Carnet n° 618 du 3 Août 2020

«  Clopin-clopant »

Il est des moments particuliers où tous les hommes et toutes les femmes « se penchent sur leur passé » avec plus ou moins de nostalgie, de regrets, voire de remords mais aussi pour certain(e)s, comme moi en ce jour, avec encore de l’espoir quant à l’avenir, un espoir qui s’appuie sur une volonté farouche de vivre au mieux tout ce que ma vie privée comme publique pourra encore m’apporter.

D’où ce titre, « clopin-clopant… » qui n’a rien à voir avec un boitillement consécutif à mon accident du 5 août 2019 après lequel je n’ai, m’a-t-on dit, pas pris suffisamment de repos en plus d’une insuffisance compréhensible de soins, résultat du confinement.

Pourquoi donc « clopin-clopant » ?

D’abord parce que c’est l’image de la vie et donc de sa vie quand on se penche sur son passé, un passé qui n’est jamais linéaire mais, qui est, à l’image d’une bobine de film, une suite d’images souvent en rupture les unes par rapport aux autres et dont seul le mouvement du projecteur en fait une vie continue…

Ensuite, et surtout en ce jour du 3 août 2020, parce que c’est le titre d’une chanson de 1948 interprétée par Yves Montand, Édith Piaf, Juliette Gréco et Henri Salvador, une chanson que beaucoup « des moins jeunes d’entre-nous » se plaisent encore parfois à fredonner :

« Et je m’en vais clopin, clopant dans le soleil et dans le vent. De temps en temps le cœur chancelle, y’a des souvenirs qui s’amoncellent…, comme s’envole une hirondelle, la vie s’enfuie à tire d’aile. »

Somme toute, et on s’en rend compte tous les jours, c’est la vie et c’est la société, voire l’espèce humaine qui s’en vont toutes « clopin-clopant »… d’où sans doute « une forme d’éternité » que cette chanson de Pierre Dudan et Bruno Coquatrix.

Quand on voit l’évolution, les ralentissements et les accélérations de l’épidémie du COVID 19, ses 700 000 morts et 20 millions de malades dans le monde (certes inégalement répartis dans le temps et dans l’espace), les balbutiements des dirigeants de tous nos pays (et ceux de notre pays ne sont pas les derniers) qui communiquent 24h/24 sans beaucoup de cohérence ni même de lisibilité pour nous les Maires qui sommes chargés de les appliquer…

Quand on voit aussi les chiffres annoncés quant à notre PIB (produit intérieur brut) et quant au nombre de chômeurs, si le nombre de chômeurs annoncé sera sans doute dépassé, je peine à croire aux chiffres sur le PIB et j’ai surtout des « doutes » quant à de mêmes effets sur les patrimoines et les fortunes de ceux qui sont « aux manettes » des grosses entreprises, des grands groupes et des « structures financières » qui les englobent car finalement ni les bourses ni les dividendes annoncés ne se portent aussi mal…

Quand on me dit par exemple que le sport professionnel va mal et que je lis qu’un joueur du LOSC vient de se vendre pour la modique somme de 80 millions d’euros,…je repense à mon titre de la semaine dernière « le monde est fou » et je ne parle pas du nombre de milliardaires qui gardent de confortables matelas tandis que le nombre de pauvres explose partout, que les budgets des États perdent « tout sens », et que nos finances communales qui doivent rester équilibrées, s’annoncent dignes de « Mission impossible »…,

sachant qu’il nous a fallu gérer les coûts des moyens de protection mis à disposition des citoyens tout en payant les salaires de nos agents et en rendant au mieux les services publics nécessaires aux citoyens qui n’avaient pas d’autres solutions (crèches, écoles, aides sociales, services d’accueil d’état-civil, d’entretien de la ville etc.)

J’ai même, « envers et contre beaucoup », (rappelons nous la grève déclenchée 2 jours avant le 2ème tour des élections) réussi à organiser 4 centres de vacances et des centres de loisirs en juillet et en août pour y accueillir tous les enfants et tous les jeunes qui le souhaitaient et ce, grâce heureusement à des services et à des personnels qui, majoritairement, n’ont pas été « aux abonnés absents »…merci à elles et eux !

Depuis le début du déconfinement et même si nous n’avons pas retrouvé l’intégralité de nos moyens en personnels…pour des raisons multiples que je ne commenterai pas, une activité « normale » a repris, les chantiers sont repartis…mais avec souvent donc des surcoûts pour les services et des retards pour les travaux que malheureusement certain(e)s citoyens(ne) se refusent à comprendre… (no comment !)

Autre élément qui rend la vie de beaucoup d’élu(e)s locaux particulièrement difficile : l’explosion de toutes les formes de délinquance et de violence et c’est pourquoi, au risque de déplaire à « quelques bons esprits » j’ai apporté un soutien sans faille à nos forces de police, de gendarmerie, de secours et de pompiers confrontés jour et nuit à des violences…y compris routières…

On le voit et tout nous le confirme :

L’expression « clopin-clopant » pour décrire le quotidien de nos sociétés dans nos villes et pour une grande partie de nos concitoyens n’est pas « inadaptée » ni incongrue, ni exagérée !

Oui « clopin-clopant »…quand on entend tout et son contraire de la part de celles et de ceux qui se refusent à voir autre chose que ce qui les « intéresse » et que ce qu’ils pensent ou croient…

M. Macron, « biberonné » par François Hollande et les siens, l’avait bien compris pour gagner en 2017. Il l’a bien compris dans la gestion de la crise : « je parle donc je suis… » et aux autres de faire…Il en connait bien les mécaniques…et c’est pourquoi « sa côte », nous dit-on, a remonté. C’est pas beau ça ?…

Certain(e)s parleront de « masochisme », un mot dont les dictionnaires nous disent que c’est le fait de personnes qui recherchent ou se complaisent dans la souffrance… Peut-être bien…mais cela ne concerne pas celles et ceux qui souffrent vraiment… qui aujourd’hui et demain encore davantage, se compteront en millions de plus et donc bientôt en dizaines de millions dans notre pays.

On me rétorquera peut-être qu’en postulant un 7ème mandat de maire (et donc ainsi un huitième mandat d’élu Villeneuvois) je n’ai pas de leçons à donner en la matière…

Certes, mais le 2 octobre 2019 quand j’ai annoncé ma candidature, on ne pouvait pas savoir que le pire arriverait si vite et ensuite, quand il a « pointé son nez », je ne me suis pas reconnu le droit de déserter car c’est dans les moments de crise qu’on a besoin de femmes et d’hommes expérimentés et qui, de plus, n’ayant plus rien à perdre ni à gagner, sont parfaitement libres pour « faire le boulot »…sans calculs politiciens, d’autant, comme l’a dit Léonard de Vinci, que : « La rigueur vient toujours à bout de l’obstacle », (et je n’en manque pas), et que : « qui pense peu, se trompe beaucoup » (ce dont peu de monde pourra dire de moi).

D’autant plus enfin que je sais, comme Victor Hugo, que  les faux amis sont « des nœuds qui deviennent des couleuvres » (qui n’en a pas ?…même si, au demeurant, j’en ai sans doute bien moins que d’autres en politique, m’étant toujours refusé « à m’en acheter … »)

« Clopin-clopant », disais-je…et pourquoi pas ? car finalement c’est aussi comme cela que l’on marche dans un déséquilibre permanent de nos deux jambes…un déséquilibre permanent et fragile à la fois,…à l’image de la vie.

En ce 3 août 2020, quand j’entends certain(e)s dire que 2020 sera la pire année de l’histoire de l’humanité, non seulement pour moi l’année 2020 sera loin d’être ma pire année au regard des années 2018 et 2019, une année 2020 avec aussi plein de bonnes choses, assorties de « prises de conscience » bien utiles pour ma dernière étape,

mais pour ce qui est de l’humanité, il y en a eu d’autres, « pires ou moins pires », entre 1939 et 1945, en 1918 avec la grippe espagnole qui tua davantage que les tranchées avec 5% de la population mondiale d’alors, (soit « ramenée » aux 8 milliards d’habitants actuels…ce qui ferait 400 millions, un calcul pour se rendre compte de « l’importance » du pourcentage de 5%).

Au 14ème siècle avec la peste noire qui décima l’Europe à hauteur de 40% et même, ai-je relu, en l’an 536 avec deux années d’obscurité 24H/24 en Europe, au Moyen Orient et une partie de l’Asie, une chute des températures, des famines, la peste noire déjà, la dislocation de l’Empire Romain…et donc des morts par centaine de millions.

Somme toute déjà, à l’époque, pour beaucoup… « il était clair que « la fin du monde » était arrivée.

Au demeurant et même « si rien n’est jamais acquis » en bien comme en mal…(comme l’a si bien chanté Georges Brassens),

il semble clair que «  la fin de l’ère d’une certaine facilité est arrivée » ce qui ne veut pas automatiquement dire que pour le Monde, l’Europe, la France et nos Villes l’ère qui s’ouvre sera « automatiquement désastreuse »

car cela dépend aussi de nous « ici et maintenant » qu’il en soit autrement !

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