Discours de Gérard Caudron pour la Journée Nationale du Souvenir des victimes de la déportation du 30 avril 2023


Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’Anciens Combattants,

Messieurs les porte-drapeaux, toujoursfidèles,

Mesdames et Messieurs les responsables et les militants d’associations villeneuvoises,

Mesdames et Messieurs les conseillers de quartiers, et conseillers du Conseil des Jeunes, ainsi que du Conseil des Aînés,

Monsieur Henri CATTEAU, représentant de la Société des Membres de la Légion d’Honneur pour le secteur Lille Métropole.

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués de l’Etat et des collectivités territoriales, 

Mesdames et Messieurs les membres de nos forces de sécurité dont on mesure quotidiennement en France et en Europe l’impérieuse nécessité de les renforcer, après les avoir trop longtemps négligées,

Mesdames et Messieurs les élus communaux, conseillers de la Métropole Européenne de Lille, du Conseil Départemental et du Conseil Régional,

Monsieur Patrick Kanner, Sénateur du Nord

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens.

Ainsi que je le répète chaque année, c’est le 14 avril 1954, il y a donc 69 ans, que par une loi votée à l’unanimité, était décidé de faire du dernier dimanche d’avril « la Journée Nationale du Souvenir des victimes et des héros de la déportation ».

Je veux donc, en ce matin du 30 avril 2023, 78 ans après la libération du camp de concentration nazi, de Dachau le 29 avril 1945, le répéter une nouvelle fois : cette « Journée Nationale du Souvenir des victimes et des héros de la déportation » n’est pas et ne sera jamais une commémoration comme les autres.

J’ajoute, comme chaque année aussi, que ce n’est pas par hasard que depuis de nombreuses années nous avons choisi de nous réunir ici, place Jean Moulin, pour cette cérémonie, et ce, aujourd’hui en 2023, 15 mois après le début d’une nouvelle guerre en Europe du fait de la tentative d’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, le 24 février 2022.

Devant l’Histoire, chacun le sait, Jean Moulin personnifie et incarne la Résistance aux côtés, bien sûr, de bien d’autres résistants en réseaux ou non, connus ou anonymes.

Et c’est pourquoi, ici, sur la place qui porte son nom, nous rappelons une fois encore que les femmes, les hommes et les enfants à qui nous rendons hommage par notre rassemblement et qui n’ont pas, pour beaucoup, leur nom gravé dans la pierre d’un monument, 

ont toutes et tous leur nomgravés dans nos cœurs, dans notre Histoire et dans notre Mémoire .

Qu’ils aient été déportés parce que combattants, déportés pour le fait d’être nés juifs, parce quagents d’un réseau de résistance, militants d’une cause ou d’un parti politique, porteurs de messages, ou déclarés coupables parce que désignés comme  » différents  » par des pouvoirs indignes d’être qualifiés d’humains,

ils sont tous les victimes du nazisme, des fascismes et de tous leurs complices.

C’est donc pourquoi, nous réunir place Jean Moulin, c’est bien d’abord rendre un hommage particulier à ces femmes et à ces hommes qui ont donné la seule définition qui vaille à une Nation : un ensemble d’êtres humains qui veulent vivre ensemble selon des règles humaines, laïques et Républicaines.

C’est pourquoi enfin, nous réunir ici chaque année nous donne le devoir de parler de la Résistance et de parler de la Déportation, au risque peut-être de se voir reprocher de se répéter … mais il est dans ces domaines toujours nécessaire de se répéter quand, aujourd’hui, trop de Français(es) et d’européennes ont fait preuve de « mémoire courte », avant que Vladimir Poutine ne nous le rappelle sans vergogne.

Oui, Mesdames, Messieurs, il faut répéter que les camps de concentration et leurs millions de morts ne sont ni de « simples dérapages », ni des  » détails de l’Histoire « , ni même des faits de guerre mais qu’ils sont la conséquence mécanique et criminelle d’idées de haine, de discours nazis et de discours fascistes qui n’ont pas disparu quand on voit les massacres perpétrés dans des villes et villages ukrainiens.

En ce 30 avril 2023, s’il y avait une seule chance qu’un jeune ou qu’un moins jeune de plus, entende ce message, il faudrait, il me faudrait, il nous faudrait et il me faut le relancer.

C’est pourquoi il faut, sans relâche, répéter que cette COMMEMORATIONn’est pas uniquement tournée vers l’Histoire mais bien vers notre présent et vers notre avenir, 

que la dénonciation du fascisme, du nazisme et de tous les dictatures, de leurs acteurs et de leurs complices masqués ou non, n’a de sens que si elle s’accompagne d’un combat acharné de chaque instant contre toutes les formes actuelles de résurgence de ces idéologies criminelles .

Il faut en effet toujours redire que la première fidélité à la mémoire de ceux à qui nous rendons hommage consiste à continuer leur combat.

Il faut le faire avec vigilance, avec force et avec détermination pour qu’il ne soit pas à nouveau,trop tard…en espérant, en ce 30 avril 2023, qu’il ne soit pas déjà trop tard…

   Certains se souviennent peut-être encore, malgré le temps qui passe, que de nombreux démocrates, avant 1940, en toute bonne foi parfois, considéraient qu’il ne fallait pas, à propos du fascisme, « crier au loup »… tandis que d’autres n’hésitaient pas à considérer que Hitler était tout à fait « fréquentable », comme certains… il n’y a pas si longtemps à Moscou d’abord et à Pékin ensuite…

La catastrophe qui suivit leur a très vite donné tort.

À l’heure où une guerre a repris et dure en Europe avec l’attaque de l’Ukraine parVladimir Poutine et ses troupes qui y multiplient à nouveau des crimes de guerre voire des crimes contre l’humanité, ne tombons donc pas aujourd’hui en Europe dans le même piège et disons-le à nouveau à ceux qui volontairement ou non ne s’en rendent pas encore compte.

Mesdames, Messieurs, Lucie Aubrac a eu un jour une expression que je n’oublierai jamais et qui est, en 2023 comme en 2022, en Ukraine et en Europe, plus que jamais d’actualité :  « résister est un verbe qui se conjugue au présent »,

Mesdames, Messieurs, mes chers concitoyens, merci donc à vous d’avoir, par votre présence, permis une nouvelle fois ici place Jean Moulin, en ce 30 avril 2023, 78 ans après la libération des camps de la mort nazis, de rappeler à tous un souvenir qui ne doit pas s’effacer malgré le temps qui passe.

En 2023, encore, toujours et j’ajouterai, plus que jamais, nous le devons aux déportés, nous le devons à nos enfants, nous le devons à l’Histoire, nous le devons au Présent et nous le devons à l’Avenir !

Vive la Paix, une Paix de justice, de liberté, de fraternité et de respect de nos règles Républicaines !

Vive l’Europe, vive la République et vive la France !

Gérard CAUDRON

Maire

Le 30 avril 2023

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