Carnet n°638 du 14 décembre 2020

« On s’habitue… c’est tout »

En ce lundi 14 décembre 2020, à 10 jours de cette « belle nuit de Noël » si bien illustrée avec tendresse par Tino Rossi et sa chanson écrite en 1946, « Petit Papa Noël », une chanson que chacun(e) a fredonné à des moments tendres de sa vie, Noël étant resté une fête que l’on soit croyant ou non, un Noël qu’on ressent toutes et tous que l’on soit jeune enfant ou très vieux, d’abord dans l’attente de jouets au pied du sapin , puis plus tard en tant que parents ,avant un jour d’être grands-parents et puis finalement ,durant une nuit, seul au fond de son lit, à se remémorer tous les  moments d’une vie qui va s’achever,

en ce lundi 14 décembre, disais-jeaprès des semaines et des mois de tristesse, d’espoirs vains, de déceptions, d’inquiétudes, d’angoisses et de colères,

c’est une chanson de Jacques Brel de 1957 qui m’a inspiré le titre de mon 638ème carnet, « on n’oublie rien », 

« on n’oublie rien de rien, on n’oublie rien du tout, on n’oublie rien de rien, on s’habitue c’est tout… »

   C’est vrai tout au long du déroulé de sa vie et d’ailleurs de plus en plus au fur et à mesure qu’on s’y avance…, (c’est ce que chante Jacques Brel).

Ce fut et c’est particulièrement vrai tout au long de cette année 2020 qui restera celle de « l’épidémie du COVID-19 », espérons-le d’ailleurs, sinon cela voudrait dire que d’autres années épidémiques la suivront… peut-être pires… qui peut le savoir ?

  Entre « la probabilité et l’espérance mathématique » qui titrait déjà mon carnet du 27 janvier à propos de la gravité d’une épidémie qui ne disait alors pas son nom, la « prise de goût médiatique » de « spécialistes » ou soit disant spécialistes de la santé, une certaine jouissance des « gens de pouvoir qui se sont construits des marionnettes » ,que nous finissons par devenir… (sans nul besoin  » de la ficelle et du papier » comme le dit une chanson),

« le syndrome de la grenouille » plongée dans une eau que l’ont fait chauffer qui l’anesthésie avant de la cuire sans réaction de sa part, 

une fin d’année traditionnellement festive mais aujourd’hui d’une tristesse assumée et finalement acceptée par une grande majorité de citoyen(ne)s (si on en croit les sondages) et cela même si, nous dit-on, cela n’empêchera pas « une troisième vague », une quatrième, voire une cinquième vague aux conséquences peut-être mortifères comme dans un film du même nom,

je crains que nous soyons « En marche… vers une société de quasi-zombies », dans laquelle « on a droit » à des biens déclarés en haut lieu comme « essentiels » ,

une société où on se soumet à des directives avec des contrôles que beaucoup considèrent d’ailleurs comme encore insuffisants, une société où la délation est de mise sur fond de violences, d’inégalités et intolérances…,

et où ,malgré tout cela, comme dit la chanson, même si on n’oublie rien de rien,

« on s’habitue…c’est tout. »

   Les annonces du Premier Ministre de ce jeudi, après et avant celles du Président Macron, dans un duo malheureusement moins comique que celui bien connu des « Dupond-Dupont » dans la célèbre collection des albums de Tintin,

nous en ont confirmé tous ces aspects que j’ai voulu aujourd’hui 14 décembre résumer sous ce titre.

  Oui finalement, une grande majorité de citoyen(ne)s non touchés par la maladie, ayant suffisamment de « moyens de vivre », (pécuniairement mais pas que…), s’y habituent… voire en viennent à l’apprécier quand auparavant ils n’avaient ni les moyens ou (et) ni les envies d’aller au théâtre, au cinéma, dans un bar ou dans des restaurants, ni skier en stations de sports d’hiver, ni voyager de continents en continents…

  Si la crise épidémique et ses conséquences sociales ont creusé les écarts sociaux en appauvrissant les plus pauvres dont le nombre explose selon une courbe d’ailleurs pire que celle du COVID-19, elle aura privé « une partie » de ceux qui  avaient les moyens de « plaisirs de la vie » qu’ils pouvaient et peuvent « se payer », « une partie »,…, j’ai bien dit une partie, car beaucoup des «  princes politiques et économiques qui nous gouvernent » auront sans doute trouvé des dérogations qui ne figurent pas parmi les options des certificats officiels.

  Oui donc, « on s’habitue, c’est tout… »

Comme on s’est habitué à la « commedia dell’arte »  (un genre de théâtre populaire italien né au 16ème siècle où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l’ingéniosité),

du Brexit qui s’éternise et de « la sortie » de Donald Trump (qui n’en finit pas de sortir),

comme on s’habitue aux déclarations « théâtrales » à propos des vaccins ,de laboratoires bien sûr, et d’États  comme la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne ou les États-Unis… ce qui ne renforce certes pas la confiance des citoyen(ne)s qui doutent de plus en plus de tout,

comme on s’habitue aux « larmes de crocodiles » de celles et ceux qui ne font rien de plus que des discours à propos du dérèglement climatique, tout comme souvent d’ailleurs d’une partie de celles et de ceux pour qui c’est d’abord un espoir de « pactole électoral » (suivez mes regards…)

  Je pourrais dans tous ces domaines, et bien au-delà, en multiplier les exemples entre ceux qui nous y font nous habituer et ceux qui s’y habituent « faute de… »

   Mais, comme beaucoup aussi, je ne peux pas m’habituer à voir autant de femmes, d’hommes et d’enfants plonger dans la misère y compris parmi celles et ceux qui n’auraient jamais imaginé s’y voir arriver un jour…

   Et en direction  de celles et eux qui directement ou indirectement en portent les responsabilités, je veux, en cet instant , pousser ce cri : 

« Coluche, réveille-toi, ils sont devenus fous ! »

Non je ne peux pas et je ne veux pas m’y habituer, comme je ne peux pas et je ne veux pas m’habituer à la détresse étudiante nichée dans nos campus universitaires comme je ne peux pas et je ne veux pas  m’habituer à la détresse sous toutes  ses formes d’une grande partie de notre jeunesse,

comme je ne peux pas m’habituer aux doutes profonds de celles et ceux qui assurent notre sécurité dans des conditions de plus en plus difficiles et qui se font insulter à longueur de manifestations et de discours populistes.

  Et c’est donc pourquoi finalement « je m’habitue (encore). c’est tout »… aux attaques de certains de mes opposants politiques locaux relayés, avec une jouissance palpable,   (cf. ce qui  a été retenu de près de 5 heures de notre dernier Conseil municipal) et ce, « comme j’avais réussi, non pas à m’habituer », mais à résister à d’autres attaques autrement plus mortifères !

  Oui « on s’habitue, c’est tout » même si on n’en sort pas indemne… car si on s’habitue,« on n’oublie rien de rien, on n’oublie rien du tout », quand on fait le bilan de sa vie et quand on se réveille chaque matin avec les jambes lourdes et la tête qui siffle…

   Comme aimait à le dire ma grand-mère que j’ai « revu » cette semaine dans un « rêve » (que je n’arrive pas à qualifier) aux côtés de mon grand-père, de ma mère et de mon père, tous les quatre me souriant :

« Je ne suis pas rancunière, mais je ne n’oublie pas et je ne pardonne pas… »

Qu’elles et ils le sachent bien : « moi non plus »…!

   Pour autant et pour terminer sur une note humainement très positive :

Je n’oublie pas non plus tous ces agents municipaux volontaires qui auront bientôt, avec la Maison des Aînés, distribué 5 000 colis de Noël à nos aînés,

ni toutes les associations caritatives et leurs militants qui, sans relâche, donnent de quoi manger à celles et à ceux qui ont faim,

ni les fonctionnaires du centre communal d‘action sociale (CCAS) qui, via les services à domicile, aident de toutes les manières celles et ceux qui sans eux ne pourraient y rester et les autres qui aident pécuniairement les familles les plus démunies par des secours mensuels ,des chèques à la rentrée de septembre et pour Noël

ni le dévouement des  agents des EHPAD,

ni les services municipaux qui sont en première ligne, ni la Maison des Genêts qui, samedi encore, a donné le sourire à de nombreuses familles du quartier de la Résidence, ni la Maison de Quartier J.Brel,  ni les  associations et les centres sociaux qui agissent au quotidien en parfaite discrétion,

etc… etc…

   Somme toute, à des milliers de citoyen(ne)s qui œuvrent pour des dizaines de milliers de citoyen(ne)s plus souvent dans l’ombre que dans la lumière sans caméra télé ni journalistes,

à toutes et à tous, je dis qu’on ne les oublie pas et qu’ils font l’honneur de notre ville   !.

avec un grand MERCI citoyen ,Républicain et humain.

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