Carnet n° 598 du 17 mars 2020

« Il faut savoir »

Dans le contexte plus qu’incertain de la semaine dernière qui, déjà, ne poussait pas à l’optimisme vu les angoisses montantes et partagées dans la population, les « bégaiements », par ailleurs compréhensibles, des autorités de l’État face à la montée exponentielle de l’épidémie de coronavirus, une évolution que je craignais déjà en janvier dernier,

j’avoue que j’avais quelques craintes quant aux résultats d’un premier tour des élections municipales qui, à mon sens, ne s’imposait pas dans ce contexte…

Jamais, je le dis aujourd’hui, je n’aurais espéré un score de 46,6%, en laissant mes deux adversaires suivants à 19,22% pour les verts et 19,16% pour toutes les droites réunies, 8,19% pour les Insoumis et 5,67% pour le RN de Mme Le Pen….

J’envisageais, au mieux, d’arriver en tête avec 30 et quelques pour cent, un chiffre insuffisant pour éviter à ma liste des négociations avec mes adversaires, …. ce que j’avais décidé de ne pas faire.

D’où ce titre griffonné dans mes notes dès jeudi 12 mars « Il faut savoir », un titre emprunté à Charles Aznavour, dont l’ensemble des paroles portent sur « un amour brisé », et dont j’avais déjà presque retenu certaines d’entre-elles :

« Il faut savoir encore sourire…

Il faut savoir coûte que coûte garder sa dignité…

Face au destin qui nous désarme…

Il faut savoir rester de glace…

Il faut savoir garder la face…

Il faut savoir quitter la table… »

Le résultat que j’ai obtenu avec ma liste de large rassemblement EPVA 2020 aurait pu (ou « dû » penseront certain(e)s) m’amener à en changer.

Peut-être, mais la situation de crise majeure… sinon pire si on ne fait pas ce qu’il faut à tous les niveaux, tout en croisant les doigts pour que des éléments « propres au virus » ne viennent pas accroître ces dimensions létales, m’a conduit après l’intervention du Président Macron d’hier lundi à 20 heures, une intervention enfin à la hauteur de sa tâche, à conserver ce titre « Il faut savoir » et les 5 premiers vers que j’avais retenus tout en enlevant le sixième « Il faut savoir quitter la table… »

Ce n’est vraiment pas le moment « de quitter la table » car si la question de l’issue du deuxième tour des municipales ne se pose plus en ce moment, la gravité de la situation de la France, des Françaises et des Français, la rendant presque indécente et un décalage de 3 mois interdisant tout « pronostic » sinon que, par expérience de temps passé, je sais que celles et ceux qui ont été aux manettes pour prendre des mesures contraignantes et douloureuses en sont rarement sortis « populaires »…

Mais ce n’est vraiment pas le problème et le Maire que je suis prendra et assumera toutes ses responsabilités !

Au demeurant, j’espère que l’État, notre Président, son gouvernement, ses administrations centrales et déconcentrées… feront de même.

Je l’espère et je veux y croire !

Car c’est au jour le jour qu’il faudra savoir… pour s’adapter à toutes les évolutions dont certaines sont peut-être prévisibles mais d’autres absolument pas…

Sans jouer « les oiseaux de mauvais augure » rappelons-nous qu’au XVème siècle la peste noire a tué en Europe 25 millions d’Européens sur une population totale alors de 70 millions en Europe et 400 millions sur la planète.

Et que, plus près de nous sur 2 ans en 1918 et 1919, la grippe espagnole a provoqué entre 50 et 100 millions de morts (davantage que la 1ère Guerre Mondiale) sur une population totale de la planète de 1,76 milliard en 1900.

Je ne pense pas que ce soit le plus probable pour ce qui concerne le COVID-19 même s’il ne faut jamais écarter d’avance quellequ’hypothèse que ce soit, mais cela doit nous conduire à mener cette guerre contre ce virus sans faiblesse pour la gagner, dans l’unité et le rassemblement.

« Il faut (donc) savoir » prendre toutes les mesures pour cela…

et « en même temps » il faut déjà s’interroger, une fois sortis de cette crise, sur ce qu’il nous faudra faire pour ne plus prendre le risque d’y replonger ou de plonger dans une crise comparable… voire encore plus grave.

Mes lecteurs ont sans doute en mémoire le nombre de fois où j’ai alerté sur les fragilités d’un monde décloisonné, d’une mondialisation débridée, de délocalisations insensées etc..

C’est pourquoi il faut et il faudra savoir « changer de logiciel » et « changer de système » sans attendre, en France, en Europe ainsi que dans le monde pour, qu’au moins, les millions, dizaines de millions ou centaines de millions de victimes de nos inconsciences passées ne soient pas morts pour rien !

On l’aura bien compris, maintenant « Il faut savoir » … ce qu’on pressentait,

savoir et agir en conséquence sans ne plus perdre de temps,

sans toujours privilégier le court terme, les profits et les gaspillages,

sans non plus « mégoter » sur les dépenses vitales à engager pour éviter le pire,

quand on sait, quand « il faut savoir », qu’une fois une guerre engagée, comme celle rappelée 5 fois par M. Macron, on ne doit pas et on peut pas compter ce qu’elle va coûter.

Puisse le temps venir où le « pouvoir réel » ne sera plus ni à Bercy ni à Bruxelles mais à l’Élysée, à Matignon, au Palais Bourbon et à Strasbourg… cœur d’une Europe que rêvaient ses Pères Fondateurs et que veulent toujours les vrais Européens dont je suis.

« Il faut savoir »… à Villeneuve d’Ascq enfin, nous rassembler, mettre plus que jamais l’humain et la solidarité au cœur de tout, lutter contre les solitudes et les sentiments d’abandon que vont ressentir beaucoup de nos concitoyens et pas uniquement les plus fragiles.

Une crise majeure casse tous les repères de toutes et de tous !

Je suis « chef de file » en tant que Maire, avec mes collaborateurs sous la direction de notre DGS, avec le CCAS, son directeur et ses agents, avec nos services d’urgence et de sécurité, et avec les relais établis avec tous nos partenaires.

Que chaque citoyen(ne) prenne sa place, d’abord en respectant les consignes de l’État transmises par nous, ensuite en nous signalant tous les problèmes qui y sont liés ou qui en découlent, enfin en faisant preuve d’écoute et de solidarité pour celles et ceux, familles, proches, voisins, et au-delà…. qui en ont besoin pour passer cette terrible épreuve que la vie nous impose.

« Il faut savoir » disais-je,

mais moi contrairement à la chanson de Charles Aznavour

« il faut savoir

            et moi… je sais ».

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