Carnet n° 597 du 9 mars 2020

« Les gens importants ont souvent la mémoire courte »

C’est un vieux proverbe chinois qui l’affirme et, s’il dit vrai, cela me confirme que je n’ai jamais fait partie de cette catégorie dite des « gens importants »… car, pour ce qui me concerne, je suis comme l’était ma grand-mère qui aimait à dire et à répéter :

« Je ne suis pas rancunier(e)… mais je n’oublie pas »

(en ajoutant d’ailleurs « et je ne pardonne pas »).

En clair et en résumé « je n’ai pas la mémoire courte » en ajoutant comme le chantait Edith Piaf, « Ni pour le bien qu’on m’a fait, ni pour le mal (encore que…), tout ça m’est bien égal ».

Cette expression sur « la mémoire courte » est souvent attribuée au Maréchal Pétain qui aurait dit un jour, avec un certain dédain :

« Les Français ont la mémoire courte ».

En fait, c’est dans un discours prononcé le 17 juin 1941, soit un an après sa capitulation devant Hitler, qu’il a dit : « Français, vous avez vraiment la mémoire courte »… ce qui n’a pas, de par sa forme, tout à fait le même sens.

Elle a été régulièrement reprise depuis à des fins multiples et variées et ainsi, plus récemment, par certains polémistes suite aux « hommages multiples » rendus à Jacques Chirac après son décès…

Pour ce qui me concerne, en ce lundi 9 mars 2020, à un moment où « le tourbillon d’un vent de folie » qui titra mon carnet du 2 mars, prend des allures « de tornade », alors que nous sommes à 6 jours des résultats du premier tour des élections municipales (sauf imprévu… pas tout à fait imprévisible),

et en début d’une semaine où de brutales décisions concernant le coronavirus ne sont pas à exclure,

j’ai voulu, en titrant ainsi mon 597ème carnet, dire l’importance des effets négatifs de « la mémoire courte » de l’espèce humaine en général et des « princes qui nous gouvernent » entourés de leurs courtisans, en particulier.

Faut-il en donner des exemples ?… oui sûrement… et ce, à tous les niveaux depuis ceux qui, au niveau de la planète, ont oublié qu’on ne peut ni prélever davantage que ce qu’elle peut donner, ni produire davantage que ce qu’elle peut supporter, ni polluer davantage que ce qu’elle peut « digérer »,

jusqu’au niveau de chacun(e) d’entre-nous qui ont oublié comment vivaient nos parents, grands-parents et arrières grands-parents… au rythme des saisons, en fonction de leurs ressources et pas en fonction des besoins imposés par la publicité et les modes,

en passant par le niveau européen où « on » a oublié que l’Union Européenne nous a offert 75 ans de Paix (du jamais vu dans notre Histoire), oublié aussi les causes et les raisons qui ont conduit aux pires malheurs de la première moitié du 20ème siècle, des causes et des raisons qui aujourd’hui « renaissent de leurs cendres » sur notre continent.

Oui, vraiment, au niveau planétaire, c’est vraiment avoir eu « la mémoire courte » que d’avoir ainsi laissé « exploser » une mondialisation débridée, une dictature de l’argent sur toutes les autres valeurs, du gain, du plaisir et du profit à court terme sur toute autre considération liée à la gestion du temps et à l’Humanité.

Et comme « la mémoire courte » en politique est une sorte de virus qui se propage à la vitesse de la lumière…,

tout comme l’a dit Jean de La Fontaine dans sa fable « Les Animaux malades de la peste » : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaientfrappés »…,

puisse le coronavirus COVID-19 ne pas en être « l’expression d’une dimension » qu’on n’ose aujourd’hui à peine imaginer…

Le cap des 100 000 contaminés dans le monde est déjà largement dépassé.

Celui du million pourrait l’être en une ou deux semaines, avec toutes ses conséquences en termes d’engorgement des structures médicales et d’arrêts de toutes activités…

Si, comme j’aime à le répéter, « le pire n’est jamais sûr », il n’est pas non plus jamais à exclure, et ce ne sont pas l’impréparation et les approximations de nos dirigeants (et leurs administrations) qui me rassureront quand je vois le nombre de circulaires préfectorales reçues en mairie souvent peu lisibles, peu compréhensibles, voire contradictoires les unes par rapport aux autres avec pour toutes finalement un point commun en direction des maires : « Débrouillez-vous… c’est de votre responsabilité… ».

A titre d’exemple, l’interdiction des rassemblements de plus de 1000 personnes (sauf comme par hasard les matches de foot et leurs recettes générées)… et, pour les autres, « Aux Maires de décider… et d’en prendre toutes les responsabilités ».

A 6 jours du premier tour des élections municipales, voilà  une instruction qui n’est pas facile à appliquer…

Au demeurant, la tête de liste que je suis d’ « Ensemble pour Villeneuve d’Ascq 2020 » a décidé avec regrets d’annuler notre grand meeting prévu le jeudi 12 mars à l’Espace Concorde.

Reste à savoir ce qui se passera dimanche prochain en termes de tenues des bureaux de vote et de dépouillement, sachant que c’est le fait de citoyen(ne)s bénévoles que rien ni personne ne peut empêcher de rester chez elle ou chez lui…, seul le gouvernement pouvant décider de repousser ces élections avec toutes les conséquences multiples et coûteuses d’une telle décision…

Mais là aussi, je ne m’autoriserai à aucun pronostic…

Mais quel « silence assourdissant » de la part de nos dirigeants… !

Voilà sans doute la conséquence la plus grave à court terme de « la mémoire courte » de l’espèce humaine et des « soi-disant grands » dirigeants passés et actuels de la planète…

J’en resterai là sur ce point sachant que je n’aurai sans doute pas à attendre mon 598ème carnet pour devoir m’exprimer, décider et agir, en fonction de l’évolution de l’épidémie, de l’application des directives que je recevrai et des initiatives que j’aurai à prendre.

Avec mon expérience qui, là encore, je le crois, fait plus qu’équilibrer mon âge qui pourtant  font me brocarder certains de mes adversaires,

je m’organise en conséquence avec nos services municipaux comme nous l’avions fait avec le H1N1 et avec les menaces terroristes potentielles à l’occasion de l’EURO de football.

Pour essayer de « détendre quelque peu » la pression exercée sur nous tous par ces chiffres et leurs interprétations aussi diverses, contradictoires, que médiatisées, j’illustrerai mon titre sur « les gens importants » qui ont souvent la mémoire courte par quelques exemples glanés au hasard…. qui nous feront peut-être sourire « un peu » :

« A tout seigneur tout honneur », M. Emmanuel Macron dont « la mémoire courte » lui fit oublier son court passage au PS, son rôle de sherpa puis de Ministre d’un Président socialiste avant de s’appuyer sur « leurs échecs partagés » pour se faire élire sans bien sûr oublier « l’oubli de sa promesse de ne pas toucher aux montants des retraites ».

Avec lui, et derrière lui, tous ces socialistes qui ont oublié qu’ils étaient socialistes en votant aujourd’hui pour ce qu’ils combattaient hier.

Idem chez les LR, depuis le Premier Ministre Edouard Philippe, des Ministres et des députés, Présidents de Région et autre « menu fretin » dont je pourrais ressortir les interventions d’il y a quelques mois avant d’être labellisés LREM Macroniste pour les Municipales….

Sans vouloir en rajouter vu « la gravité des temps » puis-je très modestement, moi qui ne suis pas un de ces « gens importants » dire que s’ils ont « la mémoire courte »… moi pas… :

Qu’en 2021, je n’oublierai pas que j’ai, en décembre 2015 contribué à faire élire à la Présidence des Hauts-de-France un Président et des Vice-Président(e)s qui l’ont vite oublié… voire même qui ne l’ont jamais reconnu…

et qu’en 2022, je n’oublierai pas non plus qu’on m’a fait et que j’ai fait voter en 2017, en bon Républicain que je suis, pour un Président à la mémoire courte qui, lui aussi l’a vite oublié.

Cela ne me fera pas pour autant, comme le feront malheureusement beaucoup de citoyens, voter pour des populistes issus des extrêmes,

mais je n’aurai pas « la mémoire courte » ni pour le 2ème tour des Municipales du 22 mars 2020, ni pour les Régionales de décembre 2021, ni pour les Présidentielles de mai 2022…, si toutefois… on va jusque là…

Comme aimait à le dire, en un langage beaucoup plus cru, un homme politique de la CUDL que j’ai bien connu :

« Dans un couple, quand on est « trompé » une première fois on n’y peut rien.

Quand on l’est une deuxième fois, c’est de notre faute ».

Voilà… et au risque d’en étonner plus d’un,, en ce lundi 9 mars 2020, je suis serein, car même si je n’ai jamais eu autant d’expressions de soutiens que pour ce 7ème mandat, je n’ai jamais eu non plus autant de « doute » quant à son résultat.

Alors, c’est simple :

Soit je gagne les élections et je finirai ma vie au service des Villeneuvois(es) à raison de 60 à 70 heures de travail par semaine.

Soit je les perds et comme l’a dit en d’autres termes Joachim Du Bellay il y a près de 500 ans : « j’irai vivre autrement le reste de mon âge ».

Somme toute, ce sont les Villeneuvois(es) qui en décideront dès le 15 mars prochain.

En attendant, j’aurai vécu ces 6, 7 et 8 mars, pleinement et avec gourmandise, un beau (et peut-être dernier) week-end festif citoyen et convivial fait de 3 banquets d’Aînés (et leur plus de 1000 participants), les 20 ans de l’association de jumelage Villeneuve d’Ascq -Leverkusen avec Claire Danjou, des tournois sportifs toujours aussi agréables, la journée de la femme du 8 mars, l’émotion avec le souvenir de Martine Carette, le départ en retraite de Daniel Menu, des AG associatives actives comme celle de l’ABLAV, du JEH, des Donneurs de Sang, et de plusieurs clubs sportifs… etc.

Somme toute, quoiqu’il arrivera, j’ai fait, je fais et de ferai « le boulot », celui que m’ont confié les Villeneuvois(es) et que m’imposent ma conscience et mes valeurs.

Car moi, envers et contre tout, je n’ai jamais eu et je n’aurai jamais « la mémoire courte » et ce, en restant fidèle à mon engagement public de toute une vie…

Même si, comme l’a écrit Benjamin Constant il y a 2 siècles :

« La reconnaissance (aussi) a la mémoire courte ».

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