Carnet n°742 du 19 décembre 2022

«Le temps qui (nous) reste… est plus important que toutes les années écoulées»

Cette citation d’Albert Camus que l’on prête aussi parfois à Léon Tolstoï mais qui, je pense, correspondra mieux à l’esprit de mon philosophe préféré qui aura inspiré toute ma vie qu’à celui du grand écrivain russe du 19ème siècle, m’a fait choisir ce titre pour mon 742ème carnet à condition bien sûr, de ne pas raisonner en termes quantitatifs quand on sait que l’Univers aurait 13,7 milliards d’années, la Terre 4,5 milliards d’années, alors que les premiers singes seraient apparus il y a 45 millions d’années, et «l’Homo sapiens» il y a 200 000 ans, (et je ne parle pas de l’Homme «dit moderne») tandis que l’on estime de manière plutôt «optimiste» une «habitabilité» de la Terre, et donc une «survie» de l’espèce humaine, entre quelques siècles (si on fait dès aujourd’hui les efforts nécessaires pour cela) et quelques dizaines de millions d’années pour ce qui est d’autres espèces animales plus ou moins proches de l’espèce humaine d’aujourd’hui.

C’est donc en effet, à tous les niveaux, «une importance du temps qui reste et qui nous reste (à vivre)» qu’il nous faut mesurer et prendre en compte à l’heure du présent pour préparer et construire l’avenir en s’appuyant sur un proverbe arabe qui nous dit que «ce qui est passé a fui, ce que tu espères est absent (et donc que) seul le présent est à toi…», un proverbe que j’accompagnerai à ce stade de mon propos, en ce 19 décembre 2022, de ces mots beaucoup plus optimistes de Jean Jaurès :

«Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent et une confiance inébranlable pour l’avenir».

C’est en effet parce que le temps qui nous reste collectivement toujours et individuellement souvent, est moins important quantitativement que les temps passés qui ont fui dans l’éternité, qu’il nous faut accorder à ces temps présents toutes nos énergies pour non pas prévoir l’avenir mais pour le construire…

Quelques exemples concrets maintenant pour illustrer cette introduction et ce titre que certain(e)s auront sûrement trouvé un peu trop «hermétique» …, car telle n’était pas mon intention même si on comprendra la difficulté de «se renouveler» quand on écrit un carnet de 10 pages manuscrites chaque semaine, ce qui me fait plus de 7000 pages depuis le n°1 d’août 2009 et plusieurs millions de connections sur mon blog…

En terme d’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique d’abord, si on peut regretter les gâchis et les graves erreurs passées qui nous ont fait arriver à la situation présente en termes de pollutions, de désertifications, de montées des eaux, d’air de plus en plus souvent de mauvaise qualité, de tempêtes, de canicules et de grands froids, le temps qui reste pour éviter le pire est ainsi, de fait, plus important que le temps écoulé puisque plus court avant l’arrivée d’un terme qui risquerait d’être «mortifère» si on ne faisait  pas suffisamment d’efforts pour l’en empêcher…, et cela se compte maintenant non plus en milliards, ni en millions, ni en centaines de milliers, ni en dizaines de milliers, ni en milliers, ni même en centaines d’années… mais en dizaines d’années… au mieux  …et donc en des délais qui concernent aujourd’hui une majorité de terriens en vie parmi les 8 milliards que compte notre planète.

Enfin, bien sûr, avec ces détériorations et face à l’augmentation exponentielle de terrien(ne)s qui sont passés de 1,7 milliards en 1900 à 8 milliards aujourd’hui, le COVID-19, sa durée et ses «mutations» (que je pressentais dès février 2020), d’autres virus qui réapparaissent voire qui «renaitront» du fait de la fonte des glaces polaires, sont autant de menaces qu’il nous faudra affronter avec des moyens de toutes natures considérables, sauf à considérer qu’il s’agit là d’un «phénomène de régulation» que la terre s’imposera et nous imposera… sans qu’on puisse y faire quoique ce soit..  ce que j ne veux croire..

Oui le temps qui nous reste est plus important que le temps écoulé  !

Il en est bien sûr de même pour «la guerre de Poutine» dont «il fêtera» sans doute les 10 mois d’existence au lendemain de Noël vu son «naufrage intellectuel» qui, aujourd’hui, aggrave ses pulsions criminelles que personnellement, contrairement à «certains Princes qui nous gouvernent», je n’ai jamais ignoré ni même fait semblant d’ ignorer…, (on peut me relire).

Le temps qui nous reste est court pour éviter le pire en forme d’apocalypse comme l’aurait fait Hitler en mai 1945 s’il avait disposé de l’arme atomique, ce dont d’ailleurs il n’était pas éloigné, sans oublier la folie coréenne de Kim Jong-un et l’hystérie islamiste de l’Iran et de son guide suprême… il est court ce temps qui nous reste mais il existe !  

Le temps est court pour que, une fois Poutine battu, le peuple Russe retrouve sa raison dans une culture et un partenariat européen dont le monde a besoin pour faire face aux autres dangers planétaires dont celui qu’on pourrait ainsi mieux maitriser du côté de la Chine.

Le temps qui reste à l’Europe des 27, c’est-à-dire l’Union Européenne, lui aussi est court pour parfaire sa sortie de sa «situation» de simple «grand marché», ouvert et donc pénétré de l’extérieur sans défenses communes qu’elles soient économiques ou militaires, un «grand marché» qui a fait d’elle «le fruit mur d’une mondialisation débridée» qui nous laisse de fait aujourd’hui sous une domination américaine seule vraiment capable d’assurer notre sécurité en ces temps de troubles et de guerres.

On a déjà fait du bon chemin en cette direction avec «la lutte européenne organisée contre le COVID». On continue dans une large et inespérée «Unité pour l’Ukraine» contre Poutine en évitant «la tentation d’un nouveau Munich 1938».

Il nous en reste à faire en matière de sécurité militaire, de protection de nos frontières, d’indépendance énergétique, de suffisance alimentaire et de productions industrielles nécessaires à la vie.

Faut-il à ce stade, reparler  maintenant de la politique Française, de l’abus du 49-3 pour passer outre l’absence de majorité pour le gouvernement dans le pays (du jamais vu ! dix 49-3 pour adopter les budgets en quelques semaines) et de sa volonté perfide «d’allumer le feu» des retraites sans raison valable ? Faut-il redire les risques de désagrégation des forces politiques «classiquement démocratiques» ? Sans doute pas utile, une fois encore pour moi, de le redire aujourd’hui, moi qui ne cesse de le répéter et ce que confirme les actualités du côté des LFI, EELV, LR, et autres droites macronistes diverses en attentes d’héritage…

Et plus localement, me demandera-t-on, à la MEL et à Villeneuve d’Ascq ?

Je dirai que cela va plutôt mieux en termes d’ambiance et de comportements politiques que ce soit jeudi dernier en Conseil Municipal ou vendredi en Conseil de la MEL.

Reste que les temps sont durs à la MEL comme à la Ville en termes budgétaires où nous devrons gérer en 2023 des dépenses qui explosent mais qui, avec des recettes stagnantes, doivent néanmoins s’équilibrer sans faire exploser nos taux d’impositions… 

C’est quasiment «mission impossible», tandis qu’en même temps l’inflation grâce à la TVA enrichit l’État et les Régions…

Reste que là aussi, pour Villeneuve d’Ascq et pour moi, le temps qui reste d’ici 2026 a une importance majeure au regard des deux dernières décennies écoulées puisqu’il nous faut résister à tous les appétits et ambitions qui voudraient nous déstabiliser au sein de la Métropole et ce, dans un contexte de violences, d’exigences et de manœuvres que je n’aurais jamais imaginé devoir revivre 45 ans après mes premières années de Maire…

Au demeurant, comme on ne peut revivre le passé, ignorons-le et usons du présent pour construire l’avenir et, en plus pour moi, continuer à former les éléments des équipes de demain dans l’esprit qui m’a permis de contribuer de faire passer une Ville sans présent ni avenir en 1977 au niveau d’une Ville du 21èmesiècle dans le Top 2 ou 3 de la MEL, une Ville innovante et performante et aussi «nature et nourricière», «ce qui n’était vraiment pas à la mode il y a 45 ans» … quand je l’ai voulu et lancée.

Là encore, pour la MEL, pour Villeneuve d’Ascq et pour moi, le temps qui reste est plus important, par ses enjeux et ses intensités que les années écoulées, car c’est un temps où tout ce qui a été fait durant un plus ou moins «très long temps» peut se défaire en un très court temps si on n’y veille pas sans relâche durant les heures, jours et mois qui viennent…

Si parfois il m’arrive comme tout le monde d’avoir des doutes au fur et à mesure que mon horizon se rapproche, comme Guillaume Apollinaire :

«Je donne à mon espoir tout l’avenir, comme une petite lueur au loin dans la forêt» 

car avec Albert Camus, pour moi aussi : 

«Le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit…» ,

d’autant , comme l’a dit René Char, que :

«Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux»

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