Carnet n° 554 du 13 mai 2019

8 mai, 9 mai, 10 mai, 13 mai…

Quatre dates symboliques au niveau de l’Europe pour les deux premières, au niveau de la France pour les deux autres, certaines liées entre elles, d’autres non, mais qui toutes les quatre auront « structuré » et « forgé » largement ce que j’aurai été durant ma vie, ce que je suis encore aujourd’hui et ce que je resterai sans doute jusqu’à mon dernier souffle.

8 mai 1945 : Un moment inoubliable que nous avons commémoré ce mercredi 8 mai 2019 pour son 74ème anniversaire, après le 75ème anniversaire du Massacre d’Ascq, le 74ème anniversaire de l’ouverture des camps de la mort le 28 avril, et avant le 75ème anniversaire du débarquement en Normandie le 6 juin prochain.

Soixante millions de morts dont 40 millions de civils, plus de 100 millions de blessés, un continent dévasté et une Europe qui a définitivement perdue sa suprématie.

Je n’avais alors qu’un peu plus de 3 mois mais ma jeunesse a « baigné » dans les récits de mes parents pour ce qui est de cette guerre 39/45 et de mes grands parents pour la même et pour celle aussi de 14/18…

9 mai 1950 : Cinq ans après, ce sont des Français tout aussi courageux, après ceux qui avec nos alliés avaient contribué à notre libération, des Français comme Jean Monet et Robert Schuman qui, pour ce dernier, présenta « sa contribution relative à une organisation de l’Europe indispensable à la Paix », une déclaration considérée comme l’acte de naissance de l’Union Européenne avant la création de la CECA (Communauté Européenne pour le Charbon et l’Acier qui communautarisait les 2 grandes richesses de l’époque, le charbon et l’acier),

un 9 mai 1950 qui devait devenir en 1985 la date retenue pour être « la fête de l’Europe », une date et une démarche pour une Europe Unie qui, 5 ans après la fin de la plus terrible des guerres que le monde ait connue après celle de 1914/1918 une démarche, disais-je, qui aujourd’hui nous a assuré 74 ans de Paix.

74 ans oui… mais pour combien de temps encore quand on voit la résurgence des miasmes de ce qui nous avait conduit aux malheurs du XXème siècle, malheurs des années 14/18 avec ses 18,6 millions de morts dont 8,9 millions de civils et ses dizaines de millions de blessés, gazés, brisés et « gueules cassées »,

malheurs des années 39/45, ses 60 millions de morts dont 40 millions de civils (dont près de 6 millions de juifs) et ses plus de 100 millions de blessés du fait des nazis, des fascistes et de tous leurs complices dont on retrouve les germes aujourd’hui dans nos pays et dans de nombreuses forces politiques racistes, xénophobes, populistes et fascistes…

On saura au soir du 26 mai prochain où se trouve ce nouvel horizon fétide… pour notre continent.

En attendant, à Villeneuve d’Ascq, au soir du 9 mai, on a fait la fête, une fête certes modeste, beaucoup plus qu’il y a 20 ans quand j’étais député européen, mais une fête citoyenne, unitaire, sans sectarisme, ni esprit politicien… une belle fête, somme toute à l’image de Villeneuve d’ Ascq.

10 mai 1981 : Une journée qui aura marqué toute ma vie et toute la vie de nombreuses Françaises et de Français, une journée de « fierté retrouvée » pour ce que l’on appelait alors le peuple de gauche avant que cette notion même disparaisse largement à cause des dirigeants socialistes de la dernière décennie qui l’ont bafouée, trahie, avant, pour certains, de se trahir eux-mêmes pour s’assurer ou conserver leur confort personnel.

10 mai 1981 : « la journée » pour l’homme que je suis, fier de se dire de « la Génération Mitterrand » et de l’être resté depuis… malgré tout.

10 mai 1981 qui m’a conduit le 24 mai 81, aux côtés de Dinah Derycke, à Paris et à l’Élysée pour les cérémonies d’intronisation de notre Président, un Président que je rencontrerai ensuite régulièrement tout au long de ses 14 ans de mandats avant d’aller lui dire « au revoir » le 10 novembre 1995, au 9 rue Frédéric-Le-Play à son dernier domicile où il décèdera le 8 janvier 1996 moins de 2 mois plus tard.

François Mitterrand, « le dernier des Grands Présidents » à qui on prête cette formule : « Après moi, il n’y aura plus que des financiers et des comptables ».

13 mai 68 enfin, il y a 51 ans aujourd’hui, une grande et immense manifestation populaire, 10 jours après le début « des événements de mai 68 » avec l’occupation de la Sorbonne, une manifestation à Paris et dans toutes les villes avec des millions de manifestant(e)s, 14 jours avant les accords de Grenelle et 17 jours avant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale par le Général de Gaulle, sans oublier quand même que, moins d’un an après, Charles de Gaulle quittait le pouvoir « aidé » en cela par Georges Pompidou qui décédera en 1974 et par le « OUI mais » de Valéry Giscard d’Estaing qui ne fera qu’un mandat, sans oublier « Dany le Rouge » Daniel Cohn Bendit devenu 50 ans plus tard un ultra libéral macroniste…

27 jours au total, à comparer aux (presque) 6 mois du mouvement des gilets jaunes « géré » si on peut dire par le Président Macron.

N’est pas Charles de Gaulle qui veut, ni même François Mitterrand qui veut, lui qui a su éviter « un mai 68 à l’envers » qui aurait conduit à une véritable insurrection si le 14 juillet 1984, après une manifestation le 24 juin qui avait rassemblé entre 1 et 2 millions de manifestants, il n’avait pas annoncé le retrait de la loi Savary (j’avais d’ailleurs été fin juin un de ceux qu’il avait alors consulté).

8 mai, 9 mai, 10 mai, 13 mai, quatre dates majeures dans notre histoire des 74 dernières années, 74 ans qui correspondent à mon âge, étant né le 27 février 1945, un mois après la fin de la dernière contre offensive allemande commencée dans les Ardennes le 16 décembre 1944 et terminée fin janvier 1945 avec le retrait des troupes allemandes sur leur ligne de départ.

Le 6 juin prochain, on commémorera le 75ème anniversaire du débarquement en Normandie qui marquera le début de la libération de la France dont celle de Paris le 25 août,

une libération aidée par le débarquement en Provence à partir du 15 août de 350 000 hommes dont 230 000 Français : 23 000 issus de la métropole, 10 000 d’Afrique noire et le reste d’Afrique du Nord dont une écrasante majorité venant des départements d’Algérie à parts presque égales de « pieds-noirs » d’origine métropolitaine et d’Algériens d’origine nord africaine,

une libération qui connaîtra de terribles batailles, en particulier dans l’est de la France mais aussi des massacres dont ceux de Tulle et d’Oradour-sur-Glane, sans oublier les maquisards et les civils du Vercors.

A ces 4 dates, je m’autoriserai, en cet instant, à en ajouter une cinquième, toute villeneuvoise, celle du samedi 11 mai où j’ai pu et voulu avant hier lors de 2 manifestations, l’AG de l’office de tourisme qui fête ses 30 ans cette année et l’inauguration d’un magnifique équipement sportif municipal, club house et vestiaires du stade Théry, dédié au rugby et à notre beau club du LMRCV, ses équipes masculines et féminines, sans oublier la braderie de la Résidence où j’aime me replonger autour de la Maison des Genêts,

où j’ai pu et voulu, disais-je, parler de Villeneuve d’Ascq, de nos spécificités et de nos richesses qui s’appuient sur « l’humain d’abord », la vie associative, le vivre ensemble ses différences pour en faire des richesses.

Dans ces 2 domaines aussi, nous avons été des précurseurs.

En matière de tourisme pour ne jamais oublier la proximité qui est prioritaire, même si elle est complémentaire, par rapport au rayonnement et ce, pour répondre aux besoins de nos concitoyens qui ne peuvent se payer de longs voyages. (cela recoupe d’ailleurs aujourd’hui « nos projets de circuits courts » en matière alimentaire).

L’AG de l’office de tourisme nous en a fait une fois encore la démonstration avec Philippe Sert, Daniel Menu et leurs équipes.

En matière de sport, le LMRCV est un bel exemple de la spécificité féminine sportive avec le talent, l’énergie et l’enthousiasme de nos « super nanas ».

L’équipement inauguré en est un autre, tout à fait magnifique, grâce à notre architecte municipal et à nos services municipaux, preuve supplémentaire du caractère très injuste des campagnes menées contre les fonctionnaires.

Et je ne parle pas de l’ambiance extraordinaire qui y régna en ce samedi 11 mai 2019 au matin !

Oui vraiment, « ça, c’est Villeneuve d’Ascq », « Villeneuve d’Ascq, une Ville en mouvement »…,

une ville construite par ses élus, par ses services, par les Villeneuvois(es), par nos partenaires économiques, éducatifs, culturels, sportifs sans oublier la MEL.

Une démarche que j’ai toujours voulue de « Rassemblement dans la clarté » car « il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour bien travailler ensemble au service de tous ! ».

J’espère que lorsque « le moment venu, je passerai la main », celle ou celui qui me succèdera travaillera dans cet esprit car n’oublions jamais « qu’on descend plus vite qu’on ne monte » en espérant donc que les manœuvres politiciennes (voire pires) ne l’emporteront pas…

Nous n’en sommes pas et je n’en suis pas à l’abri… pas plus que dans beaucoup d’autres villes amies (je pense à Lille et à Martine Aubry en cet instant quand je lis ce qui parait sur Facebook et dans les médias).

« Le nouveau monde » est devenu fou quand je vois comment aujourd’hui en France quelques dizaines de milliers manifestants peuvent mettre à genoux la 4ème, 5ème ou 6ème puissance mondiale qu’est encore la France.

« Le nouveau monde » est devenu fou quand je vois le niveau et les arguments des 2 listes aux Européennes placées en tête des sondages devant 32 autres (excusez du peu… c’est du délire).

« Le nouveau monde est devenu fou » quand je vois comment et pourquoi 2 de nos jeunes soldats ont été tués en Afrique dans le nord du Burkina Faso… et que je vois les images du Président Macron à Villacoublay…

« Le nouveau monde est devenu fou » quand je vois et que j’entends « les bruits des restes » des appareils politiques, de leurs leaders perchés sur des girouettes et de leurs jeunes pousses venues d’ailleurs profiter des aubaines de 2017.

On imagine tout ce qui se passe dans ma tête à ce stade et en ce moment, moi qui vois l’horizon de sa vie se rapprocher, qui ne veux pas faire preuve de lâcheté vis-à-vis de ses enfants et des générations nouvelles mais qui peine à accepter « d’y laisser sa peau » dans un monde de brutes et de tueurs.

Sans doute l’horizon se précisera d’ici l’été, en bien ou en mal…

Mais non vraiment, « ce soi-disant nouveau monde » n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais le mien !

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