s’applique en matière de paix au civil comme au militaire :

« La paix vient non pas de l’absence de conflit mais de l’aptitude à y faire face »

Et nous sommes aujourd’hui « au pied du mur » voire au « bord d’un gouffre » où il faut que nos vieilles sociétés démocratiques et républicaines prouvent leurs aptitudes à faire face aux périls qui nous menacent sans excès de langage ni faiblesse dans l’action.

Et je veux, une nouvelle fois, le redire : si dans le monde politique, les différences et les désaccords sont légitimes en terme d’analyse des causes, comme en terme de solutions à mettre en œuvre, quand le péril est à nos portes voire, dans certains cas, déjà même chez nous,

il faut, pour y faire face, faire passer ce qui unit avant ce qui divise et se rassembler autour de nos valeurs démocratiques, républicaines et de laïcité.

Toute exploitation politique des périls qui nous frappent ou nous menacent ne peut que renforcer les agresseurs et les auteurs de ces actes portés contre nos concitoyens !

Le « bénéfice politique » en termes de cotes de popularité ou d’espoirs électoraux futurs ne sont que fétus de paille à côté des lourds engins qui nous écraseront si nous n’arrivons pas très vite à endiguer les flux qui se sont mis en marche.

Et j’ose espérer que, non seulement en France, mais dans toute l’Europe, on comprendra que la sécurité et la Paix doivent passer avant des politiques qui visent d’abord et avant tout à protéger la finance internationale.

Si une rigueur retrouvée dans la gestion des finances des États est nécessaire pour ne pas hypothéquer l’avenir de nos enfants, une austérité de récession ne peut qu’accélérer les mécanismes et favoriser les forces qui veulent la fin de nos démocraties !

Et c’est pourquoi, face à une situation aussi grave, je pense que le débat ne peut se réduire à savoir si on doit ou non inscrire le retour à l’équilibre budgétaire dans un traité.

Il faut en effet, partout, retrouver le sens de l’État dans la défense de notre sécurité, dans la protection de nos frontières, dans le respect par tous de nos lois et règlements, dans une volonté et des moyens de relance de notre croissance et donc de l’emploi, dans la protection de notre environnement.

Et si certains n’en veulent pas, qu’ils partent ! … et je dis cela y compris en Europe à l’intention de certains États membres qui, depuis toujours, n’ont vu l’Union Européenne que comme un vaste marché où certains vendent, d’autres achètent et que maintenant, de plus en plus souvent, on vient piller et dépouiller.

On comprendra que face à de tels enjeux l’heure n’est plus aux petites phrases à l’emporte pièce mais à l’Union pour des actions courageuses quitte à défriser quelques « bons esprits » bien à l’abri dans un environnement qu’ils croient protégé…

Et je veux, à ce stade, citer longuement Charles de Gaulle s’exprimant au lendemain de la dernière guerre mondiale en des termes qui s’appliquent encore parfaitement à notre situation aujourd’hui :

« Il m’a semblé et il me semble qu’il est avant tout nécessaire de refaire la vieille Europe, de la refaire solidaire, notamment quant à sa reconstruction et à sa renaissance économique dont tout le reste dépend, de la refaire avec tous ceux qui, d’une part, voudront et pourront s’y prêter et, d’autre part, demeurent fidèles à cette conception du droit des gens et des individus d’où est sortie et sur laquelle repose notre civilisation »

L’enjeu est de taille, vital même, et on comprendra qu’il interpelle un nombre croissant de responsables même si les enjeux politiques quotidiens les musellent en partie… ce qui n’est pas mon cas.

Georges Bernard Shaw l’a écrit :

« L’homme raisonnable s’adapte au monde. Celui qui est déraisonnable persiste à vouloir l’adapter. Aussi tout progrès dépend de l’homme déraisonnable ».

En ce sens, j’assume être un homme déraisonnable…

« Déraisonnable », en ce sens, oui peut être,

amoureux de la vie, oui sans doute,

adepte de l’humain au cœur de tout, oui sûrement…

C’est pourquoi, si les débats politiques généraux et celui sur les valeurs me concernent, si mon soutien à celles et ceux qui, à l’instar de Martine Aubry et Manuel Valls, sont des battants…. est connu,

mon attachement à ma ville, à ses citoyens, à leurs quotidiens, à une vie qui pétille, ne l’est pas moins,

avec un dernier week-end où nos clubs sportifs ont partout gagné, où la braderie d’Ascq a débordé de visiteurs sous un beau soleil d’automne, où par milliers nous nous sommes promenés autour de nos lacs,

où le musée du Château a ouvert une belle exposition sur l’hygiène au Moyen-Âge…

Cette visite qui m’a valu, je l’avoue, une découverte :

Si la bataille de Bouvines a vu la victoire du roi de France Philippe Auguste, elle a vu aussi « notre » défaite puisque Gilbert de Bourghelles, seigneur de Quiquempois, (un nom qui signifie : Peu importe qui cela ennuie, une devise qui me va bien) allié des anglais… y fut battu… (son manoir situé au cœur du notre Parc Urbain sera d’ailleurs détruit en 1297 par les troupes de Philippe le Bel).

Comme quoi, déjà alors, pas plus qu’aujourd’hui… rien n’est jamais simple… et notre mémoire est souvent sélective…

C’est donc bien une victoire de la France au détriment des coalisés de Flandres « dont nous faisions partie » que nous allons commémorer à l’occasion de son 800ème anniversaire le 27 juillet 2014 à Bouvines.

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