Carnet n° 553 du 6 mai 2019

« Le néant n’a point de centre… »

A la lecture de ce titre, j’en connais beaucoup parmi mes lecteurs qui s’interrogeront immédiatement sur le ou les noms de celles et de ceux qui sont pour moi à « l’origine » de mon choix.

Sans doute, on peut y penser voire, pour certain(e)s le regretter et d’autres s’en réjouir…, mais tel n’était pas mon objectif quand je l’ai choisi.

Ces mots ne sont en effet que le début d’une des multiples citations que l’on doit à Léonard de Vinci, une de mes personnalités préférée et favorite, dont le Président Macron et son homologue italien ont commémoré, ce jeudi 2 mai à Amboise, le 500ème anniversaire de sa mort :

« Le néant n’a point de centre et ses limites sont le néant ».

(Pour la petite histoire les 1er et 2 novembre 2018 je m’étais retrouvé à Honfleur au même moment où M. Macron était venu y passer 3 jours.

En ce 2 mai, j’avais failli me rendre comme chaque année durant l’été à Amboise avant de décider, finalement, de retourner à Honfleur).

Comme quoi, il est de curieux hasards et « des raisons que la raison ne connaît point ».

Au demeurant, si ce titre n’était pas, dans mon esprit, destiné à « égratigner » le Président Macron (ce que je ne m’autoriserai pas, respectant la fonction), il est pour moi à l’image de la vie politique française dans son ensemble où « tout est devenu possible »… même le pire, où on a peine donc à désigner « le roi des fake-news » tant sont nombreux les candidats et prétendants à ce titre, à l’image de ceux dont parle Georges Brassens dans une de ses chansons, un roi dont, dit-il, « la dynastie n’est pas bâtie sur du sable », ce qui lui permet de « dormir sur ses deux oreilles, serein ».

Quand on voit ce qu’est devenue, aujourd’hui le 1er mai 2019, Notre fête du 1er mai, la Fête des Travailleurs, marquée douloureusement à ses débuts, en France à Fourmies en 1891 quand la troupe tira sur les manifestants faisant 9 morts et 35 blessés, (ce qui valut à 9 autres manifestants d’être « condamnés pour entrave à la liberté du travail, outrage et violence à agent et rébellion, à des peines de 2 à 4 mois de prison fermes),

une fête qui, avec le temps, était devenue la fête du muguet avec de grands défilés festifs et colorés,

une fête qui nous avait valu des chansons comme celle que les plus anciens ont tous fredonné « Tout ça parc’qu’au Bois d’Chaville Y-avait du muguet »,

une fête donc pleine de joies, d’odeurs, de chants, de déjeuners sur l’herbe. (comme moi, avec mes parents, dans les mousses et bruyères de Chailvet),

oui, quand on voit ce que cette fête est devenue à Paris avec ses violences et ses accusations indignes portées contre les manifestants,

on est en droit de se dire que « le néant n’a pas de centre et que ses limites sont le néant ».

J’ajoute que, sans nier ses responsabilités dans ces violences et leur gestion, ce serait « faire trop d’honneur », en rendant seul responsable, un Ministre devenu macroniste il y a 2 ans après avoir hanté les cabinets ministériels et les couloirs socialistes du pouvoir durant 20 ans.

Pas étonnant qu’avec un tel « pedigree », il soit la cible privilégiée des « extrêmes », les autres, du côté du PS et des LR, ayant au sein du gouvernement actuel un bon nombre de « ministres-anciens amis », dont le 1er d’entre-eux d’un côté, le ministre des affaires étrangères et le ministre de l’intérieur de l’autre (pour ne citer que les plus connus)… sans oublier un Président, ancien Ministre de l’économie d’un Président socialiste après avoir été son « porte plume » électoral en 2012 et un des hauts responsables de l’Élysée.

Quand on voit aussi qu’à 20 jours des élections européennes, 33 listes ont été déposées sans aucun débat à ce jour sur l’Europe et son avenir sinon les imprécations des « nationaux-populistes »…,

oui vraiment on peut parler de « néant » dont les limites elles-mêmes ne sont que le néant… sans centre bien sûr mais sans non plus ni droite ni gauche.

Alors je le confirme : pour la première fois, à 20 jours des élections européennes, je ne sais toujours pas pour qui je vais voter, sachant, de plus, que le porteur de la liste pour laquelle je pourrais, je voudrais ou je devrais voter s’empressera, le soir même, de s’approprier ma voix pour lui faire dire autre chose que ce que j’aurai voulu dire en terme de projet européen !

En mai 2017, lors des Présidentielles, j’ai voté pour M. Macron pour éviter Mme Le Pen. Résultat : M. Macron m’a mis automatiquement dans le camp de ceux qui approuvaient son programme (un parmi 20 743 128, mais pour moi, c’est déjà trop).

Pas question donc pour moi de voir, dans 20 jours, mon vote ainsi détourné… par qui que ce soit susceptible « d’en tirer bénéfice » pour d’autres échéances…

Ainsi peut aussi se définir le néant entre captations d’intentions et porosités partisanes…

Si comme moi, vous avez en plus lu l’interview de Marc Endeweld auteur du livre « Le Grand Manipulateur », paru dans l’Obs. du 25 avril et titré « Les vieilles ficelles du nouveau monde », ses conceptions, ses méthodes et ses réseaux,

on peut le dire, je dois le dire : « la coupe est pleine », et le néant n’a pas d’autres limites que lui-même…

On comprendra, à ce stade de la lecture de mon 553ème carnet, pourquoi et comment j’aurai réussi tout au long de ma vie publique à multiplier des adversaires et renforcer leurs envies de me voir enfin disparaître, depuis ceux à qui j’ai fait perdre beaucoup d’argent en rendant inconstructibles des centaines d’hectares sur le territoire villeneuvois, en refusant des permis pour trop de densité à d’autres, en combattant les communautarismes et les « sectes » de tous poils …

Au demeurant et malgré tout, on m’autorisera, à ce stade, à faire cette « confidence » :

« non, rien de rien, non je ne regrette rien, ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal, tout ça m’est bien égal… »

Et si c’était à refaire… je recommencerai…

Non je ne regrette rien. Je pense avoir contribué, avec beaucoup d’autres, à construire une belle ville, Villeneuve d’Ascq, une Ville en mouvement, une Ville dont on fêtera dans un peu moins de 10 mois, le 25 février 2020, les 50 ans en tant que « porteuse de ce nom » mais héritière de Flers, d’Annappes et d’Ascq.

Je l’ai fait avec des citoyens, des responsables associatifs, des artisans économiques, sportifs, culturels, éducatifs et sociaux, élu(e)s représentatifs non pas d’appareils politiques stricto-sensu mais de ce que j’appelle « le Camp du Progrès ».

Je continuerai d’une manière ou d’une autre avec celles et ceux, aux côtés de celles et ceux, ou en soutenant celles et ceux, qui partageront cette même volonté « qui n’a que peu de liens » avec des étiquettes politiques.

Car, quand j’ai pu, cette semaine encore, en dehors des 2 jours et demi de repos à Honfleur, rencontrer des Villeneuvoises et des Villeneuvois en grand nombre, à l’Espace Concorde et dans les quartiers le 1er mai, au Musée du Terroir ce dimanche après midi, avec l’inauguration d’une « Roue à chiens » belle illustration du fonctionnement de notre société, en particulier économique, (pour ne prendre que 2 exemples),

je sais que je ne me suis pas trompé en ayant été, sur le plan public, ce que j’ai été… et ce, même si je regrette d’avoir bien trop souvent sacrifié trop d’autres éléments constitutifs de ce que l’on appelle « la vie ».

Mais c’est ainsi et on ne peut ni « arrêter les aiguilles », ni « remonter le temps »… au moins dans ce monde.

Avec en appendice ces paroles de François Mitterrand :

« Ce n’est pas la mort qui m’étonne, on la rencontre à tous les carrefours, mais la haine et la sottise.

Et j’éprouve une sorte d’angoisse à les voir triompher ».

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