Les élus de Villeneuve-d’Ascq s’offrent une fin de mandat en apothéose budgétaire (Voix du Nord)

Le dernier compte administratif du mandat a été adopté à l’unanimité par le conseil municipal de Villeneuve-d’Ascq, mardi soir, dans une atmosphère d’harmonie politique sans doute influencée par l’incertitude que Gérard Caudron laisse planer quant à son avenir politique.

Ambiance fin de règne ou veillée d’armes ? Seul l’avenir nous le dira, puisque Gérard Caudron a annoncé qu’il déciderait en septembre de sa participation, ou non, aux prochaines municipales. Il n’en reste pas moins que le compte administratif adopté à l’unanimité mardi soir est venu couronner un mandat parfaitement maîtrisé sur le plan budgétaire et dans le domaine des grands projets.

Florence Bariseau, chef de file d’une opposition devenue plus conciliante ces derniers mois, reconnaissant même que « l’héritage laissé au terme de ce mandat est appréciable, quels qu’en soient les héritières ou les héritiers ».

Auparavant, l’adjoint aux finances Sylvain Estager avait de nouveau fait parler son sens de la pédagogie (et une petite tendance à user des superlatifs) pour présenter le dernier compte administratif du mandat, « un moment démocratique plus important que le budget primitif, puisqu’il s’attache à montrer la vérité des actions de la collectivité ».

Dans les grandes lignes, Villeneuve-d’Ascq présente un profil de très bon élève, avec une inflation budgétaire limitée à 1 % (la contractualisation signée avec l’État fixait le maximum à 1,1 %), portant le budget à 87,7 millions d’euros.

« Villeneuve-d’Ascq n’a pas attendu les incantations du nouveau monde pour mener une politique de maîtrise des dépenses »

Au terme de cet exercice, la commune présente par ailleurs un résultat de fonctionnement excédentaire de 15 millions, ce qui, une fois les arbitrages réalisés, aboutit à un montant disponible pour d’éventuels budgets supplémentaires de 3,8 millions. Un résultat obtenu « sans réduction des services à la population, sans coupes dans les subventions aux associations et sans augmentation des taux de taxe d’habitation depuis treize ans », a martelé Sylvain Estager.

L’adjoint aux finances expliquant que « Villeneuve-d’Ascq n’a pas attendu les incantations du nouveau monde pour mener une politique de maîtrise des dépenses ». Le symbole de cette politique est les charges de personnel : en dix ans, les effectifs des services municipaux sont restés stables (1 210 équivalents temps plein en 2007, contre 1 140 en 2018).

Mieux, la ville fait désormais partie des 10 % des communes les moins endettées de sa strate, ce que n’a pas manqué de souligner Sylvain Estager. Le tout avec un niveau d’investissement très élevé (plus de 100 millions pour l’ensemble du mandat), symbolisé par la reconstruction de plusieurs écoles (4,7 millions pour le nouveau groupe scolaire du Pont-de-Bois, notamment) et le projet Grand Angle. Autant dire que même si l’opposition s’était sentie d’humeur belliqueuse, elle aurait eu du mal à trouver un angle d’attaque…

Les débats n’ont donc pas duré bien longtemps, ce qui a même surpris Gérard Caudron. « Ça sent le sapin », a-t-il lâché, tout sourire, en prenant acte de l’unanimité du conseil municipal. Le genre de phrase qui donne à méditer et dont le maire parsème chacune de ses interventions en ce moment…Gérard Caudron contre la peine de mort pour un djihadiste villeneuvois

En marge du conseil municipal qui s’est tenu mardi, Gérard Caudron a informé les élus villeneuvois d’une démarche qu’il a souhaité mener auprès du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Cette démarche concerne Vianney Ouraghi, un jeune Villeneuvois « étudiant en psychologie avant de se radicaliser et de décider de partir rejoindre l’état islamique ». Le jeune homme, qui affirme n’avoir jamais participé aux combats, a été condamné à mort le 2 juin par un tribunal antiterroriste à Bagdad. Si le maire de Villeneuve-d’Ascq « attaché aux valeurs fondamentales des Droits de l’Homme (…) condamne ces agissements et continuera avec acharnement et conviction son action de prévention et de lutte contre toutes les formes de radicalisation », il souligne que « la réponse à la barbarie ne peut être la barbarie elle-même ». Il appelle donc le ministre des Affaires étrangères à faire tout ce qui en son pouvoir « pour que ces peines de mort puissent être commuées en peines de prison à perpétuité ».

Gérard Caudron a par ailleurs reçu les parents de ce jeune homme à qui il a exprimé sa « compassion, ainsi que celle du conseil municipal ». Pour se prémunir par avance de toute saillie d’un donneur de leçon, le maire a ajouté : « Qui peut dire sans l’ombre d’un doute qu’il sait toujours parfaitement ce que font ses enfants, et ce qu’ils pensent ».

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