Carnet n°675 du 30 août 2021

« Chaque être humain a une capacité infinie… »

À l’heure où le monde va mal et où le désespoir nous guette à chaque instant, j’ai voulu titrer mon 675ème carnet par le début d’une citation de Samuel Pisar qui montre, par son optimisme, sa capacité de « résilience » c’est-à-dire sa capacité à supporter psychiquement les épreuves de la vie, à rebondir et à prendre de nouveaux départs chaque fois que nécessaire.

    Lui qui, né en Pologne, fut déporté par les nazis à l’âge de 13 ans, libéré de Dachau à 16 ans, avant de se bâtir une vie bien remplie aux Etats-Unis dont il reçu la nationalité, nous aura toujours appelé à ne jamais baisser les bras et à faire preuve individuellement et collectivement de « résilience ».

En ce 30 août 2021

quand les talibans parachèvent leur « victoire éclair » sur les États-Unis et le monde occidental qui doivent en passer par toutes leurs conditions en négociant avec eux, y compris la France dont une délégation a été les rencontrer, sinon même imaginer devoir les aider contre Daech… (on croit rêver !…),

en ce 30 août 2021, disais-je, quand des millions d’afghans vont souffrir  » d’un retour en enfer « , 

que Daech retrouve du souffle dans son désir de conquérir « le monde des mécréants », 

que la pandémie du COVID-19 « n’en finit pas d’en finir » (et sans doute n’en finira pas avant longtemps…),

que l’environnement de la planète accélère sa dégradation (par effets cumulatifs de seuils cumulés), 

que la violence sous toutes ses formes s’aggrave partout et en tous lieux, 

que même une réédition en France de « Mein Kampf » d’Adolphe Hitler trouve immédiatement des milliers sinon des dizaines de milliers de lecteurs, après déjà en avoir eu, nous dit on, plus de 100 000 en Allemagne,

        tout m’a poussé à reprendre dans sa totalité cette citation de Samuel PISAR :

« Chaque être humain a une capacité infinie d’endurance, d’invention et de création.

Cette ressource humaine est au cœur de tout et elle n’a pas de limite »,

une citation et son auteur qui m’a fait penser à Simone Veil dont une rue à Villeneuve d’Ascq porte le nom et contre laquelle des nazillons de tous poils se sont déchaînés ces derniers temps un peu partout en France.

    Samuel Pisar qui m’a fait aussi me rappeler que, en Pologne, ce sont 3 millions de juifs (sur les 3,5 millions qui y vivaient avant la guerre) qui ont été massacrés par les nazis et leurs complices, soit donc 50% des pertes totales polonaises durant toute la guerre et 50% de l’ensemble des martyrs de la Shoa.

À Kalisz, ville natale de ma mère née Stanislawa Janczewski, l’exécution de plus de 30 000 habitants de confession juive fera passer sa population de plus de 73 000 à 43 0000… (avec 344 survivants recensés en août 1945)…,

une et des horreurs à rappeler pour comprendre le monde d’aujourd’hui afin de tout faire pour éviter qu’elles ne reviennent…,

une et des horreurs qui ne donnent que davantage de poids à l’appel de Samuel Pisar qui conjugue ses témoignages sans complaisance et,  » en même temps « , sa confiance intacte en l’être humain.

   Très modestement, je veux le redire, moi qui bien sûr n’ai connu, personnellement et directement, aucune de ces horreurs, 

cela aura toujours été une des lignes directrices de ma vie,  » dire les choses  » sans complaisance pour aider chacun(e) à comprendre et à agir pour ne pas être condamné un jour à les revivre (et cela même si cela me vaut de la part de certain(e)s l’accusation d’être trop pessimiste, voire, en ce moment, d’être trop « sombre » dans mes carnets),

et ce, en écho à un extrait du  » Discours d’Albi  » prononcé par Jean Jaurès en 1903 :

  « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »

   Combien de fois depuis un an et demi de crise du COVID ne me suis-je pas répété ces paroles en écoutant aussi bien certains des « princes qui nous gouvernent », leurs partisans et leurs adversaires, sur les plateaux des télés, dans la presse et depuis quelques semaines dans les rues de certaines villes ?

  Je n’en ai jamais  été et je n’en serai jamais quelles que soient les échéances électorales majeures, Présidentielles et Législatives, qui nous attendent, 

et ce ne sont pas « les journées partisanes » du week-end écoulé qui me donneront envie  de m’y mêler… même si, au nom de ma confiance en la capacité infinie de l’être humaine, d’endurance, d’invention et de confiance (dont il y a heureusement aussi beaucoup d’exemples chez un grand nombre d’entre eux), j’espère toujours un sursaut pour nos enfants et leurs enfants après une prise de conscience des dangers pour l’espèce humaine elle même, une prise de conscience à laquelle j’essaie modestement de contribuer.

    Si comme l’a écrit Denis Clerc dans un roman qui porte comme nom « Le bar de Titanic est ouvert », 

il faut, avec Albert Camus, « combattre la peur et le silence et avec eux la séparation des esprits et des âmes qu’ils entrainent »,

alors combattons la pandémie par une vaccination massive davantage que par des « coups de menton » sur les Pass- sanitaires qui ne sont plus aujourd’hui que des leurres après avoir sans doute été « un booster positif  » le 12 juillet, 

retrouvons le sens de la République, de la Nation et de la Laïcité en prenant toutes les mesures nécessaires pour cela, mon périple estival m’ayant renforcé dans mes convictions en la matière, 

redonnons à l’État les moyens pour assurer ses missions régaliennes et ses services publics en matière de défense, de sécurité, de santé, d’éducation et de solidarité, (pour en citer les principales)

combattons tous les intégrismes religieux ou non,

reconstruisons une Europe telle que voulue par « ses pères fondateurs »… 5 ans à peine après la deuxième guerre mondiale qui l’avait dévastée,

ayons foi en notre jeunesse, en ces capacités et en ses envie de vivre,

aidons chacun(e) à vivre sa vie au mieux quels que soient son âge, son état physique ou sa santé,

sauvons notre planète et, avec elle, l’espèce humaine en vivant autrement sans pour autant vivre moins bien… et ce, sans perdre de temps,

aidons toutes celles et tous ceux qui dans le monde partagent « une base commune de ces valeurs et objectifs » sans prétendre leur imposer nos modèles de vie et de pensée voire nos systèmes (l’Afghanistan et l’échec US vient à nouveau de nous le montrer),

rappelons-nous enfin que le moteur du sport ne doit pas n’être que « l’argent » (avec des montants hallucinants s’agissant du football), qu’il y a aussi « les sports pour tous » , les clubs amateurs…, des clubs professionnels « modestes »  et donc vivons en ce moment avec délices les exploits de nos athlètes « aux jeux paralympiques » de Tokyo qu’on pourrait résumer ainsi :    « le cœur en plus ! »

J’en resterai là… évitant ainsi le marécage des déclarations politiciennes entendues ces derniers jours à part « une » qui m’a  tellement choqué mais dont je ne donnerai pas pour autant le nom de  » l’auteure  »  :

« S’il y a des personnes dangereuses potentiellement terroristes, ce n’est pas parce qu’ils restent en Afghanistan qu’ils sont moins dangereux. Quelque part, les avoir en France, ça permet aussi de les surveiller. »

    Enfin, pour en terminer sur une note plus souriante, on « dégustera » une autre citation d’Albert Camus dont on connaît l’humour sous un sourire parfois enfantin :

« Quand on a beaucoup médité sur l’Homme, il arrive qu’on éprouve de la nostalgie pour les primates. Ils n’ont pas, eux, d’arrières pensées »…

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