Carnet n° 557 du 3 juin 2019

« 3 juin 2019 : tous comptes faits… »

Il y a 3 mois, début mars 2019, j’avais écrit qu’après les élections européennes du 26 mai tout pouvait arriver dans une France alors vigoureusement bousculée par « les gilets jaunes » dressés face à un « pouvoir » qui semblait presqu’à la dérive, le pire comme le moins pire, entre une relative stabilisation du pouvoir en place jusqu’à une crise politique majeure avec dissolution de l’Assemblée Nationale voire pire encore …

Il y a 4 mois, le 4 février 2019, j’avais fait « le pari du bien-fondé » d’une nouvelle candidature de ma part aux Municipales de mars 2020 pour assurer à Villeneuve d’Ascq une équipe de vaste rassemblement nécessaire, à mon sens, pour conforter sa place et son équilibre acquis de « hautes luttes » durant les 4 dernières décennies…

Trois mois plus tard, pour ce qui est de la France, c’est sans doute « le moins pire » qui est arrivé.

Certes le RN de Mme Le Pen s’est placé en tête (23, 3%) mais la liste de M. Macron ne s’est pas effondrée (22,4%) grâce au « grignotage » de la droite LR qui, elle, a connu le score désastreux de 8,5%, tout comme M. Mélenchon à 6,3%, tandis que les Verts avec 13,5% se rapprochaient à 3 points du score de 16,3% de M. Cohn-Bendit de 2009 tandis que le PS, allié à « Place publique », atteignait les 6,2%, M. Hamon les 3,3%, tandis que les « gilets jaunes » s’éparpillaient en ne recueillant (ici et là) que quelques miettes électorales.

Somme toute, il n’y avait pas matière à une crise majeure dans une France pré-estivale.

M. Macron pouvait (et peut) rêver encore d’un nouveau « face à face » en mai 2022 aux prochaines Présidentielles avec Mme Le Pen qui, elle, peut se contenter de cette place de « challenger éternel(le) ».

Il a, bien sûr, immédiatement commencé à redire qu’il ne changerait pas de politique puisque son « électorat de base 2017 » (24,01%) avait tenu, avec plus de 2 points en moins (quand même), allant jusqu’à préciser, mais qui pouvait en douter ?, qu’il irait plus vite et plus loin malgré les près de 70% de Français(es) qui condamnent ses politiques depuis 2 ans,

tandis qu’enfin « lui et ses amis » continuaient en vue des municipales de 2020, à manœuvrer pour trouver des élu(e)s à gauche et à droite « macron-compatibles » en menaçant celles et ceux qui ne lui feraient pas allégeance de les faire perdre … voire pire …

De leurs côtés, les LR et les Insoumis, auront bien besoin de beaucoup de temps pour sortir de crises auxquelles ils ne s’attendaient pas et qui risqueraient bien de leur être mortelles.

Le PS a retrouvé « quelques onces d’espoir » dans l’attente d’un(e) leader qui, à l’instar de François Mitterrand qui l’avait mené vers de nouveaux horizons dès 1971 après le score de Gaston Defferre à 5,2% en 1969, saurait rassembler « le Camp du Progrès » au sein d’une FGDSE (Fédération de la Gauche Démocrate Socialiste et Écologique).

Quant aux Verts, on attend d’eux qu’ils fassent preuve d’esprit d’ouverture et de volonté de rassemblement s’ils veulent que leur succès du 26 mai soit réellement et cette fois-ci porteur d’avenir. Je me garderai de faire quelques pronostics que ce soit en la matière mais je le souhaite.

Une fois encore, moi qu’on ne peut suspecter de complaisance vis-à-vis de certaines (et trop nombreuses) de ses politiques, je redis que le Président Macron est légitime et que sa majorité est conforme aux règles électorales en vigueur.

Et si je souhaite qu’il change résolument de cap et qu’il tienne compte des légitimes colères et insatisfactions des Français(es), c’est pour qu’il réussisse à améliorer la situation et la vie de ces mêmes Français(es), pour qu’il soit crédible en Europe et plus efficace face aux grands enjeux de notre planète.

En effet, je ne fais pas partie et je n’ai jamais fait partie de ces politiciens(ne)s qui souhaitent l’échec de leurs adversaires pour viser à les remplacer dans un cadre politique convenu de « chaise musicale ».

J’aime trop mon pays, la France, je suis suffisamment européen et j’ai trop d’angoisse face au monde que nos générations vont laisser à nos enfants pour jouer (et même simplement souhaiter) « la politique du pire ».

A l’heure où les pays les plus capitalistes et les plus libéraux se sont rendus compte des extrêmes limites d’un capitalisme libéral dérégulé y compris dans ses résultats quantitatifs, puisse notre Président cesser de vouloir être celui dont on pourrait l’entendre dire : « Plus libéral que moi, tu meurs ! ».

L’Europe elle-même doit cesser d’être « la poule libre enfermée avec un renard libre dans un poulailler libre » (proverbe de sagesse populaire aux « pères » multiples : Lacordaire ?, Lamennais ?, Marx voire Jaurès ? … Ses pères ne manquent pas …).

Au demeurant, si, il y a 3 mois, je m’interrogeais sur « l’après 26 mai » avec un rien d’inquiétude et si aujourd’hui « faute de mieux on n’aura pas le pire », pour ce qui est de la situation de la France et des Français(es),

pour ce qui est de  mon pari du 4 février 2019 « du bien-fondé » d’une dernière candidature de ma part aux municipales prochaines,

« tout compte fait », même pour un homme qui, comme moi, a donné sa vie à sa ville et à ses concitoyens, la réponse n’est plus aussi claire qu’il y a 4 mois dans un contexte politique de plus en plus violent où il n’y a plus de place pour les hommes et les femmes libres qui refusent « de se vendre ou de se laisser acheter » et qui sont donc sans protection face à ceux qui veulent les soumettre ou les abattre.

Si j’ai toujours « Villeneuve en tête », je ne suis pas sûr d’être encore en capacité de résister à tous mes ennemis qui n’ont qu’un point commun : « me voir disparaître des écrans ».

Pour certain(ne)s, il s’agirait de conquérir Villeneuve d’Ascq, une simple étape dans « leur carrière ».

Pour d’autres, il s’agirait de favoriser ainsi d’autres conquêtes avec « des récompenses à la clé ».

Pour les représentants de « forces économiques » (sic), de promoteurs immobiliers, de communautarismes religieux, il s’agirait d’avoir, à ma place, un(e) maire « plus conciliant » et donc « plus négociable ».

« Tous comptes faits », ils sont, au total peut-être plus nombreux que celles et ceux qui voudraient voir le « maire d’un certain âge » que je suis resté leur Maire.

« Tous comptes faits », est-ce que cela vaut vraiment la peine « d’y laisser sa peau » ? et de ne pas prendre enfin le temps de vivre ? D’écrire et de « décrire » sans contrainte celles et ceux qui, au nom de la Démocratie et de la transparence, rêvent d’abattre l’une et de remplacer l’autre par des mensonges fruits de manœuvres que je ne qualifierai pas.

« Tous comptes faits », c’est vrai que j’ai encore et toujours « Villeneuve en tête », que j’aime ma ville et que je suis fier d’elle.

D’où les questions qui me taraudent :

Suis-je encore utile ?

Le serai-je encore dans un futur proche ?

et si oui… où, quand et comment ? …,

des questions qui donnent aujourd’hui un relief différent à celle de savoir ce que je ferai en mars 2020, et ce, même (et surtout) au lendemain d’une semaine commencée mardi avec un Conseil Municipal serein et unanime sur toutes les questions,

continuée mercredi par les symboles forts d’une rue baptisée du nom de Simone Veil, une rue qui préfigure ce que seront les rues du Centre Ville de demain, une inauguration « avec des citoyens de tous âges, d’élu(e)s de tous bords, d’enfants joyeux et fiers, d’un orchestre entraînant et avec les présences remarquées et remarquables de Damien Castelain et de Martine Aubry.

Une belle semaine ensoleillée, entrecoupée jeudi et vendredi d’une escapade au Tréport, avant un retour pour un samedi et un dimanche festifs autour des 30 ans de l’Office de Tourisme, des « Montgolfiades du Héron », des braderies, d’un gala à Concorde, des tournois sportifs… Et de la toujours aussi émouvante cérémonie qui mettra à l’honneur un couple pour 70 ans de mariage, 2 pour 60 ans et 3 pour 50 ans.

« Villeneuve en tête », « Villeneuve d’Ascq la différente », une ville citoyenne, verte, de nature, festive et active dans tous les domaines.

Oui pour moi, « Villeneuve en tête », c’est cela :

Une ville qui mérite d’être gérée par une équipe représentative d’une très large majorité de Villeneuvois(es), une équipe qui, en 2020 encore, ferait passer sa passion pour Villeneuve avant tout… le reste, une équipe qui privilégierait ce qui unit avant ce qui divise.

Et ça, bien sûr, en ces temps politiquement « désarticulés »… ce n’est pas gagné !

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