Carnet n° 200 du 2 juillet 2012

« Savoir garder son idéal tout en perdant ses illusions »

En ouvrant mon 200ème carnet, tout juste 35 mois après avoir repris cet exercice sous le titre « Le journal d’une mauvaise herbe… », pour quelques coquelicots de plus…,

j’avoue un trouble profond après une semaine riche en évènements qui illustrent, tous, la volatilité d’un monde, d’idées, de sentiments et de ressentiments où la plupart des citoyens sont désorientés du fait de leur situation difficile, d’une peur de leur avenir ou plus simplement d’une crispation face à tout ce qui égratigne leur environnement immédiat.

Difficile de vivre et de gérer dans cette tourmente qui transforme le moindre problème en conflit, la moindre inquiétude en angoisse quasiment métaphysique, la moindre déception en violence verbale ou écrite… sinon pire.

Difficile dans ces cas là de savoir continuer son travail de Maire dans l’esprit, l’éthique et la philosophie qui est la mienne et qu’avait si bien déjà résumée en son temps Georges Clémenceau :

« Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire ».

Lundi 25, j’étais à Bruxelles au siège de la Commission Européenne pour y défendre « le fait urbain » dans les politiques européennes au nom de l’Association des Maires des Grandes Villes de France, « un exercice d’équilibriste » pour obtenir davantage pour les villes sans trop « piocher » dans les campagnes et ce, à budget global stable…

En soirée de ce lundi, nous avons créé « Ensemble pour Villeneuve d’Ascq 2014 » avec une centaine de citoyens bien décidés à préparer ensemble les prochaines élections municipales dans un contexte qui s’annonce très difficile et qui impose un véritable collectif rassemblé et cohérent pour faire face à nos difficultés, terminer les actions et les politiques déjà lancées, inscrire clairement dans les faits les voies nouvelles vers l’horizon 2020 – 2025 pour notre grande ville rayonnante, active et toujours différente dans la grande métropole européenne qu’est Lille Métropole.

Mardi 26, c’était en journée un groupe de travail et une commission à LMCU sur le logement pour préparer le conseil de vendredi où je devais présenter le PLH2 (Plan Local de l’Habitat 2012 – 2018)

En soirée, un conseil municipal sur le compte administratif de notre commune où l’opposition UMP aurait pu, sans de renier, reconnaître notre bonne gestion.

Que néni…. dommage, non pas à cause de 3 abstentions sur 49 élus mais parce que cela aurait grandi le débat politique.

Mercredi 27 et jeudi 28, on formait nos nouveaux agents municipaux arrivés ou titularisés depuis 1 an,

une AG de la SAEM Haute Borne, dont je suis le Président, validait un exercice particulièrement réussi malgré la crise, (sans doute une exception dans le paysage économique régional) ;

Et 2 soirées d’explications et de discussions sur les mesures prises pour faciliter la vie des habitants de l’Hôtel de Ville et du Triolo les jours de match au Grand stade à partir du 18 août.

Des proposition concrètes fruits de 3 ans de travail mené sous la conduite de Maryvonne Girard, des mesures qui, bien sûr, évolueront au contact des réalités.

Des propositions concrètes qui m’ont permis de rappeler une fois encore que si je n’ai pas voté ce stade à LMCU, ni le 1er février 2008 ni le 25 septembre 2008, il me revenait de délivrer son permis de construire si les règles légales en étaient observées (ce que les tribunaux ont confirmé) et surtout d’en accroitre tous les effets positifs tout en réduisant au maximum les effets moins positifs.

L’avenir nous dira ce qu’il en est mais ce qui est d’ores et déjà assuré, ce sont les travaux de voiries et d’espaces publics en cours bien au delà du périmètre immédiat du stade, les réhabilitations de logements et je l’espère demain enfin les moyens de réduire les graves désordres consécutifs aux implantations illégales et aux comportements anormaux de « populations de culture Rom » sur le secteur !

Nul doute que le Grand stade « sensibilisera » davantage les « autorités » à ces désordres que lorsqu’il s’agissait de mettre fin aux atteintes à une vie correcte des habitants riverains des bidonvilles construits en toute illégalité.

La journée du vendredi 29 fut communautaire avec, en plats principaux, le compte administratif 2011 et le BS 2012 de LMCU et bien sûr mon rapport sur le logement et la deuxième étape du PLH2. Il a été adopté à l’unanimité des suffrages exprimés, les droites s’abstenant car ne désirant pas que l’on y aborde la question de la mixité sociale dans les attributions de logements.

J’ai même failli perdre mon calme quand j’ai entendu le Maire de Mouvaux oser dire que nous mettions en cause le droit au logement pour tous!

Avec ses 12% de logements sociaux (contre 45% à Villeneuve d’Ascq) il devrait au moins avoir la pudeur de se taire quand on sait l’état de pauvreté de 70% des demandeurs de logements dans notre métropole.

Pour la droite c’est simple : on est pour la solidarité…. mais chez les autres ! Et il vaut mieux faire payer cette solidarité par les moins pauvres que par les plus riches,… ils sont plus nombreux !

Enfin le samedi 30 juin, j’ai rencontré le personnel communal à l’espace Concorde pour rappeler avec précision notre feuille de route au service des Villeneuvois (mon discours peut être lu sur www.ensemblepourvilleneuvedascq.org).

Week-end toujours, avec les dernières fêtes d’écoles, des galas et concerts (un peu mouillés en cas de plein air) avant un début de « pause estivale ».

Prochain grand rendez-vous, les 13 et 14 juillet pour notre fête nationale !

Dans le même temps, l’Europe s’est réunie en un nouveau sommet où François Hollande a confirmé son talent, la situation du chômage s’est dramatiquement dégradée (les barrages de la campagne électorale ayant lâché),

les finances publiques sont plus mauvaises qu’annoncées, la cour des comptes nous l’a confirmé, la croissance est revue à la baisse et donc des mesures drastiques de rigueur porteuses d’impopularité pour le gouvernement sont attendues tandis que les chefs défunts de l’UMP se déchirent déjà en vue de 2017… (On croirait relire l’album d’Asterix intitulé « le combat des chefs »).

Aux uns comme aux autres, le modeste artisan de la politique que je suis voudrait leur rappeler ces paroles de Charles de Gaulle :

« Plus le trouble est grand, plus il faut gouverner… Ce qui s’impose d’abord, c’est de remettre le pays au travail. Mais la première condition est que les travailleurs puissent vivre… ».

En ouvrant ce 200ème carnet, j’avouais « un trouble profond » sinon une forme de lassitude sans doute passagère car consécutive à une fatigue bien compréhensive ;

Je le terminerai par une citation de John Fitzgerald Kennedy :

« Le vrai politique, c’est celui qui sait garder son idéal tout en perdant ses illusions »

Ainsi défini, je le confirme : je suis « un vrai politique ».