« L’ART D’ACCOMMODER LES RESTES… »
La situation telle que nous la vivons actuellement à tous les niveaux,
après une élection présidentielles en France comme on n’en avait jamais connue, dans sa « préparation » par le pouvoir en place, le déroulement et les formes de la campagne, son résultat et ses conséquences sur le paysage politique français,
l’état de l’opinion publique française déchirée entre ses craintes, ses angoisses et malgré tout » son envie de vivre « ,
une vie économique et sociale entre inflation et risques de pénuries… accroissement des inégalités et appauvrissement des plus fragiles,
une guerre en Ukraine où Poutine et les siens « piétinent » depuis plus de 2 mois en multipliant leurs crimes de guerre tout en menaçant le monde d’une 3ème guerre mondiale nucléaire,
sans oublier la situation environnementale de notre planète qui, à terme, menace, elle aussi, l’espèce humaine … ,
tout cela nous dessine, à l’horizon, un paysage de désordre et de ruines, voire pire, qui m’a remis en tête une expression qu’utilisait la génération de mes grands-parents et celle de mes parents quand il fallait « malgré tout faire avec » pour survivre… « l’art d’accommoder les restes »,
« des restes » que l’on a négligé depuis près de 70 ans quand on avait tout et qu’on pouvait donc » jeter les restes » non consommés ou non utilisés puisqu’on pouvait toujours avoir du nouveau, du plus frais, du plus original… et ce, quel que soient les domaines puisque, dans notre inconscient, demain ne pouvait qu’être meilleur qu’aujourd’hui… .
» À tout seigneur tout honneur « , c’est l’heure d’ essayer » d’accommoder les restes » dans la vie politique.
C’est bien sûr d’abord le cas dans les partis politiques laminés au premier tour des élections présidentielles,
les Républicains étiquetés LR, les Socialistes du PS, les Verts d’EELV…
Il leur faut faire » avec les restes » pour essayer de les accommoder même si, après l’élection de M Macron, ces restes continuent de se réduire.
C’est particulièrement vrai chez les LR et les PS où » certain(e)s continuent de quitter le navire « (comme le dit une expression bien connue)… pour essayer de sauver leurs sièges de députés ou peut-être de devenir ministres…
Je pèse mes mots mais je le dis : c’est lamentable !
C’est vrai aussi chez les verts mais qui eux n’ont pas besoin des autres pour cela. Ils ont ce qu’il faut en interne pour parfaire leur défaite électorale.
C’est même vrai chez Mélenchon malgré son excellent résultat , un Mélenchon qui « pourrait ou aurait pu » (qui sait aujourd’hui ? ) prétendre vouloir (ou être) autre chose qu’une des premières forces d’oppositions…
Pour elles et eux tous, il faut » sauver les meubles » et » accommoder les restes » sauf que, comme le dit l’expression reprise en titre, accommoder les restes… c’est tout un art !
Au demeurant, ce qui est vrai pour ceux que je qualifiais de « Gisants » la semaine dernière, l’est finalement aussi chez » Le Pen » où , à l’instar de chez Mélenchon, il faut » accommoder » pour profiter un maximum de ce qui leur reste de restes…
Et on voit que ni pour les uns ni pour les autres ce n’est pas si simple à un mois et demi des élections législatives…
J’oserai dire enfin que ce n’est pas si simple non plus du côté des macronistes et des pseudo macronistes sachant que ceux qui ont trahi leurs camps pour les rejoindre pourraient très bien trahir encore si » les restes » qui leur sont restés ne sont pas jugés suffisants par eux.
J’ai bien des noms en tête y compris sur le territoire de la Métropole Européenne de Lille.
Accommoder les restes, seuls ? en alliance ? ou « par mix » des 2 ?… « that is the question… ».
On verra bientôt ce qu’il en est et si c’est « consommable » pour l’opinion publique française quand on apprend via un sondage BFM TV que plus de 55 % des Français(es) jugent que la réélection de Monsieur Macron est une mauvaise chose pour le pays.
Car oui, l’opinion publique française ne se sent pas bien… y compris du côté des vainqueurs qui ont eu » une victoire tristounette » le 24 avril , du côté du Président Macron qui a reçu des tomates lors de sa première visite de Président réélu (ce que je condamne), du côté de celles et ceux qui se rendent compte du programme qu’ils ont de fait approuvé en » votant Macron pour refuse Le Pen « …
L’inflation ronge le pouvoir d’achat, les pénuries menacent, les désordres sont palpables et des manifestations violentes se profilent.
« L’art d’accommoder les restes » est effectivement un art à qui ne suffisent pas les » selfies « , les belles phrases lues sur un prompteur , voire même les ralliements intéressés de celles et ceux dont la jauge s’appelle » intérêt personnel « .
Très clairement, j’espère pécher par excès de pessimisme et honnêtement, je souhaite me tromper… même si on conviendra que depuis 2 ans je me suis rarement trompé pour ce qui est de la pandémie, de la crise économique, de la situation politique et de la « guerre de Poutine »…
Je me souviens de reproches qu’on m’a fait quand j’ai parlé du trio « Hitler, Staline, Poutine »…
Les auteurs de ces « reproches » virulents sont depuis « bien muets », concernant un Poutine qui, entre autres, nous avait pourtant prévenus en nous disant bien avant son invasion de l’Ukraine : « La Russie n’a jamais perdu la guerre froide… parce que la guerre froide n’est pas finie ».
Monsieur Macron aurait dû s’en rendre compte au lieu de » lui faire des mamours « .
Oui nous sommes en guerre et des médias russes nous disent même sans fard » que la 3èmeguerre mondiale est commencée »… .
N’oublions jamais que la deuxième guerre mondiale a commencé le 1 septembre 1939 après les » accords » de Munich du 30 septembre 1938 et ce, avant l’invasion nazie de la France du 10 mai au 25 juin 1940, depuis la percée de Sedan jusqu’à la signature d’un armistice « aux couleurs de capitulation ».
Espérons qu’il n’en est rien et que c’est du « bluff » de la part de Poutine pour masquer ses échecs…
J’essaie aujourd’hui encore de m’en persuader quand je repense à ces mots d’Albert Einstein :« Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale mais je sais qu’il n’y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième »
C’est fou me dira-t-on !… c’est impossible m’ajoutera-t-on !…
Je l’espère
même si je repense aussi à ces mots de Paul Valéry :
« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas ».
Là encore, vue la situation d’aujourd’hui à l’est de l’Europe, si c’est déjà tout » un art (que) d’accommoder les restes… « , alors si elle devait prendre de l’ampleur, « je dis pas… »
En attendant il faut rester très ferme et » croiser les doigts » !
Quand je repense à ma jeunesse dans les années 50 du 20ème siècle, je repense à notre angoisse permanente face aux risques de guerre nucléaire, aux nombreux films en noir et blanc qui la décrivaient, dont le Docteur Folamour (mais pas que ), à notre envie d’aménager des abris y compris dans les caves quand on en avait…
Je repense aussi à une brochure de la protection civile distribuée dans les écoles où « on nous expliquait » ce qu’il fallait faire en cas d’alerte qui nous laissait entre un quart d’heure et une demi-heure pour » réagir » après le hurlement des sirènes :
– dans la rue en se jetant dans le caniveau, les yeux fermés,
– dans une voiture en fond de sa caisse,
– dans un appartement sous sa table avec un drap blanc dessus…
le tout accompagné de schémas et des 3 cercles :
– le premier où tout est brulé,
– le deuxième où tout est soufflé,
– et le troisième où on reçoit les retombées radioactives du » champignon atomique ».
C’est J.F. Kennedy qui a dit :
« L’humanité devra mettre un terme à la guerre sinon la guerre mettra fin à l’Humanité ».
Puissions-nous en être conscient, y compris du côté sinon de chez Poutine et du peuple russe dont je ne peux imaginer qu’il n’en soit pas conscient.
Honnêtement c’est ce à quoi je pense aujourd’hui 30 avril 2022 plutôt qu’à l’avenir du PS, celui de Mélenchon voire de savoir qui sera Ministre dans quelques jours et député de la 2èmecirconscription le 19 juin…
et ce, tout en continuant à rêver d’un avenir pour nos enfants , d’y penser et d’y travailler à mon modeste niveau.
Somme toute, et sur tous les plans, « pour vivre, il faut changer la vie ! »
avec ces mots d’Albert Camus : » Ni peur , ni haine , c’est là notre victoire ! »